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  • PRINCE OF PERSIA : LES SABLES DU TEMPS de Mike Newell °

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    Parfois les films produisent des jeux vidéos, parfois c'est l'inverse. Et c'est le cas ici. Donc, autant vous dire que jamais de jamais je n'avais entendu parler de ce jeu, de ce Prince mais de Jake, oui. Et comme vous pouvez le constater par vous-mêmes, son coach sportif n'a pas volé son salaire. Mais en dehors de Jake, qu'est-ce qui pourrait sauver ce film ? Rien. J'ai beau chercher. Donc il n'y a ici que les beaux yeux tristes de Jake et son sourire ultra brite que si tu mets pas tes lunettes pour le regarder, tu deviens aveugle !
    Il s'agit d'un moutard des rues orphelin qui un jour tient tête à des soldats devant les yeux émerveillés du bon roi Sharaman qui du coup l'adopte, tellement le minot c'est trop un rebelle. Et hop, comment devenir Prince sans plier les genoux ? Sauf que le roi a un frère et deux fils et qu'on se doute que l'affaire ne va pas se faire sans qu'il y ait grave du mou dans la corde à noeuds.
    10 ans plus tard, Dastan -c'est son nom- se traîne dans la poussière et fait des bagarres avec ses copains les soldats, pendant que ses deux autres frères font des trucs de soldats aussi mais en plus  propres, avec des couteaux, des casques et pas torse poil.
    Une cité très belle et très sainte fabrique des armes de destruction massive, les iran Perses menés par le roi, les frangins et tout le toutim s'en vont faire la guerre à la cité qui est gouvernée par une Princesse des Mille et Une nuits,qui ne sait pas se laver toute seule, maquillée comme une voiture volée avec un smookie eyes et du gloss de pintade plein sa face ! Elle prie mais elle a un caractère de cochonne alors les frangins disent : "on va lui montrer ce que c'est qu'un homme un vrai !". Sauf qu'avant qu'elle se mélange l'adn avec le Dastan (bien qu'elle soit d'abord promise à Garsiv, mais comme il a déjà plusieurs meufs il passe son tour),faut poireauter à peu près deux heures. Bien fait pour moi. C'est là que j'ai compris que c'était un film pour moutards (au-dessus de 9 ans et demi, passez votre chemin) et que pour la danse des 7 voiles, on est de la revue.
    Bon au début, la Princesse et le Prince i font rien qu'à se faire des niches et à se disputer, en se faisant des mines comme ça et comme ça, et que je te prends ton couteau, et que je te le pique, et que je te le cache, et que j'appuie sur le bouton, et que je remonte le temps, et que je vide le sable magique, et que je te plante dans le désert, et que non c'était pour rire, et que je te sauve, et que je te fiche un coup de bâton sur la tête... STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP !
    Bon faut dire que la dague magique est toute choupie mais si t'as pas le pantalon de cuir pour la mettre dedans, y'a pas non plus de quoi en faire une pendule à treize coups. Les pendules à treize coups, macache bono, ça sert à queud. Mais quand même, la dague a le pouvoir de faire remonter le cours du temps et d'inverser les événements donc. ça peut être utile. Mettons, pour rire, tu peux te suicider et si quelqu'un appuie sur le bouton qui libère le sable, pan, t'es plus mort !!! Cool non ?
    Y'a quoi aussi ?  Ah oui, y'a Alfred Molina (l'acteur) i s'amuse comme un foufou à faire le zoophile. C'est rare dans une carrière de dire à un acteur : "t'auras un torchon sur la tête, une dent en or et tu aimeras les animaux plus que ta mère". La dépression nerveuse qu'il nous fait pas face caméra quand on lui pique ses dindons !!! Pas grave, il lui reste les chevaux et les poules. Y'a aussi des moches et des vilains avec ou sans pustules. Et puis y'a Ben Kingsley, l'autre acteur dans son grand numéro pathético ridicule mais super bien rodé de "je-continue-de-flinguer-ma-carrière-j'fais-c'que-j'veux-j'suis-noble".
    Bon, vu que le titre c'est PRINCE OF PERSIA, deux points, les sables du temps... j'imagine qu'il peut y avoir PRINCE OF PERSIA, deux points, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants... Mais faut faire fissa avant que les tablettes de Jake se transforment en chocolat fondu.
    Sinon, le ptit Jake a l'air de bien s'amuser à faire des trucs de ouf dans les airs en bravant les lois de l'apesanteur. Les autres se prennent grave au sérieux. Il y a plein plein plein de combats dans le sable, dans les airs et la poussière et des effets spéciaux qu'on voit bien à l'oeil nu. C'est tout jaune et ôcre, preuve qu'il fait très chaud.
    Ah et puis une dernière chose, je trouve ça amusant les films qui se font leurs propres reproches... à plusieurs reprises des personnages disent à l'insupportable princesse (Gemma Aterton, bouche de poisson regard vide, on peut l'empêcher de sévir s'il vous plaît ? merci.) : "tu peux pas la mettre en veilleuse ta boîte à camembert ?". Il est vrai qu'on a souvent envie de lui coller n'importe quoi dans la bouche pour qu'elle se taise définitivement. Cette Raymonde la Science atteinte de diarrhée verbale assez impressionnante ne cesse de disserter sur le pourquoi du comment de tout et de rien.
    Au secours !

  • X MEN : DAYS OF FUTURE PAST de Bryan Singer **(*)

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    Synopsis : Les X-Men envoient Wolverine dans le passé pour changer un événement historique majeur, qui pourrait impacter mondialement humains et mutants.

    Voilà bien le synopsis le plus court et le plus simple de toute l'histoire des X Men voire de tous les films de héros Marvel. Alors que souvent les intrigues se multiplient et se complexifient à l'envi, ici Bryan Singer a eu une idée astucieuse pour éviter la suite, le prequel ou le reboot et réunir sans avoir l'air de rien tous les personnages, aussi bien les vieux que les jeunes.

     

    De nos jours les mutants sont devenus les bêtes à abattre, les étrangers, les différents qui font peur et dont on doit se débarrasser. Pour éviter une guerre terminale entre humains et X Men, Charles-Xavier et Magneto (Patrick Stewart, Ian McKellen pas vraiment bandants) décident d'envoyer Logan/Wolverine dans les années 70 afin de faire en sorte que Raven/Mystik (Jennifer Lawrence, nue et bleue) soit moins véner, revienne à de meilleurs sentiments et écoute enfin ce qu'on lui dit bon sang de bon soir.

     

    Evidemment si vous avez manqué les 48 épisodes précédents vous n'y entraverez que pouic car il y a une petite gymnastique à faire à propos de qui était qui et faisait quoi suivant l'époque. Perso, je crois que j'ai tout compris. Puisque je savais même qui était Jean Grey, c'est dire.

     

    Donc Charles-Xavier retournerait bien dans le passé, mais il n'est plus trop d'attaque et puis son fauteuil roulant ne passe pas les portiques de l'espace temps. C'est comme ça que Wolverine et son gros cigare font le voyage pour aller convaincre Charles-Xavier jeune (James McAvoy) qu'ils se connaissent et qu'ils sont super potes. Et l'on retrouve notre Logan (Hugh Jackman) nu comme un vers  (mais uniquement de dos) avec son look so seventies à rouflaquettes. Charles-Xavier jeune fait une méga déprime parce qu'il a perdu sa Raven et que son Magneto, ce traître, est aux mains des autorités à l'étage moins 100 d'un bunker en béton, rapport aux conneries qu'il a faites

    (voir épisode précédent).

     

    Tout ce beau monde fait bien son job même si on ne perçoit pas bien la lutte humains/mutants, ce qui n'est absolument pas grave. Un blockbuster qui se laisse voir sans ennui, on n'avait pas vu ça depuis 2011. Michaël Fassbender, un peu moins en forme est moins fascinant que dans X Men Le commencement mais il est vrai que son personnage est un peu en retrait. Tant pis. Cet épisode fait la part belle à Mystik vraiment au coeur de l'intrigue. L'humour est quasi omniprésent ce qui manque de plus en plus souvent à ce genre de divertissement.

     

    Et en plein milieu de ce périple spatio-temporel moins ambitieux que le précédent mais original quand même... une scène démente au cours de laquelle une fusillade se transforme en un ballet chorégraphié au ralenti et hilarant.

     

    Alors franchement, pourquoi bouder ?

  • MEA CULPA de Fred Cavayé °

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    Synopsis : Flics à Toulon, Simon et Franck fêtent la fin d'une mission. De retour vers chez eux, ils percutent une voiture.

    Bilan : deux victimes dont un enfant. Franck est indemne. Simon, qui était au volant et alcoolisé, sort grièvement blessé. Il va tout perdre. Sa vie de famille. Son job de flic. Six ans plus tard, divorcé de sa femme Alice, Simon est devenu convoyeur de fonds et peine à tenir son rôle de père auprès de son fils Théo qui a désormais 9 ans. Franck, toujours flic, veille à distance sur lui. Lors d'une corrida, le petit Théo va être malgré lui le témoin d'un règlement de compte mafieux. Très vite, il fera l'objet de menaces. Simon va tout faire pour protéger son fils et retrouver ses poursuivants. Le duo avec Franck va au même moment se recomposer. Mais ce sera aussi pour eux l'occasion de revenir sur les zones d'ombre de leur passé commun. 

    Navrée de vous reparler cinéma avec un aussi mauvais film après cette interruption, mais il est plus facile de tailler un costard que de tresser des louanges. Et là franchement... au s'cours !!!

    En sortant de la salle, mon cher voisin me disait : "y'a rien à sauver. Et rapidement en plus". C'est vrai, je suis d'accord, très vite, ça sent le pourri du too much, pas crédible pour un sou... Mais bon, limite le pas crédible c'est pas un argument, parce que le cinéma c'est aussi, c'est SURTOUT fait pour s'échapper de la réalité réelle... mais là, comment dire... c'est sûr ça veut faire "pris sur le vif".

    Ou pas.

    En fait, on s'en fout.

    Et moi toujours à chercher la ptite bête je répondais : "Si. Y'a à sauver. Gilles Cohen". Et c'est vrai que cet acteur est génial, époustouflant. Hélas il ne joue toujours que les Xèmes couteaux même s'il est ici le chef flic et il tire toujours les rôles vers le haut. Cet acteur est impayable et je l'aime d'amour.

    Mais bon, je me suis quand même jetée à genoux dans la salle en implorant :

    "Seigneur Dieu, si tu existes, envoie nous un signe de ta clémence, de ta générosité et de ta bienveillance ! Délivre-nous de Gilles Lellouche et d'Olivier Marchal". Merci. On cessera peut-être enfin de voir des flics effondrés avec trois grammes d'alcool dans le sang prendre le volant, tuer trois personnes (dont un bébé, apparemment c'est plus grave de tuer des bébés) et de s'en tirer avec deux ans de prison !!! Bordel merde, dans quel monde on vit ?

    Et Vincent, si tu m'écoutes, pas de coup de boule s'il te plaît... mais pitié, l'amitié ça ne veut pas dire non plus tourner dans N'IMPORTE QUOI !

    Ah oui, les mecs, une dernière chose. Si vous ne savez pas quoi faire des rôles féminins dans vos films de couillus méchamment burnés, N'EN METTEZ PAS !!!

    Et les filles : REFUSEZ ces rôles merdiques !

    C'est bon, je me calme !

    P.S. : j'avais BEAUCOUP aimé Pour elle du même Fred Cavayé.

  • LES RAYURES DU ZÈBRE de Benoît Mariage ***

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    José est chargé de repérer de jeunes talents du ballon rond en Afrique.

    Lorsqu'il rencontre Yaya, jeune ivoirien sdf et vaguement délinquant, il lui promet une grande carrière de joueur professionnel. Il le ramène en Belgique où, c'est le moins que l'on puisse dire, la vie du jeune homme va être bouleversée.

    Le titre et l'affiche ne m'inspiraient guère. Sans compter que l'idée de voir des garçons chahuter autour d'un ballon : non merci. Et puis, ma douce moitié m'a convaincue, et puis Benoît Poelvoorde... Et je ne regrette pas. Je pensais au moins rire, mais j'ai pleuré. Et au cinéma, j'aime pleurer. D'abord, que ceux qui comme moi exècre ce sport dans ce qu'il a de plus obscène, le déferlement de haine et de racisme des supporters, les sommes indécentes, les pseudos circonstances de grande réconciliation patriotique... et j'en oublie.

    D'ailleurs j'en profite de "parler sports" pour vous dire que dans la mesure du possible je ferai tout pour boycotter Sotchi et ses jeux de la honte. Je dis bien dans la mesure du possible car je sais à quel point pendant quinze jours, même pour moi qui écoute plus la radio que je ne regarde la télé, je serai agressée régulièrement par les résultats de performances de personnes dont je n'ai que faire, dont on n'a jamais entendu parler et dont on ne parlera plus dans trois semaines ! Ouf c'est dit.
    Revenons en au film.

    Je disais donc aux anti-foots de ne pas fuir ce film car même s'il suit les tribulations d'un agent et d'un footballeur recruté sur place en Côte d'Ivoire, il doit y avoir environ 5 minutes de foot au total dans le film. C'est donc tout à fait supportable. Le foot n'est ici qu'un prétexte pour traiter de thèmes beaucoup plus profonds tels que le contraste toujours aussi impressionnant entre l'abondance au nord et la misère au sud. L'arrogance des européens toujours prêts à ressortir leur casque colonial et leur short beige et l'obstination des africains à vouloir trouver un ailleurs meilleur.

    Les clichés s'accumulent dans la première partie et Benoît Poelvoorde qui a repris un fort accent pour l'occasion, joue à fond de son rôle de beauf primaire avec panse à bière et dédain affiché pour les ivoiriens et surtout les ivoiriennes qu'il "consomme" comme une denrée périssable. Mais on sentait bien que le réalisateur forçait le trait pour nous amener vers une seconde partie en Belgique bien plus subtile et grave. Le désarroi du jeune Yaya, sa brusque ascension mais aussi les intérêts en jeu qui font fi de la santé ou de la personne humaine en général sont relatés sans emphase ni pathos. En filigrane du parcours de Yaya, les tourments de la paternité ratée puis revendiquée et enfin assumée de José, offrent à Benoît Poelvoorde, acteur supra sensible,  las et désenchanté, l'occasion d'une nouvelle performance d'une rare subtilité.

    P.S. : dans le formidable Les convoyeurs attendent, nous avions "nonobstant"... ici nous avons... mince j'ai oublié... Désolée, mais promis, si je retrouve, je vous dis.

  • LE CONTE DE LA PRINCESSE KAGUYA de Isao Takahata ****

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    Il était une fois un coupeur de bambous qui trimait dur. Un jour dans la tige d'un bambou, il trouve une minuscule petite fille qui dort. Il l'emmène chez lui. Sa femme l'accueille ravie. La petite se transforme en un joli bébé qui se met à grandir à la vitesse d'un bambou lancé au galop. Les enfants du coin avec qui la petite joue la surnomment donc "Pousse de bambou".

    Le coupeur de bambous, persuadé que sa fille est une princesse promise à un fabuleux destin lui fait construire un Palais grâce à l'or découvert au pied du bambou magique. Le trio emménage donc "en ville" dans leur somptueuse demeure. Les premiers instants de joie passée, la jeune Kaguya (princesse lumineuse) déchante rapidement. Contrainte à devenir une Princesse, elle est soumise à l'enseignement d'une préceptrice rigide qui lui apprend à bien se tenir et se comporter. Devenue adulte, sa beauté sans pareille devient légendaire et les meilleurs partis du Japon, y compris l'Empereur, se précipitent à ses pieds pour lui demander sa main. Mais Kaguya n'a aucune envie de se marier. Par stratégie autant que par facétie elle engage ses prétendants à relever des défis impossibles. Mais la Princesse s'étiole et se met à regretter sa vie dans ses chères collines auprès de ses amis.

     

    Takahata nous avait déjà brisé le cœur avec le Tombeau des Lucioles, l'histoire d'un ado de 14 ans chargé de s'occuper seul, à la mort de leur mère, de sa petite sœur de 4 ans dans le Japon de 1945. Il ne parviendra pas à sauver sa petite sœur malade et se laissera à son tour mourir de chagrin. Autant dire que le réalisateur n'est pas amateur de happy end et si on ne finit pas en larmes à la fin de l'histoire de Kaguya, ses aventures et ses déboires sont souvent un crève cœur.

     

    Le dessin de Takahata est simple et beau et chaque plan est une aquarelle. Dès les premières images, douces et claires, on s'installe avec ravissement dans la contemplation de ce film triste et beau comme la vie. Enchanteur et raffiné, mélancolique, grave et parfois drôle, ce film d'animation aux personnages riches et attachants est l'un des plus beaux jamais vu.

     

    Mais il ne se contente pas de n'être que beau visuellement, ce qui serait déjà un cadeau. Le parcours initiatique de la jeune Princesse, obligée de se soumettre avec sagesse aux codes culturels et sociaux de son nouveau statut est bouleversant. Les rêves, les premiers émois amoureux, son amour de la nature se fracassent sur le mur des réalités. Raisonnable et sage, Kaguya réalise un peu tard qu'elle s'applique consciencieusement, au nom des usages, de sa soumission  et pour ne pas déplaire à son père adoptif, à gâcher sa vie.

  • YOUR SISTER'S SISTER de Lynn Shelton ***(*)

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    Vous pouvez trouver ce film dans les salles françaises actuellement sous le titre idiot de Ma meilleure amie, sa soeur et moi

    et si j'en étais restée à ce titre béta et à l'affiche moche, il me serait passé sous le nez. Heureusement, pour une fois j'ai lu une critique qui m'a donné envie et je suis sortie de la séance avec un sourire béat et une sensation de quiétude bienfaisante. Pourquoi ? Une ambiance, une histoire, des acteurs... Le cinéma parfois, doux comme une caresse, calme comme un murmure. Un petit film qui ne fait pas de bruit mais qui fait un bien fou.

    Quelques amis se retrouvent autour d'un verre pour honorer la mémoire de Jack disparu un an plus tôt. L'un d'eux prononce un discours et vante les mérites et la valeur du défunt devant les sourires approbateurs des autres. Jack se tient à l'écart, bougon puis il prend la parole et assure que Tom, son frère, était un type bien mais aussi qu'il pouvait être manipulateur et pas le gars vertueux et irréprochable décrit. Froid dans l'assemblée. Iris, la meilleure amie de Jack, qui fut aussi la femme de Tom, le rejoint, le réconforte. Et l'on découvre que Jack ne se remet pas de la perte de son frère. Iris lui propose ou plutôt lui ordonne de prendre quelques jours et d'aller seul dans le chalet familial situé sur une île au bord d'un lac. L'endroit idéal, propice à la méditation. Lorsqu'il arrive sur place, le chalet est déjà occupé par Hannah, la soeur d'Iris venue elle aussi s'isoler après sa rupture d'avec la fille qui partageait sa vie depuis 7 ans. Hannah et Jack font connaissance, boivent pour oublier, sympathisent, se confient l'un à l'autre... Le lendemain, Iris les rejoint. Et ce qui devait être une retraite solitaire se transforme en la cohabitation d'un trio inattendu qui déclenchera situations et possibilités... mais pas forcément celles que l'on attendait.

    Je ne dis plus rien...

    Sauf qu'il est extrêmement rare de pouvoir goûter une comédie aussi tendre, douce, drôle, attachante et intelligente ! L'amour, l'amitié, les rapports entre soeurs sont évoqués avec profondeur et intelligence. On peut parler de comédie romantique mais cela va au-delà de tous les clichés rebattus habituellement. Cela tient aussi à l'étrangeté du trio, deux soeurs et un garçon, tous les trois mal en point pour différentes raisons. 

    On rit énormément. Les dialogues sont vifs, pétillants, spirituels. L'humour fuse autant dans les dialogues que dans les situations. Et c'est très drôle jusqu'à ce que le drame éclate. Lorsque le ton devient plus grave, l'intelligence et la subtilité des dialogues ne faiblit pas pour autant. Et ce n'est pas souvent que des personnages se posent les bonnes questions et tentent de les résoudre sans esbrouffe ni esclandre. De nombreuses scènes (celles des confidences sur l'oreiller sont particulièrement réussies) donnent envie d'avoir une soeur ou un meilleur ami ou les deux si l'on est très gourmand...

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    Quant aux acteurs, magnifiques tous les trois (Emily Blunt, Rosemarie Dewitt, Mark Duplass), ils sont craquants, attachants, drôles, sensibles. Et il y a tant d'amour dans ce film à fleur de peau qu'il agit comme un baume ou un elixir bienfaisant !

  • NÉ QUELQUE PART de Mohamed Hamidi **(*)

    NÉ QUELQUE PART de Mohamed Hamidi, cinéma, Jamel Debbouze, Tewfik Jallab, Malik Bentalha

    Farid a 26 ans, il est français, il poursuit des études de droit et aime une jeune blonde qui sera un jour sans doute avocate comme lui...

    mais Farid a aussi une famille, des parents algériens, et lorsque son père apprend que la maison familiale qu'il a construite de ses mains en Algérie est sous le coup d'une expropriation, il fait un malaise et se retrouve à l'hôpital. Incapable de se rendre sur place pour défendre ses intérêts, il envoie son fils aîné, Farid, pour le représenter et empêcher que la maison soit détruite. Farid n'est pas enchanté par ce départ imprévu, ses examens sont proches, il ne parle pas l'arabe, il ne connaît pas sa famille restée au bled... mais il ne peut désobéir à son père. Arrivé là-bas, il prend toute la mesure de l'expression "être né quelque part". En effet, il réalise  sa chance d'être un étudiant français promis à un bel avenir alors que son cousin, son double de l'autre côté de la méditerranée, sans avenir, sans travail, vit une existence misérable faite de petits trafics et d'oisiveté. D'autant que le père de Farid et celui du cousin qui rêve de venir en France, auraient pu inverser leurs places 25 ans plus tôt... 

    Pour Farid, la découverte de ses origines, l'enthousiasme et l'empressement de sa famille enchantée de le recevoir, la spontanéité et l'humour des algériens sont autant de surprises auxquelles il ne s'attendait pas. Il découvre un pays, une culture, des difficultés, des rancoeurs, une façon et une joie de vivre qu'il n'imaginait pas. Mais lorsque son passeport français disparaît, les événements prennent un tour beaucoup plus dramatique. Difficile quand on s'appelle Farid, qu'on a la tête qu'on a et que plein de jeunes algériens n'ont qu'un rêve et qu'une idée en tête, partir en France, de se présenter à l'ambassade et d'affirmer qu'on est un français au passeport disparu.

    Sur un mode en apparence futile, Mohamed Hamidi traite de sujets profonds et graves. La partie la plus impressionnante étant celle où Farid se retrouve dans la position d'un migrant sans papiers. Le dosage entre drame et comédie est maîtrisé et du coup on croit à l'intrigue et aux effrayantes péripéties de Farid.

    Le duo Jamel Debbouze (convaincant en cousin nerveux et turbulent dans son premier rôle de "méchant") et Tewfik Jallab fonctionne parfaitement. Le jeune acteur dont c'est le premier rôle au cinéma est une révélation !

  • MERCREDI 20 NOVEMBRE 2013 - GREFFE 11 MOIS et 2 JOURS... Laurence a dit :

    "je suis inquiète".

    La chimère est toujours en baisse et les plaquettes chutent aussi. Donc l'ancienne moelle, la pourrite prompte à faire du cancer, refait son apparition alors qu'on ne lui a rien demandé.

    Il peut s'agir :

    - d'une rechute,

    - d'un rejet tardif de la moelle...

    Quelle que soit la nouvelle, elle est mauvaise.

    Nous aurons les résultats de la ponction de moelle réalisée hier (sous gaz hilarant...) demain en fin d'après-midi. Il semblerait qu'il n'y ait pas de blastes (cellules cancéreuses) dans le sang, mais il peut y en avoir dans la moelle.

    C'est toujours aussi compliqué et la suite des événements ne pourra sans doute pas se produire sans hospitalisation(s). Je rappelle pour ceux qui ne le savent pas, qu'en 3 ans, Hervé a dû passer environ 8 mois en secteur stérile. Sans broncher, sans se plaindre JAMAIS ! Et on croyait que c'était fini...

    Nous avons beaucoup pleuré hier. Moi parce que j'ai peur qu'il meure, mais avant cela qu'il souffre encore comme il a souffert. Lui, parce qu'il me voit avoir peur et qu'il a peur aussi...

    Et puis, aujourd'hui, ne me demandez pas comment il fait ça (et moi aussi), mais nous avons décidé de positiver. Car ce sont les choses que l'on fantasme qui font le plus mal. Evidemment ça ne nous donne que 24 heures de sursis, mais aujourd'hui on va mieux ! Et on décide que cette pute de vie, cette pute de maladie ne nous mettront pas KO. Quand le destin ou je ne sais quoi en aura marre de taper toujours sur le même, sur Mouche, cet astre, il trouvera bien un autre cobaye pour tester son sadisme.

    Et puis je refuse de me mettre à croire en Dieu. Parce que je me suis surprise à lever les yeux au ciel en implorant "faites que...". A qui est-ce que je pouvais bien m'adresser ? Mais là, ce serait la pire puterie que me ferait cette maladie, me rendre dévote, bigote et fanatique. Je crois en la science, en la médecine et aux traitements. Même si je croyais que la greffe était l'ultime...

    Si Dieu existe, qu'il continue de regarder ailleurs, mais "dans sa grande bonté, Il a donné une soeur au chagrin : il l'a appelée Espérance". Jean D'Ormesson.

    Nous en saurons plus demain.

    Comme je vous le disais, c'est compliqué.

    Lors de la greffe du 18 décembre 2012... putain, IMPOSSIBLE de franchir ce cap de la première année... les lymphocytes T ont été mis au congélateur. On peut donc les injecter comme une des actions de la dernière chance. Ces globules sont très balèzes et peuvent aider la moelle virginienne à redémarrer et à reprendre toute sa place. A 100 % comme elle l'avait si bien fait pendant 10 mois. Si j'ai bien compris, ce serait la moins pire des solutions mais nécessiterait quand même hospitalisation avec les inévitables effets secondaires costauds, autrement appelés GvH avec sa corticothérapie et son cortège d'effets indésirables...

    Si ça ne marche pas ou si la situation est plus grave encore, il faudrait envisager une nouvelle greffe avec un autre donneur...

    Voilà, désolée de vous avoir contrariés.

  • Les témoins d'André Téchiné ****

    Sarah (écrivain en panne d'inspiration) et Mehdi (flic) viennent d'avoir un bébé qui encombre Sarah. Manu, très jeune homme de 20 ans vit avec sa soeur Julie (artiste lyrique). Il devient platoniquement l'ami d'Adrien (médecin chercheur de 50 ans) après leur rencontre dans un lieu de « drague » pour garçons à Paris. Adrien lui est fou amoureux de Manu.
    Tous ces personnages, amis ou pas, se rencontrent, se jalousent, se manquent, se mentent, se cherchent, se trouvent, se quittent, s'aiment. Nous sommes en 1984 et c'est l'intrusion d'un invité inattendu, d'abord présenté comme un virus exotique qui va réellement sceller le destin et l'avenir de tous. Le nom de ce fléau assassin qui tue d'amour ne sera prononcé qu'une seule fois : le sida !
    Téchiné film avec fièvre et néanmoins sobriété quatre saisons dont une en hiver. Il évite avec virtuosité tous les pièges commodes qui lui étaient tendus avec un tel sujet. Jamais, à aucun moment il ne va nous faire sombrer dans le mélo et nous tirer des larmes faciles, ce qui aurait été si simple avec la tragédie qui se joue. Si les yeux restent secs, le coeur palpite néanmoins devant tant de maîtrise qui écarte d'emblée le pathos. L'épouvante reste encore à ce jour de donner la mort par amour. Le réalisateur nous le rappelle avec vigueur. L'état d'urgence est toujours d'actualité devant les sentiments purs qui s'imposent à nous parfois et qui se trouvent anéantis, ce qui était vu comme une punition par le légitime et tout aussi innocent désir sexuel.
    Mourir d'aimer !!!
    Téchiné répète ce que l'association de ces deux mots a de contradictoire et d'aberrant. C'est insensé et irrationnel. La mort est forcément au bout de ce voyage douloureux mais aussi et curieusement : la vie.
    Les personnages de l'histoire ne sont pas forcément ou immédiatement sympathiques. Sarah (Emmanuelle Béart), solaire dans ses robes jaune éclatant est une femme amoureuse, une amie passionnée qui ne parvient pas à aimer son enfant. Adrien (Michel Blanc) est l'amoureux éconduit, l'ami qui fait parfois défaut mais parvient à dépasser ses propres douleurs par compassion et dévouement. Julie (Julie Depardieu) que l'on découvre peut-être pour la première fois sans doute dans un rôle grave et fort, ne joue plus les farfelues de service ; ça lui va à merveille. C'est un ange ! Le jeune Manu (Johan Libéreau) est la révélation, plein de fougue, de jeunesse et de fraîcheur.
    Et puis, au-dessus de tous ces acteurs pourtant fabuleux, une nouvelle fois c'est Mehdi (Sami Bouajila) qui se montre le champion du monde toute catégorie de l'intensité. Il incarne et matérialise véritablement toutes les facettes de son personnage complexe, mélange d'évidence et d'ambigüité. Un acteur magnifique à tout point de vue.
    Ce film célèbre sans pathos le bonheur d'être VIVANT.

     Merci.


  • The Good Shepherd (Raisons d’État) de Robert de Niro **(*)

     

    Raisons d'Etat - Matt Damon

    En 1939, Edward Wilson est un brillant étudiant en littérature à Yale. Il intègre la très secrète Skull and Bones Society (sorte de franc-maçonnerie aux autoproclamés membres de l’élite nationale… pouah !) où il est recruté par une agence gouvernementale (section contre-espionnage) qui donnera naissance à C.I.A. (ne dites plus LA C.I.A… Est-ce qu’on dit LE Dieu ???). De la création de la plus grande agence de renseignements au monde en passant par la Guerre Froide et la désastreuse intervention ricaine dans la Baie des Cochons en 1961, c’est plus de 20 ans de la vie des services secrets qui nous sont contés et surtout de cet homme qui se dévouera et sacrifiera tout (sa vie, sa famille, ses idéaux) jusqu’à disparaître derrière sa fonction.

    Voilà bien le film le plus difficile à résumer tant il est dense, complexe voire parfois franchement abscons. Cela est sans doute dû au fait que j’ai complètement raté mes études de géopolitique et que les arcanes des bassesses et autres erreurs monumentales au plus haut sommet de l’état me semblent inconcevables… pauvre citoyenne naïve et inconsciente que je suis ! Il y a cependant et néanmoins des « gens » qui décident des guerres et les « organisent ». Je vous assure, c’est terrifiant. On a échappé de peu à la troisième, dont le sort a été réglé (expédié) lors d’un concert lyrique… Je passe les horreurs et vous laisse le soin de les découvrir.

    Le film de De Niro est admirable à plus d’un titre et à de nombreuses reprises il atteint même des sommets d’intensité dramatique rare tant le climat de paranoïa et de schizophrénie qui s’empare de l’histoire et du personnage principal sont fascinants.

    Une chose est sûre, on ne rigole pas dans le contre-espionnage ricain et les espions ici ne vous feront faire aucun « Bond »… A la CIA on porte lunettes à écailles, mine et costume sombres, au FBI, ce sont les tronches et les chapeaux gris qui sont de mise. Pas un sourire donc, dans ce film tendu, sérieux, documenté, grave et « classique ».

    Matt Damon s’est emparé du personnage d’Edward Wilson et en livre une composition assez sidérante à la limite de l’autisme. D’étudiant timide et ténébreux il deviendra agent encore plus sombre et maussade qui oscille entre ordure monumentale et patriote exemplaire qui n’a plus que le mot « patrie » à la bouche ! Chapeau bas.

    Le casting très luxueux de seconds rôles est un régal : Timothy Hutton, Joe Pesci, Billy Crudup, William Hurt, Robert De Niro himself (très, très impressionnant), Alec Baldwin (plus que parfait), Angelina Jolie (irréprochable)… et surtout, surtout John Turturro, pourriture intégrale et définitive (à qui l’on doit quand même les rares sourires du film… il faut l’avouer), imperturbable sous-fifre dévoué aux basses besognes. Toutes ses apparitions sont des moments de génie et il fait d’une scène de torture (à la limite du soutenable je dois le dire) un sommet !

    Raisons d'Etat - Matt Damon et John Turturro

    Pardon Bob, pardon Matt mais « votre » film s’approche si souvent des anges (sans jamais vraiment les tuttoyer) qu’on se prend à rêver ce que Martin et Leo en auraient fait…