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  • BROADWAY THERAPY de Peter Bogdanovich ***

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    Arnold est un réalisateur reconnu à Broadway. C'est aussi, quoique marié et père de deux enfants, un consommateur d'escort-girls.

    Isabella raconte à une journaliste sa rencontre avec Arnold et comment il a changé sa vie quatre ans plus tôt alors qu'elle faisait partie d'une agence d'escort-girls.

     

    Mais ce n'est pas si simple car Delta la femme d'Arnold est l'actrice principale de sa prochaine pièce et elle trouve Isabella idéale pour être sa partenaire. Tandis que leur partenaire masculin Seth est lui, amoureux de Delta. L'auteur de la pièce Joshua quant à lui tombe amoureux d'Isabella alors qu'il est le compagnon de Jane, la psy d'Isabella. Et ce n'est pas tout... un ancien "client" d'Isabella cherche absolument à la retrouver. Un juge amoureux met un privé sur le coup et il n'est autre que le père de Joshua...


    Vous n'avez rien compris ? Ce n'est pas grave. J'ai appris que ce film dont le titre original est  She's Funny That Way, mais aurait tout aussi bien pu être Squirrels to the nuts, est "un hommage aux "screwball comédies des années 30/40 telles que L'Extravagant Mr. Deeds de Frank Capra et l'Impossible Monsieur Bébé d'Howard Hawks.
    La screwball comedy est caractérisée par son humour loufoque et ses personnages excentriques". Et en matière de loufoquerie et d'excentricités, je peux vous assurer que le contrat est rempli.

     

    Ce film est à l'image de sa jolie affiche (et c'est rare les jolies affiches)  : lumineux.

     

    A un moment je me suis dit zut, ça va trop vite et il ne va valoir que deux étoiles, il faudrait que ça se calme. Et c'est comme si le réalisateur m'avait entendue et que pour lui aussi c'était juste assez ces aller et retours, ces téléphones qui sonnent, ces portes qui claquent et brusquement tout se calme. Pour repartir de plus belle.

     

    C'est vif, pétillant, drôle. Et Owen Wilson, au tempo et à la diction très Woody Alleniens, n'a jamais été aussi séduisant et adorable. Et ce n'était pas gagné de rendre ce personnage indécis, infidèle, menteur aussi sympathique. Mais il dispense tellement de bonheur qu'on l'aime, on le comprend et on espère que tout le bien qu'il fait autour de lui soit rendu au centuple.

     

    Les filles sont pas mal du tout non plus : Imogen Poots est craquante et Jennifer Aniston en fait des tonnes dans la bizarrerie et l'extravagance.

     

    Une sucrerie, une bulle de champagne ! 1 h 30 de bonheur ! Avec en prime une petite surprise rigolote à la fin :-)

  • EN ÉQUILIBRE de Denis Dercourt °

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    Synopsis : Marc est cascadeur équestre. Un grave accident sur un tournage lui faire perdre tout espoir de remonter un jour à cheval. Florence est chargée par la compagnie d'assurances de s'occuper du dossier de cet homme brisé. Cette brève rencontre va bouleverser leurs équilibres...

    OMFG on n'est pas loin du navet intersidéral. La leçon est tellement édifiante que j'ai souvent eu envie de me lever pour foutre des baffes à l'écran. Mais ça ne se fait pas.

     

    Il faut croire en la vie, croire en son talent, ne pas renoncer à ses rêves et blablabla !!! Alors un cascadeur qui se fait piétiner par son cheval et une pianiste devenue "assureuse" nous expliquent qu'en couchant ensemble, ils peuvent se relever.

     

    Quand ça va mal, il pleut. Quand ça va bien, le soleil brille et Albert emmène Cécile faire une ballade en mer. Car bien que paraplégique, Albert... enfin, Marc, conduit sa voiture comme un furieux pour impressionner Cécile, enfin Florence, s'achète un quad, fait du hors-bord, remonte à cheval et fait la gueule comme il sait si bien le faire.

     

    Ce n'est évidemment pas Albert Dupontel qui m'a fait entrer en salle. Avec sa lèvre supérieure qui va finir par lui entrer dans la bouche, je le trouve irregardable et à force de faire la gueule, il n'est plus crédible à mes yeux. Non, c'est Cécile que j'aime d'amour. Et là, elle sourit de toutes ses jolies dents, pleure quand elle est triste et surtout on peut à loisir admirer sa chevelure qui n'a jamais été aussi blonde, aussi longue, aussi bien hydratée. Une vraie pub pour qui vous savez !

     

    Le cheval, Othello pour les intimes, a une belle crinière toute ramenée du même côté, et on le plaint d'avoir affaire à Albert/Marc qui n'a qu'une idée en tête : le soumettre ! Eurcke.

     

    La bonne surprise de ce navet c'est de retrouver ici tout à fait par hasard un ptitchoudamour découvert au dernier Festival d'Annonay : AURELIEN GABRIELLI. Et Denis Dercourt ne s'y trompe pas car il le filme en longs plans inutiles car il a bien compris qu'il avait une pépite dans l'œilleton. Ce garçon est d'une intensité exceptionnelle. En juillet sortira le film qui m'a fait chavirer d'amour et je vous assure que je vais vous tanner la couenne pour que vous alliez le voir dès que possible.

    Ce film, c'est QUAND JE NE DORS PAS, et la merveille c'est Aurélien, le garçon qui pleure sans larmes et qui rit sans joie...

     

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  • PASSENGERS

    de Mortem Tyldum **

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    Avec Jennifer Lawrence, Chris Pratt, Michael Sheen

    Synopsis : Alors que 5000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt.

    Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…

    On se doute bien qu'avec les deux choupinous au casting et sur l'affiche, on va assister à une rom-com à l'américaine dont la seule originalité est de se dérouler dans l'espace, là où personne ne vous entend roucouler.

    Même si le scenario complètement abracadabrantesque et l'histoire de ce voyage de 120 ans pour parvenir sur une autre planète ne tienent pas la route, il faut reconnaître que certains effets spéciaux donnent le vertige et que d'autres sont particulièrement beaux à voir. Imaginez que brusquement il n'y ait plus d'apesanteur et que vous êtes en train de faire quelques brasses dans la piscine... bluffant ! On ressent parfois franchement l'impression d'angoisse et de solitude lorsque la caméra... s'éloigne du vaisseau certes long d'un kilomètre mais même en faisant régulièrement un jogging, on se cogne rapidement au mur. Et puis la vie à deux, exclusivement à deux, 90 ans ensemble rien que lui et elle, chabadabada, ça fout le frisson.

    Côté romance, le réalisateur respecte et égrène tous les codes et semble les cocher les uns derrière les autres. Nous avons donc bien en place deux acteurs sexy en diable à la plastique irréprochable que nous aurons tout le loisir d'admirer. Le vaisseau qu'ils occupent étant censés être un club méd' 5 étoiles, Mademoiselle Lawrence pourra porter à la perfection des tenues superbes et cousues sur elle lors des soirées de l'ambassadeur. Evidemment, lorsqu'ils se réveillent, ils n'ont pas trop envie de passer 90 ans avec la même personne et cherchent des solutions pour faire machine arrière. Rapidement, ils tombent dans les bras l'un de l'autre, on n'en doute pas une seconde. Il est manuel, elle est intello mais on prend ce qu'on a. Tout va pour le mieux dans le meilleur de l'espace jusqu'à ce qu'Aurora découvre que Jim a fait un truc pas bien, mais alors pas bien du tout. Alors ils s'évitent soigneusement avant de devoir affronter à nouveau ensemble l'adversité... une rom'com' je vous dis.

    Et c'est vraiment mignon tout plein.

    PS. : Lawrence couille de poisson Fishburn et Andy Garcia ne servent à rien mais ils sont au générique. Un reliquat d'impôt j'imagine. Michael Sheen en cyborg est marrant comme tout.

  • SUMMERTIME

    de Gabriele Muccino **(*)

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    Avec Matilda Lutz, Brando Pacitto, Joseph Haro, Taylor Frey

    Marco se sent décalé par rapport à ses copains et leurs préoccupations triviales. Il perd son chien, pense à la mort et a un accident de scooter qui va finalement se révéler la meilleure chose qui pouvait lui arriver...

    Alors que tous ses copains sont en vacances et qu'il pense passer un été morose et solitaire à Rome, un ami parti aux Etats-Unis lui donne envie de venir le rejoindre. En quelques heures la décision est prise même si l'ami en question lui fait le mauvais tour d'avoir fait la même proposition à Maria, une fille coincée et snob que Marco déteste et qui va l'accompagner.

    A leur arrivée à San Francisco, ils sont accueillis par Matt et Paul, un couple gay qui doit les héberger pour quelques jours. Après un démarrage chaotique compte tenu de l'homophobie de Maria et de sa mauvaise entente avec Marco, les quatre jeunes gens finissent par se découvrir et s'apprécier. Et le séjour se prolonge.

    1 fille - 4 garçons = beaucoup de possibilités.

    Evidemment ce film ne va rien révolutionner et il n'est pas impossible que je l'aie oublié à la fin de l'été mais j'avoue que j'ai passé deux heures délicieuses en compagnie de ces 4 jeunes gens. Leur âge, la vingtaine à peine entamée, fait qu'ils sont à un moment de leur vie où rien n'est encore défini, ni leur sexualité, ni leur avenir professionnel. Evidemment c'est un peu "simple" de se découvrir au contact de trois autres personnes au point de changer parfois complètement de comportement mais je dois dire que ça fonctionne plutôt pas mal car les acteurs déploient chacun à leur manière un charme fou et le film une fluidité naturelle et réserve de bien jolis moments.

    La carte postale envoyée des Etats-Unis est sublime et donne envie de prendre un billet pour San Francisco, et pourquoi pas faire un détour par Cuba avant de s'envoler pour New-York. Le tout sous un radieux soleil, mais pas accablant. Ce n'est vraiment pas mal du tout.

    Evidemment on est plus proche de la bluette sentimentale que de l'analyse en profondeur de la diversité et de la complexité des sentiments et le film aurait gagné à creuser les aspects plus sombres et graves de certaines situations, comme la révélation de l'homosexualité de Paul à ses parents par exemple, les atermoiements de Maria ou la souffrance de Marco. On aurait aimé également s'attarder sur la belle relation que vivent Matt et Paul (qui mériteraient un film à eux seuls). Mais déjà en l'état, ce film charmant, charmeur fait un bien fou. Accompagner ce joli quatuor le temps d'un été c'est comme un peu de légèreté dans ce monde de brutes...

    Summertime : Photo Brando Pacitto, Joseph Haro, Matilda Lutz, Taylor Frey

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  • RESPIRE de Mélanie Laurent *

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    Charlie est en terminale. Depuis des années elle partage le quotidien banal des mêmes amis, filles et garçons. Jusqu'au jour où débarque Sarah, "la" nouvelle.

    La prof impose à Sarah de s'installer à côté de Charlie, c'est ainsi qu'elle jette son dévolu sur elle. Les deux jeunes filles deviennent inséparables. Charlie néglige et se désintéresse de ses anciens amis pour ne plus se consacrer qu'à Sarah. Sarah est aussi extravagante, rayonnante, épanouie, du moins en apparence, que Charlie est réservée et introvertie. Peu à peu les relations se ternissent, s'assombrissent.

     

    Et moi, je n'y ai pas cru, je me suis même ennuyée. Contrairement à la majorité j'avais été beaucoup plus convaincue et plus que ça par le premier film de Mélanie Laurent Les Adoptés qui me semblait  beaucoup plus juste, plus émouvant, plus fort. Ici j'ai vu deux gamines pas bien finies, normal elles sont ados, l'une très lunatique, l'autre plutôt faible mais surtout toutes deux très secouées, perturbées, déséquilibrées par le comportement irresponsable de leurs parents. Surtout des mères. Ne perdez jamais de vu que tout ce qui arrive à l'humanité est de la faute des mères ! Je n'ai pas ressenti l'emprise d'une relation toxique mais deux chipies qui se cherchent des noises à tout propos.


    Et puis question de génération sans doute, mais est-ce que tous les ados actuels fument clope sur clope et joint sur joint ???

     

    La réalisation constamment visible (moi qui ne suis pas très "sensible" à ça) m'a agacée. Filmer de dos, brusquement caméra à l'épaule, entre deux portes, faire entendre ce qui se passe dans une pièce alors qu'on est dans une autre... ça va bien un moment. C'est sans doute génial quand ça ne se voit pas mais là je me disais "ah elle nous refait le coup du j'entends la conversation de la pièce d'à côté".

     

    Je suis vraiment désolée, j'aurais vraiment voulu aimer. Je n'aime pas du tout le Mélanie Bashing actuel (comme au moment de la sortie des Adoptés et de la sortie de son disque...) car c'est une personne, une actrice que j'aime beaucoup. Mais là, l'histoire de ses deux pestes, elle ne m'a fait ni chaud ni froid.

     

    Par contre, je dois reconnaître sans difficulté que Joséphine Japy et Lou de Lâage sont épatantes et que les dix dernières minutes ou enfin, il se passe quelque chose de l'ordre de la torture morale est très réussi même si too much, c'est pas grave. Et le visage de Joséphine Japy... poulala ! Mais bon, pour en arriver là je me suis quand même bien ennuyée.

  • MIA MADRE de Nanni Moretti ****

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    Margherita est réalisatrice. En plein tournage sa maman est hospitalisée et les nouvelles ne sont pas bonnes. En attendant son acteur principal, une star américaine, elle tourne des scènes difficiles avec beaucoup de figurants et s'oppose régulièrement à son équipe. Par ailleurs, elle se sépare de son compagnon et se chamaille avec sa fille ado partie au ski avec son père.

    Ce n'est donc rien de dire que Margherita n'est pas à la fête et que la période n'est pas rose pour elle. Sans compter que son grand frère (Nanni Moretti lo stesso) alors qu'elle est en pleine tourmente tant sur le plan familial que professionnel, se comporte comme il semble l'avoir toujours fait, de manière irréprochable.


    Cela ne s'arrange pas lorsque l'acteur américain tant attendu (John Turturro dans une forme internationale) se pointe et qu'il s'avère être un garçon très infatué de lui-même, fatigué de son métier, équipé d'un humour relou de chez relou et se révèlera par ailleurs régulièrement peu capable de retenir ses répliques.

     

    Avec ce film j'aurais simplement envie de dire et cela me conviendrait parfaitement à cause de quelques difficultés à empoigner le clavier ces temps ci que Nanni Moretti a absolument tout compris de la vie et du cinéma. Mais on pourrait me dire "c'est un peu court jeune fille !" (oui j'aime me traiter de jeune fille).

     

    Il a compris parce qu'il sait que malgré les vicissitudes de la vie, les aleas, les revers, les accidents... elle continue quoiqu'il en coûte. Et donc Anna, même si son travail, sa concentration, son humeur (son horripilant acteur principal aura les honneurs de son agacement) se ressentent de ses inquiétudes et sa tristesse, continue à travailler, mais aussi à courir entre les journées de tournage, les nuits de veille à l'hôpital, le retour de sa fille. C'est aussi le moment que choisit son ex compagnon pour lui dire ses quatre vérités, sa façon d'être et de se comporter avec les autres. Nanni Moretti se donne le beau rôle du grand frère parfait, et comme il ne se contente pas d'être un excellent réalisateur, il est aussi un superbe acteur, donc il est parfait. C'est le grand frère qu'on aimerait avoir près de soi, pouvoir poser la tête sur son épaule, et l'entendre prononcer un rassurant "faut pas"...

     

    Anna essaie de se voiler la face et malgré son intelligence, pense qu'en refusant de comprendre l'état critique dans lequel se trouve sa maman, elle pourra éloigner la douloureuse échéance. Elles sont vraimment belles ces scènes entre elle et sa maman tant aimée. Jusqu'à celle où elle se fâche puis s'effondre en disant : "ce n'est que trois pas maman, ne me dis pas que tu ne peux pas les faire !" Car c'est assez incroyable que bien souvent la seule personne qui pourrait nous consoler est précisément celle par qui l'on souffre.

     

    Nanni Moretti a aussi compris qu'on pouvait parler d'un sujet tellement grave, tellement triste en restant réaliste sans jamais être plombant, mais aussi en parsemant son film de scènes hilarantes dont Turturro (génial) est évidemment le responsable.

  • MUCH LOVED de Nabil Ayouch °

    MUCH LOVED de Nabil Ayouch, cinéma,

    Synopsis : Marrakech, aujourd'hui. Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent d'amours tarifées. Ce sont des prostituées, des objets de désir. Vivantes et complices, dignes et émancipées, elles surmontent au quotidien la violence d’une société qui les utilise tout en les condamnant.

    J'ai toujours eu l'impression qu'il y avait des films qu'il était INTERDIT de ne pas aimer. Comment dire ? Au mieux vous passez pour insensible, au pire pour très con... ou l'inverse, ou les deux. Ce film fait partie de cette catégorie. Et je ne l'ai pas aimé. Je l'ai trouvé long, pénible et ennuyeux car répétitif et vain. Cela me fait de la peine de dire ça parce que les actrices, non professionnelles, sont absolument merveilleuses.


    Je suis consternée évidemment par la censure dont ce film est ou a été victime, preuve que ce n'est pas le cinéma qui viendra à bout de la connerie et de l'hypocrisie masculines humaines. J'ai lu ceci :

     

    "Much Loved et son équipe ont été la cible de condamnations particulièrement violentes. D'après Libération, Nabil Ayouch ne sort plus sans protection policière et l'actrice principale, Loubna Abidar, a reçu des menaces de mort après la diffusion de son adresse sur la Toile.

     

    Much Loved a finalement été censuré au Maroc, car, selon le gouvernement, "il comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l'image du royaume".

     

    Mais je n'ai pas du tout aimé la naïveté ou la complaisance avec laquelle tout cela est rendu. Les hommes sont veules, lâches, méprisables, hypocrites... bonjour le scoop. Et les femmes ici sont des victimes. Je me suis accrochée au début en me disant qu'elles allaient réagir, qu'une révolte allait naître, collectivement ou individuellement. Il y a bien la plus jeune d'entre elles qui cherche à quitter le pays mais s'oppose aux démarches administratives.

     

    Quand j'ai compris que rien ne les ferait se rebeller, j'ai lâché l'affaire. Ce qui ennuie le plus l'une d'elle, c'est que les prostituées sont de plus de en plus jeunes et qu'à 28 ans "j'ai l'air d'être leur grand-mère". Donc, même entre elles, il y a de la concurrence. Les seuls types auxquels s'attachent deux de ses copines est un saoudien impuissant (ou pire : pédé !!!) et un clodo qui la baise dans les poubelles puis lui soutire de l'argent la larme à l'œil. Car en plus d'être exploitées, elles sont vraiment très gentilles...  Ce film n'est ni touchant ni émouvant, il est agaçant. Et rien ne nous est épargné : humiliations, viols, exploitation...

     

    Les scènes entre filles, blotties les unes contre les autres dans le même lit, sonnent faux. L'image et la réplique finales m'ont achevée...

     

    On est vraiment très très loin des amazones adolescentes rebelles de Mustang qui en bavent tout autant.

  • UN MOMENT D'ÉGAREMENT de Jean-François Richet **

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    Comment gâcher ses vacances d'été ? Mettez dans la même voiture deux papas en plein désert sentimental et leurs filles ados respectives de 17 et 18 ans, et débarquez au milieu de nulle part en pleine Corse aride.

    Les deux ados sont des caricatures spécimens parfaits des filles d'aujourd'hui de cet âge aussi bien dans leurs attitudes, leurs comportements et leurs langages et les papounets deux quinquas sexys qui n'ont pas vu grandir leur bébé respectif.

     

    Comme vous le savez tous, un soir de pleine lune sur une plage idyllique, un moment d'égarement entre Louna 17 ans, la fille d'Antoine et Laurent, le père de Marie va bouleverser le quotidien. Comme toute fille de 17 ans qui aurait eu ce genre d'aventure, Louna se croit follement amoureuse et se met à souffrir puis à menacer Laurent de tout révéler à son père. Lorsque finalement elle annonce à son père avoir couché avec un homme de son âge, Antoine devient fou et assure qu'il va tuer le malotru.

     

    Plutôt qu'à une réflexion sur les affres de la passion, la découverte du désir chez les filles (dur pour une fille de 17 ans de tomber amoureuse d'un boutonneux de son âge... et ça ne date pas d'aujourd'hui !), le film est plutôt axé sur l'amitié des deux bonshommes et la trahison de l'un d'eux. D'autant plus drôle que Laurent est chargé par Antoine de se chasser lui-même et Laurent multiplie les lâchetés et les mensonges pour mettre Antoine sur une fausse piste et sans doute aussi ne pas décevoir son ami, voire pire !

     

    J'avais besoin et envie de légèreté. Je n'ai pas été déçue, ce moment d'égarement est un pur moment de comédie. J'avais vu et beaucoup aimé à l'époque le Moment d'égarement de 1977. Les filles s'appelaient Martine et Françoise et les papas étaient interprétés par Jean-Pierre Marielle et Victor Lanoux. Il fallait un peu plus d'imagination pour fantasmer (sexuellement parlant) mais j'ai l'impression que le film de Claude Berry était beaucoup plus grave. Ici, à part quelques larmes versées par l'adolescente finalement éconduite on a plutôt tendance à rire.

     

    Les filles sont belles comme le jour. François Cluzet nous refait son numéro très maîtrisé de mec au bord de la crise de nerfs qui a des problèmes conjugaux et un gros souci avec un sanglier (il semble avoir résolu celui des fouines...). Il domine parfaitement son sujet, toujours à la limite du ridicule assumé mais bon, ok on a compris.

     

    La grande surprise du film tient à Vincent Cassel qui domine le film de bout en bout. D'une beauté sans défaut, bronzé, chemise azur ouverte sur un torse cuivré, il est surtout irrésistible en roi de comédie un peu couard. Ce registre lui va à ravir et on aime le voir sauter, danser, rire ainsi. Encore...

  • UNE SECONDE MÈRE d'Anna Muylaert ***

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    Val n'est que tendresse et amour pour Fabinho le fils de la famille où elle travaille depuis une dizaine d'années. Dans cette maison bourgeoise de Sao Paulo, Val fait tout, le ménage, la cuisine et s'occupe du garçon depuis son plus jeune âge

    Pour obtenir cet emploi, Val a délaissé sa fille à qui elle envoie de l'argent chaque mois mais qu'elle n'a pas vue depuis 10 ans. Lorsque Jessica débarque à Sao Paulo, Val est ravie, comblée. En attendant de trouver un appartement suffisamment grand pour les accueillir toutes les deux, elles s'installent chez les patrons de Val.

     

    Un peu rebelle, Jessica est une fille cultivée, qui va d'ailleurs tenter un grand et difficile concours d'architecture, tout comme Fabinho d'ailleurs, elle est libre et insolente. C'est une fille de son époque et la façon dont sa mère est traitée dans cette famille de bourgeois parvenus la révulse. Elle va fiche un grand coup de savate dans les petites habitudes et les certitudes de la maisonnée.

     

    Jusque là Val ne s'était jamais aperçue avec quelle condescendance elle était considérée dans cette famille. Pour elle, aucun souci qu'on ne lui dise jamais merci ou s'il te plaît, qu'elle ne puisse être assise pendant que ses patrons mangent, qu'elle ne puisse se baigner dans la piscine... Elle faisait son travail et l'affection indéfectible que lui porte Fabinho, suffisait amplement à combler son grand cœur de mère. L'attitude de sa fille qui va se comporter comme si elle était chez elle, ouvrir le frigidaire, manger la glace réservée au garçon de la famille, se baigner dans la piscine sacrée... va donner bien du fil à retordre à sa mère qui lui lâchera : "Tu te crois supérieure !" ce à quoi Jessica répondra : "pas supérieure, mais pas inférieure non plus".

     

    On assiste donc à deux événements. Les retrouvailles d'une mère et de sa fille qui tentent de se connaître, de s'apprivoiser. Et le gouffre qui existe entre deux franges de la société brésilienne actuelle. Deux générations et deux univers, le Brésil d'hier et celui d'aujourd'hui s'opposent ici. La réalisatrice aborde ces deux thèmes avec beaucoup de tendresse et d'humour mais se fait beaucoup plus percutante et cruelle dans le portrait de la mère, véritable caricature de la bourgeoise parvenue, détestable.

     

    On comprend que Regina Case soit une star en son pays. Un rien cabotine, elle est la lumière, le rayon de soleil de ce beau film grave, tendre et gai.

  • LIVE BY NIGHT

    de Ben Affleck ***

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    Avec Ben Affleck, Zoe Saldana, Elle Fanning, Chris Cooper, Scott Eastwood...

    Boston, dans les années 20, après être allé faire la guerre en Europe, Joseph Coughlin affirme que plus jamais personne ne lui donnera d'ordre.

    Bien que son père soit chef de la police, il devient un petit truand et multiplie des braquages avec des amis. Il tombe amoureux de la maîtresse d'un Parrain Irlandais. Mauvaise idée. Les mafieux irlandais mènent une guerre sans merci aux mafieux italiens. C'est l'époque de la prohibition et évidemment l'alcool coule à flot et l'argent se gagne facilement. Suite à de multiples et graves déboires avec tout ce petit monde pourri qu'il s'est mis à dos, Joseph quitte Boston et s'impose au sein de la mafia...

    Rien de très neuf ni de très original. L'histoire de Joseph, on la connaît, on a l'impression de l'avoir déjà vue. Les films de petits mafieux qui deviennent grands, leurs déboires, leur chute, leur rédemption, on ne peut plus nous la faire. Mais armé d'un solide scenario issu du roman éponyme de Dennis Lehane,  de dialogues ciselés, l'acteur/réalisateur se livre ici à une sorte d'hommage du genre. C'est élégant, violent parfois, déroutant. Ce monde pourri et minable est fait d'alliances, de trahisons, de meurtres et au milieu ne coule même pas une rivière.

    Des personnages féminins le traversent et il faut bien reconnaître que "l'épisode" où apparaît la toute jeune Loretta Figgis (Elle Fanning, magique comme à l'accoutumé)  prend une place considérable et tire le film vers le haut. N'ayant pas lu le livre, je ne peux dire si sa place imprime autant le roman que le film. Mais Ben Affleck, fasciné par le personnage ou l'actrice lui accorde une place magnifique et c'est lorsqu'ils sont en présence l'un de l'autre que le film prend des allures de drame. Figure angélique détruite par un milieu frelaté, elle offre au "héros" la possibilité de s'amender. Il semble ne pas en revenir lui-même.

    Ben Affleck évoque le racisme, le KKK. L'américain blanc rejette tout ce qui ne lui ressemble pas, les noirs, les hispanos mais aussi les irlandais, les catholiques, les protestants. Il détruit en quelques scènes le rêve américain, la chimère hollywoodienne, la tentation de l'intégrisme religieux. Oui ça fait beaucoup. Mais j'aime qu'on me raconte des histoires même si c'est ici un peu trop classique parce que Ben Affleck a sans doute voulu trop bien faire et rend ainsi une copie propre et appliquée. On fait pire comme critique (comme contrepied voir (ou plutôt ne SURTOUT PAS VOIR Sean Penn et son horreur...).

    C'est la quatrième réalisation de Ben Affleck et après Gone Baby Gone, The Town et Argo, il semble que plus aucun doute n'est permis sur le fait qu'il soit un réalisateur qui a des choses à dire, qui varie les thèmes et les histoires. Je suppose que son interprétation doit encore une fois prêter aux moqueries. Je trouve que son visage souvent imperturbable colle parfaitement au personnage et que ce flegme apparent convient parfaitement aux situations souvent inextricables dans lesquelles il se trouve.