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UNE SECONDE MÈRE d'Anna Muylaert ***

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Val n'est que tendresse et amour pour Fabinho le fils de la famille où elle travaille depuis une dizaine d'années. Dans cette maison bourgeoise de Sao Paulo, Val fait tout, le ménage, la cuisine et s'occupe du garçon depuis son plus jeune âge

Pour obtenir cet emploi, Val a délaissé sa fille à qui elle envoie de l'argent chaque mois mais qu'elle n'a pas vue depuis 10 ans. Lorsque Jessica débarque à Sao Paulo, Val est ravie, comblée. En attendant de trouver un appartement suffisamment grand pour les accueillir toutes les deux, elles s'installent chez les patrons de Val.

 

Un peu rebelle, Jessica est une fille cultivée, qui va d'ailleurs tenter un grand et difficile concours d'architecture, tout comme Fabinho d'ailleurs, elle est libre et insolente. C'est une fille de son époque et la façon dont sa mère est traitée dans cette famille de bourgeois parvenus la révulse. Elle va fiche un grand coup de savate dans les petites habitudes et les certitudes de la maisonnée.

 

Jusque là Val ne s'était jamais aperçue avec quelle condescendance elle était considérée dans cette famille. Pour elle, aucun souci qu'on ne lui dise jamais merci ou s'il te plaît, qu'elle ne puisse être assise pendant que ses patrons mangent, qu'elle ne puisse se baigner dans la piscine... Elle faisait son travail et l'affection indéfectible que lui porte Fabinho, suffisait amplement à combler son grand cœur de mère. L'attitude de sa fille qui va se comporter comme si elle était chez elle, ouvrir le frigidaire, manger la glace réservée au garçon de la famille, se baigner dans la piscine sacrée... va donner bien du fil à retordre à sa mère qui lui lâchera : "Tu te crois supérieure !" ce à quoi Jessica répondra : "pas supérieure, mais pas inférieure non plus".

 

On assiste donc à deux événements. Les retrouvailles d'une mère et de sa fille qui tentent de se connaître, de s'apprivoiser. Et le gouffre qui existe entre deux franges de la société brésilienne actuelle. Deux générations et deux univers, le Brésil d'hier et celui d'aujourd'hui s'opposent ici. La réalisatrice aborde ces deux thèmes avec beaucoup de tendresse et d'humour mais se fait beaucoup plus percutante et cruelle dans le portrait de la mère, véritable caricature de la bourgeoise parvenue, détestable.

 

On comprend que Regina Case soit une star en son pays. Un rien cabotine, elle est la lumière, le rayon de soleil de ce beau film grave, tendre et gai.

Commentaires

  • Il y a juste un aspect du film dont je n'ai pas entièrement saisi l'utilité, sinon superficielle, c'est l'attitude de Carlos envers Jessica. Qu'est-ce que ça ajoute ?
    Mais sinon, tout pareil que toi.

  • Oui c'est NUL archi nul, je préfère éluder !

  • Il n'y a pas beaucoup de séances chez moi pour ce film, mais je vais essayer de ne pas la rater.

  • Oui, tu vas aimer, un beau film fort.
    Et un beau Brésil qu'on ne connaît pas, loin des favelas.

  • superbe! Très émouvant, parfois drôle, j'ai adoré les plans fixes qui reposent, je trouve. J'ai évidemment pleuré, les histoire de mère, de fille, c'est toujours une petite épreuve pour moi. Regina Case est splendide.

  • T'es vraiment trop sensible dans ton cœur :-)
    Regina on a envie de se reposer au creux de son épaule !
    Mais t'as vu même elle, elle dit des choses comme : après tout ce que j'ai fait pour toi...
    Les mères, moi j'dis, faudrait les noyer à la naissance...
    oupsss, glouglouglou.

  • Je l'ai vu hier et j'ai aimé bien sûr. Je suis d'accord sur l'attitude de Carlos, c'est tellement convenu ! Ce qui m'a le plus touchée je crois c'est le moment où Val comprend ce que lui cache sa fille. Et puis, sur le rapport entre classes sociales, c'est drôlement bien vu.

  • Tout ce qu'elle fait pour sa fille c'est magnifique oui.
    Et elle a compris qu'elle ne pouvait plus rien confier à sa..."patronne".

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