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  • LA PERMISSION DE MINUIT de Delphine Gleize **

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    Depuis sa naissance Romain est atteint d'une maladie rare : le XP (xeroderma pigmentosum). On parle aussi des "enfants de la lune" car si j'ai bien compris, les enfants qui en sont victimes atteignent rarement leur vingtième année. Les enfants (1 sur 1 million) touchés par cette maladie ont la peau d'une sensibilité extrême à la lumière. Condamnés à ne vivre que sous une lumière artificielle, à ne sortir que la nuit ou protégés d'un scaphandre, ils développent néanmoins et irréversiblement des lésions cutanées de plus en plus graves qui se transforment en tumeurs multiples. C'est David chirurgien et dermatologue qui soigne Romain depuis ces longues années. Une relation de confiance et d'intimité lie le docteur à son patient. Jusqu'au jour où David obtient enfin le poste dont il rêvait depuis une dizaine d'années. L'accepter c'est partir loin de Romain. Mais il repousse chaque jour le moment de lui annoncer la nouvelle !

    La réalisatrice se concentre davantage sur la relation qui lie Romain à son médecin, et plus encore à l'échéance de la séparation que sur la maladie du garçon. On découvre que ce jeune garçon en sursis élevé dans un bunker, surprotégé (même si le père a fui, effrayé par la maladie), isolé du monde, a développé une lucidité et une maturité hors normes pour un enfant de son âge. On sent toute la rage contenue à l'idée de savoir qu'il ne connaîtra jamais des tas de choses essentielles et vitales tel que l'amour par exemple. On comprend le sentiment d'abandon inconsolable lorsqu'il découvre brutalement que son docteur, en qui il a placé toute sa confiance va s'éloigner. On apprécie que malgré la mort qui plane imminente et inéluctable il n'y ait aucun excès de pathos. Mais justement, on aimerait pleurer un peu car le thème est fort et que les enfants condamnés à mort, c'est une injustice à hurler. Mais à force de pudeur, d'ellipses et de non dits, Delphine Gleize livre un film plutôt froid où les sentiments ne s'expriment jamais ni en gestes ni en paroles. Evidemment il y a les actes du médecin mais sans doute accomplirait-il les mêmes pour un patient qu'il n'aurait pas pris en affection. Toujours tenu à distance, le pauvre spectateur regarde une relation se déliter alors même qu'il n'a pas eu la moindre possibilité de constater qu'elle était hors du commun.

    Alors évidemment il y a Emmanuelle Devos belle, puissante, humaine. Elle est celle qui remplacera David à son poste et prendra désormais soin de Romain. Mais quelle idée saugrenue d'avoir suggéré l'amorce d'une histoire qui fera long feu entre les deux collègues, totalement hors sujet, reléguant la pauvre Emmanuelle au rang de faire-valoir séductrice.

    Et puis il y a Vincent Lindon en mode supra sensible. Le film n'est pas à la hauteur des sommets d'émotion et d'intensité qu'il dégage dès qu'il est à l'écran.

  • SANS IDENTITE de Jaume Collet Serra °°

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    Monsieur Martin (Liam Neeson) et Madame Elizabeth (si c'est pas un monde de gâcher Janurary Jones ainsi ?) Harris  arrivent à Berlin Deutschland (bouh que c'est laid Berlin !!) bras dessus bras dessous parce que Monsieur doit donner une conférence scientifico chépakoi au Congré chéplucomment. Arrivé à l'hôtel avec sa blonde, Martounet s'aperçoit qu'il a oublié une valise à l'aéroport. C'est malin, nan mais quelle couille ce Martin j'te jure ! Il prend un taxi en sens inverse et paf... le chien, accident, comas et tutti frutti et Wop-bop-a-loom-a-boom-bam-boom ! Quand Martin se réveille quatre jours plus tard, il retrouve sa meuf à un pince fesses mais elle le snobe genre "on s'connait monsieur ?". ça fait toujours plaisir tiens quand t'as un sparadrah sur le front qui prouve que tu souffres ! Et c'est rien encore à côté du fait que le Aidan Quinn (le frangin jaloux de Bradounet dans le mdr "Légendes d'automne") a une étiquette sur son plastron où c'est quémar "Martin Harris", genre, tiens ! Si au bout de quatre jours ta meuf te reconnaît plus c'est qu'il y a grave du mou dans la corde à noeuds. Martin s'en re-va tout tristouille vu que personne veut le croire qu'il est Martin car l'autre Martin, enfin... celui qui se fait passer pour Martin le vrai, il connaît la vie de Martin (le vrai) sur le bout des doigts.

    Alors il se dit : "tiens et si je retrouvais la chauffeuse de taxi, elle pourrait sans doute m'aider à débrouiller le bousin ?" et ça tombe bien il la retrouve tout fastochement et c'est Diane Kruger, il aurait pu tomber plus mal. Donc, dans ce film, il y a trois poursuites en voitures sur des routes embouteillées et c'est risible. Il faut absolument que les réalisateurs arrêtent de faire des courses poursuites dans leurs films, parce que sans déc', depuis cette petite chose ci-dessous, tout est à réinventer (warning, spoiler inside) :

    Mais revenons-en à notre petite couple Harris dont on se fout comme de l'an mille et les Chevaliers au Lac de Paladru. Le pauvre Liam/Martin enfin pas sûr... fait des mines bien contrariées et court partout avec Diane/Gina qui est une bosniaque émigrée sans papier mais que fait la police ? Elle n'hésite pas à suivre ce type chelou qu'elle ne connaît ni des lèvres ni des dents pour tenter de l'aider. Moi je pense qu'elle a dû voir "La liste de Schindler".

    Après, il faut bien reconnaître qu'entre ancien de la Stasi, Prince Arabe et OGM on se demande à quel moment le réalisateur va cesser de nous faire prendre sa vessie pour une lanterne et par quelle entourloupe il va amener Liam dans le lit de Diane. Et ma foi, sans vouloir vous gâcher le plaisir si certains parmi vous ont le COURAGE d'aller voir ce navet, il y parvient de la façon la plus stupide qui soit. C'est un film bébête qui prend des grands airs et qui s'imagine qu'il a inventé la marche arrière, la paranoïa et le fil à couper le beurre alors que pas. C'est moche, filmé à la OUI-OUI avec les coudes et ennuyeux à périr. Ce n'est pas encore cette fois que Jaume Collet Serra me convaincra.

  • BLUE VALENTINE de Derek Cianfrance ***

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    Comment en quelques années un couple amoureux devient un couple qui se déteste. Dean et Cindy ont une petite fille adorable dont on saura un peu plus tard que... bon, ben la vie quoi... Ils se sont cherchés, attendus, trouvés et puis, l'évidence, la complicité, les fourires, l'amour en somme ! La vie, la routine, les ambitions de l'une, les désirs de l'autre et voilà que tout ce qui rapprochait jadis éloigne soudain. Cindy a déjà dépassé ce cap infranchissable du moment précis où le seul contact de l'autre devient une épreuve. En insistant beaucoup, Dean parvient à la convaincre de s'échapper pour une nuit sans enfant dans un hôtel qui propose des chambres au concept plus ou moins délirant : "L'antre de cupidon" par exemple. Mais elle ne sera pas libre et ils se retrouveront dans la chambre du futur dont Cindy observera immédiatement qu'elle n'a pas de fenêtre. Malgré quelques efforts, cette nuit sera un fiasco total qui confirmera encore le point de non retour atteint. Au cours de cette nuit de la dernière chance, chacun se souvient d'avant et aussi de comment ils en sont arrivés là.

    Attention, ce film fait de flash-backs peut être une douloureuse épreuve tant il est sombre et sans issue. J'en suis sortie plus mal à l'aise que véritablement émue. Une rupture ainsi dépecée au scalpel tiendrait presque du documentaire voyeuriste si l'on avait ici deux acteurs impliqués jusqu'à l'os dans l'interprétation du délitement de ce couple. Les lumineux Ryan Gosling et Michelle Williams soudain rongés par le désenchantement et le chagrin font plus qu'interpréter un rôle, ils exsudent la douleur et la tristesse.

    Dommage que le réalisateur ait cru bon d'accabler Ryan Gosling en le faisant devenir un véritable tue l'amour avec sa calvitie foudroyante (l'histoire ne dure pas plus de 4 ans étant donné l'âge de la petite), ses lunettes inommables et son pull de beauf immonde qui a dû être récupéré au fond d'une poubelle ! Un peu dans ce style mais sans le cinquantième degré qui doit nécessairement l'accompagner :

    Pourquoi, alors qu'il était doux, prévenant, gentil, drôle, faire devenir Dean subitement violent et alcoolique, donnant tout à coup des raisons fondées au dégoût de Cindy ? Aucune femme ne devrait pouvoir, devoir tolérer un alcoolo violent à ses côtés ! Mais il n'est pas indispensable qu'un des deux membres d'un couple accumule les faux pas pour qu'un couple se décompose ! Sans ce dérapage, ce film grave et terriblement déprimant aurait été un sans faute.

    Le cinéma, c'est pas de la poilade tous les jours ! 

  • RENDEZ-VOUS AVEC UN ANGE de Yves Thomas et Sophie de Daruvar *

    RENDEZ-VOUS AVEC UN ANGE de Yves Thomas et Sophie de Daruvar, sergi lopez, isabelle carré, cinémaRENDEZ-VOUS AVEC UN ANGE de Yves Thomas et Sophie de Daruvar, sergi lopez, isabelle carré, cinéma

    Judith perd brutalement son boulot d'infirmière pour faute grave mais tellement terrorisée par son mari Roland, colérique et impatient, elle n'ose lui annoncer la nouvelle. Elle continue donc de faire chaque jour comme si elle se rendait au travail. Roland découvre rapidement le mensonge de Judith et tente à plusieurs reprises de l'inciter à se confier à lui mais elle s'obstine dans ses cachotteries. Il se met à la suivre et découvre une femme inconnue qu'il se met à aimer à nouveau et à admirer.

    Que sauver de ce film qui contient pas mal de promesses mais n'en tient aucune et accumule les maladresses sans réellement s'en relever ? D'abord le casting. Evidemment Isabelle Carré peut avec aisance être à la fois cette petite chose fragile et transparente et se transformer en une femme sublime élégante et sexy. Sergi Lopez peut sans conteste exprimer du regard tous les doutes, la rage et l'incompréhension d'un homme qui va de découvertes en surprises. Et même s'il était essentiel que les deux personnages offrent une évidente disparité puisqu'ils vivent chacun de leur côté, lui à courir après une cantatrice qu'il vénère pour en obtenir une interview, elle à mener sa double vie soudainement lucrative, tant de contrastes font que le couple ne "fonctionne" jamais en tant que tel. Isabelle Carré et Sergi Lopez ensemble ça ne marche pas. Jamais on ne parvient à croire, même sans évoquer le délitement actuel de leur couple, qu'ils aient un jour pu tomber amoureux l'un de l'autre. Jamais on ne comprend ce qui les retient l'un à l'autre. Surtout elle. Car lui, au moins a l'avantage de vivre ce qui arrive souvent dans un couple quand l'un des deux découvre que l'autre lui échappe et en souffre, même s'il avait fini par ne plus le voir, ni l'entendre et encore moins l'écouter.

    Beaucoup de choses ne tiennent pas debout et ne mènent à rien. La façon dont Roland découvre que Judith a perdu son travail est consternante. Entendre une conversation qui se déroule en pleine rue grâce à un portable miraculeusement resté allumé, au secours. Surprendre une autre conversation en étant embusqué dans un couloir... pénétrer dans un appartement mystérieusement vidé de ses occupantes à la faveur d'une porte laissée ouverte... chercher un travail de vendeuse et s'entendre dire "vous devriez vous habiller mieux que ça... pour faire envie... vous êtes jolie vous savez ?"... rencontrer un jeune homme suicidaire et avoir avec lui une conversation tellement bêta qu'elle ferait presque sourire... et puis répéter sans cesse les mêmes scènes de "traque", de mystère qui n'en est plus pour personne et de retrouvailles dans l'appartement... pour finalement offrir une fin désespérante qui propose de voir deux paumés qui ne savent quoi faire de leur peau... Non.

  • LA-HAUT de Pete Docter et Bob Peterson***

     Bob Peterson, Pete Docter dans Là-haut (Photo) Bob Peterson, Pete Docter dans Là-haut (Photo) Bob Peterson, Pete Docter dans Là-haut (Photo)

     

    Carl est un rêveur fasciné depuis l'enfance par un explorateur dont il suit les exploits aux "actualités" du cinéma. Tout jeune, il rencontre Ellie, une fillette très délurée et mignonne comme tout. Seule la mort pourrait les séparer. Les années passent, Carl épouse Ellie et lui promet, croix de bois, croix de fer, de l’emmener en haut des chutes spectaculaires qui les font rêver depuis toujours. Ils économisent toute leur vie et à cause de tous les aléas qui empêchent parfois que la vie tourne rond et de réaliser ses projets… Ellie mourra avant que ce rêve ait pu se concrétiser.

    Carl est inconsolable et décide de faire le voyage seul. Pour s’échapper de son quotidien brisé et solitaire, il accroche des centaines de ballons multicolores et sa maison s’envole. Sans le savoir, il embarque Russell avec lui, un petit scout rondouillard de 9 ans qui veut réaliser sa B.A. (sans trop y croire vraiment) : aider une personne âgée...

    Ensemble, ils vont vivre de multiples, dangereuses, trépidantes ou drôlatiques aventures, rencontrer des animaux étranges un peu couillons, d’autres plus malins, des gentils et des méchants. Carl va même croiser le héros de son enfance au milieu de nulle part.

    Je sais qu'il va encore vous falloir patienter deux jours avant de voir ce petit bijou. Mais si vous ne devez choisir qu’un film d’animation cet été et emmener vos enfants, choisissez celui-là car il peut à la fois ravir les petits et plaire aux plus grands.

    Vives, énergiques et bouillonnantes, on ne s’ennuie pas une seconde pendant les aventures de Carl et Russell. Les couleurs éclatantes, les décors fabuleux font pétiller les yeux. La première partie, quasi muette et plutôt réaliste, véritable prouesse de profondeur et d'émotion qui mériterait un film à elle toute seule... n’élude pas les petites misères et gros chagrins qui parcourent une vie d’homme. Quant à la seconde, menée tambour battant et virevoltante, elle fait la part belle aux péripéties et au danger. Ajoutez à cela pas mal d’humour et le personnage du petit Russell vraiment craquant et vous ne pourrez pas résister.

    On peut aussi s'amuser à trouver quelques beaux et sages messages/conseils : l'amour, l'amitié, les sentiments sont plus précieux et essentiels que les biens matériels. Dans la vie, il faut "voyager léger" semble nous dire ce film grave, profond et... aérien. Ne vous encombrez pas de poids inutiles, l'essentiel est ailleurs mais pas forcément loin, et de toute façon "invisible pour les yeux". 

    Enfin, il faut noter l'audace incontestable de ce film qui, à une époque où la dictature de l'apparence et de la jeunesse triomphe, d'oser donner les rôles principaux à un vieillard grognon et à un petit garçon tout rond.

  • Mensonges d’Etat de Ridley Scott *

    Mensonges d'Etat - Leonardo DiCaprio

    Mensonges d'Etat - Leonardo DiCaprio et Mark Strong

    Mensonges d'Etat - Russell Crowe et Leonardo DiCaprio

    Un membre de la CIA, Roger Ferris est chargé de traquer un terroriste au Moyen-Orient. Son chef, Ed Hoffman le suit sur des écrans géants sis aux statesses grâce au satellite placé au-dessus de la tête de l’agent de terrain.

    Le Moyen-Orient est vaste alors on voyage beaucoup (Irak, Jordanie, Emirats Arabes, tout ça), ça dépayse bien que ça ne donne aucune envie de tourisme. Le terrorisme et la CIA c’est compliqué alors évidemment on n’y comprend pas souvent grand-chose à qui est qui et qui fait quoi et surtout pourquoi. D’abord pourquoi « Mensonges d’Etat » ? Mystère et boule de gomme !

    Moins pourri et calamiteux que le pas très ancien « Le royaume » de Peter Berg, cette chasse au terroriste laisse malgré tout à peu près froid. Heureusement, il y a Leonardo Di Caprio qui même au minimum syndical est bon. Cela dit, son prénom c’est Roger et même si en engliche on dit « Rodgeur », ce qui est moyen naze, ici on dit « Rojé » et ça ne lui va pas. A un moment, il se fait torturer grave et ça fait mal au cœur et ça fait sursauter. Il s’en sort avec des bleus et des pansements mais il cicatrise vite, le plan suivant, il n’a plus qu’une petite croûte derrière l’oreille. Comme ça, il est tout beau pour aller draguer une syrienne infirmière qui lui fait des piqûres dans le ventre parce qu’il s’est fait mordre par un chien enragé.

    Heureusement, il y a Russel Crowe, gras comme un moine (pour « Gladiateur II » c’est loupé, le bide lui tombe sur les cuisses… ah ben oui, j’suis bête, il est mort Gladiateur… on oublie) il ne pense qu’à bouffer et balance sans rire quelques blagounettes qui réveillent un peu. De temps à autre il prend l’avion pour rejoindre son poulain qui lui balance « tu devrais faire un régime ». Y’a Ed (Russel Crowe, suivez un peu quoi !) qui à un moment dit à Roger (c’est Léo, oubliez pas) « dans l’avion, j’ai vu « Poseidon » »… vous savez le film. Moi je dis que s’il avait dit « dans l’avion, j’ai vu « Titanic », ça aurait eu plus de classe. Mais les scénaristes ne me contactent jamais, c’est un monde ça.

    Sinon ? Ben sinon rien !

    Ah si, y'a le sosie d'Andy Garcia (Mark Strong, très beau) et quand je m'ennuie j'aime bien jouer au jeu des sosies, ça occupe.

    Mais Ridley Scott est fatigué.

  • Burn after reading de Joël et Ethan Coen *(*)

    Burn After Reading - Brad PittBurn After Reading - John MalkovichBurn After Reading - George Clooney

    Osborne Cox (John Malkovich) agent minable de la fucking CIA est renvoyé à cause de son fucking alcoolisme. Sa femme, Katie (Tilda Swinton), une fucking working girl qui se la pète grave, prend mal la nouvelle sans en être vraiment surprise car elle considère son fucking mari comme un con. Elle a une liaison avec Harry Pfarrer (George Clooney), un marshal priapique qui se prend pour un fucking cow-boy. Osborne décide d’écrire ses fucking mémoires mais égare le CD sur lequel elles sont gravées. Le fucking CD est découvert par Linda Litzke (Frances Mac Dormand) obsédée par les opérations de chirurgie esthétique qu’elle veut entreprendre et Chad Feldheimer (Brad Pitt), tous deux fucking employés d’une salle de fucking remise en forme. Linda et Chad vont faire « chanter » Osborne pour qu’il récupère le CD. Mais bon, la fucking histoire, tout le monde s’en cogne, la CIA en tête et pour ceux qui sont prévenus à présent, ils peuvent toujours s’amuser à compter le nombre de « fuck » proféré par John Malkovich. Ça n’a pas l’air comme ça mais c’est assez marrant.

    What a fuck !

    Les incontournables, inséparables, inévitables, inestimables et INDISPENSABLES frères Coen s’offrent et nous offrent une petite récréation. Ça fait du bien par où ça passe et on rit pas mal mais un film des frères Coen sitôt vu, sitôt oublié, ce n’est pas courant. Des tas d’évènements en cascade se succèdent tous plus saugrenus les uns que les autres. Il y a même des morts, du sang qui gicle un peu, des disparitions et tout fait rire, c’est sûr. Mais malgré l’extravagance et la loufoquerie ambiantes, ce film n’arrive pas à la cheville du complètement barré, totalement louftingue (et revu récemment) « The big Lebovski » qui portait haut les couleurs de l’énormité absurde où déjà le propos (le « héros » voulait récupérer le tapis qu’on lui avait volé) avait peu d’intérêt. Il faut dire que les dialogues, la nonchalance de Lebovski étaient un régal permanent. Ici, ils manquent un peu de croustillant et c’est dommage.

    Par contre, les acteurs s’en donnent à cœur joie dans la surenchère de bêtise, de méchanceté et de grimaces. Ils sont tous plus crétins les uns que les autres. Cela dit, on a déjà vu George Clooney, Frances Mac Dormand et John Malkovich faire les cons. Mais pour la prestation grandiose de Brad Pitt, je ne peux décidément pas vous déconseiller de voir ce film. Il arbore le brushing et la coloration les plus horribles rarement vus au cinéma. Il est d’une stupidité et d’une mocheté hilarantes. Chacune de ses apparitions est un régal.

    Au moins pour lui, what a fuck, allez-y !

  • Ciao Stefano de Gianni Zanassi **(*)

    Ciao Stefano - Valério Mastandrea

    Stefano est ce qu’on pourrait appeler un ado attardé sur qui peu de choses semblent avoir de prise. Il rentre chez lui et trouve sa petite amie avec un autre homme. Il félicite le garçon d’être un bon guitariste et fait ses valises sans un mot. Stefano est le guitariste d’un groupe qui voit ses concerts interrompus à cause de la blessure du chanteur. En fait, ce dernier s’est jeté, bras en croix dans le public comme font beaucoup de chanteurs de rock, mais le public s’est écarté et a laissé le voltigeur s’écraser lamentablement au sol. Evidemment c’est tordant et donne le ton du film même si l’histoire sera également émaillée de beaucoup de scènes mélancoliques voire mélodramatiques. C’est cette alternance de genres qui sera d’ailleurs la seule faiblesse du film car on ne sait pas toujours si l’on assiste à un drame ou à une comédie. Mais sans doute est-ce cela la « vraie vie », un va et vient permanent entre le pire et le meilleur. En tout cas, ce film à la fois grave et léger est une réussite et une agréable surprise.

    Stefano quitte Rome pour prendre quelque repos dans sa famille qui vit dans une grande propriété près de Rimini. Il est accueilli comme un héros et s’effraye immédiatement de cet accueil démesurément chaleureux qui donne lieu à une scène hilarante. Un jour sa sœur lui dira « tu vois on a besoin de toi » et il répondra « oui, mais je ne pensais pas à ce point ». En fait, il retrouve sa mère dépressive, sa sœur qui a abandonné ses études pour vivre sa passion et s’occuper des dauphins et son frère en plein divorce, chargé de l’entreprise familiale au bord de la faillite. Le père quant à lui, joue au golf, ravi de sa retraite et personne n’ose l’affronter et lui annoncer que tout va mal. C’est dans cette atmosphère de chaos que Stefano débarque, lui champion du monde toute catégorie de la loose. Avec son air de chien battu à la Keaton, il va devoir supporter dans tous les sens du terme cette famille qu’il aime et qui l’exaspère tout à la fois. C’est gai, c’est drôle, c’est triste, c’est dynamique et jamais pesant, c’est italien et ça fait un bien fou ! Tous les acteurs sans exception sont formidables mais Valerio Mastandrea dans le rôle titre est le pilier déconcertant et désarmant de cette farce souvent au bord de la crise de nerfs où chacun parle, s'explique se justifie... Foncez.

    Ciao Stefano - Valério Mastandrea
  • C’est reparti pour onze jours...

     

    et une fois de plus, une fois encore, une fois de trop, je n’y suis pas. Vous savez, vous ne pouvez ignorer de quoi je parle… au fond ce n’est pas bien grave (que je n’y sois pas, même si « LUI » y sera…). L’essentiel sera toujours pour moi de découvrir le plus vite possible, isolée dans le cocon douillet de mes salles préférées, ce que le monde entier m’envoie de nouvelles via les caméras de ses plus grands réalisateurs, connus ou inconnus. Les paillettes, le glamour, le grand cinéma se déroule aussi sur le tapis rouge, je pourrai m’en délecter sur le petit écran, ersatz forcément frustrant mais mon cœur de midinette frissonnera quand même.

    Si je trouve l’affiche de cette année

     

    particulièrement hideuse, cafardeuse et maussade, quoique très « lynchienne » et à l’image du film d’ouverture « Blindness », aux antipodes de celle de l’an dernier tellement généreuse, stimulante et bondissante… j’avoue que la sélection des films tout simplement exaltante me fait frémir d’impatience et de bonheur anticipé. Si Thierry Frémeaux (qui est un génie ne l’oublions pas J) va de nouveau nous surprendre avec de parfaits, talentueux et lumineux inconnus, la liste des réalisateurs en compétition qui hantent, subjuguent, émerveillent et forgent ma cinéphilie est prodigieusement impressionnante : Jean-Pierre et Luc Dardenne, Arnaud Desplechin, Atom Egoyan, Philippe Garrel, Chalie Kaufmann, Walter Salles, Steven Soderbergh, Win Wenders, Laurent Cantet, James Gray et… « LUI »…

    Clint Eastwood - Sur la route de Madison

    Sans parler des sections parallèles « Quinzaine des réalisateurs », « Semaine de la critique », « Un certain regard » et des films hors compétition qui verront défiler les noms qui scintillent au fronton de mon panthéon Michel Gondry, Woody Allen, Roman Polanski, Wong Kaï Waï, Emir Kusturica, Steven Spielberg…

    J’attendrai, je n’ai pas le choix, que tout ce tintamarre, ce charivari, ce tumulte (responsable du silence assourdissant des sorties actuelles…) se calme et cesse pour enfin découvrir ce que le plus grand festival mondial de cinéma aura proclamé, m’invitant ainsi à m’en délecter et vibrer encore et encore. 

    Le Festival de Cannes entre dans une nouvelle décennie, la septième déjà et son Président, idéal, troublant, sauvage, glamour, réservé, engagé… à la carrière faite d’exemplarité et de surprises nous promet un festival et un palmarès forcément politiques et engagés : "Le tremblement de terre va influencer mon jugement sur presque tous les films… De même pour ce qui se passe en Birmanie. Ces choses qui arrivent font partie des émotions et de la vie que nous partageons tous, cela nous rend plus âpres.. Lorsque ce genre de choses se produit, tous les gouvernements, y compris le mien, contrôlent les gens et les empêchent d’accéder à l’aide dont ils ont besoin. Il faut que les gens les mettent dehors. Quelle que soit la façon dont on choisira la Palme d’Or, je crois que nous sommes tous d’accord là-dessus : il faudra que le réalisateur ou la réalisatrice de ce film se soit révélé très conscient du monde qui l’entoure ».

  • Broken english de Zoé Cassavetes °

    Broken english - Parker Posey et Melvil Poupaud

    Nora, à la trentaine bien entamée n’a ni fiancé ni même l’ombre d’un macho à se mettre sous la couette. Toutes ses rencontres sont des erreurs. A chaque fois c’est la cata, le prétendant cache une fiancée, il reste inconsolable de son ex, il ne pense qu’à son boulot. Crotte de bique ! Cerise sur le pompon (oui bon, ça va !) sa mère la harcèle « alors t’as un mec ? », sa meilleure amie est mariée et bla bla bla. La route est libre pour le Prince Charmant qui sera ici le latin lover : « notre » Melvil Poupaud. Bizarrement c’est évidemment le seul avec qui elle ne va pas coucher le premier soir. C’est vrai qu’il est irrésistible par rapport aux autres (quoique Justin Theroux quand même !) mais un français, ça leur fait peur aux new-yorkaises ; ça doit être son chapeau, je sais pas !

    Ça commence mal. Sur une musique d’ascenseur, Parker Posey prend des poses devant la caméra énamourée de sa réalisatrice Zoé Cassavetes (oui oui, la fille et la sœur de… la pauvrette !) et ça ne s’arrange pas beaucoup ensuite. Filmé cheap tout au néon blafard, ça ne fait pas du bien au teint des acteurs. Y’a aussi Bernadette Lafont qui a du rouge à lèvres plein les dents et Gena Rowlands qui a débordé autour des lèvres. Bon enfin bref, c’est pas tout ça. Quand Nora va rencontrer Julien (elle dit Djouliane, je ne sais pas pourquoi) elle va faire sa pucelle effarouchée alors que jusque là elle y allait franco de port, entre deux crises d'hystérie, mais toujours défoncée à la téquila. Quand elle va dessouler, trop tard, c’est pile le jour où Djouliane retourne en France. A la suite de quoi, elle va déprimer profond, planter son boulot sans préavis… bref, que des trucs vraisemblables mais quand même un peu bas de plafond. Avec sa copine, qui traverse une grave crise conjugale (« c’est lui qui freine pour le bébé »), elle va venir en France (Paris, son Arc de Triomphe, sa Tour Eiffel, ses hôtels pourraves mal insonorisés... faut le voir pour le croire) pour retrouver Djouliane. En cours de route elle perd son numéro de téléphone mais heureusement « Paris est tout petit pour ceux qui s’aiment comme nous d’un aussi grand amour »… Bon allez je suis bonne fille je vous la fais courte, je suis sûre que vous avez compris l’idée générale mais quand c’est mal fait, c’est mal fait. Basta. J’avais envie de « ma » comédie sentimentale de l’été. Loupé.