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Meurtrières de Patrick Grandperret***

 

Le premier quart d’heure sonne faux : situations, dialogues et personnages sont à la fois obscurs et insignifiants. Et puis tout s’arrange lorsqu’au bout de ce quart d’heure lourdingue Nina et Lizzy (équipées des mêmes désillusions) se rencontrent à l’hôpital psychiatrique où elles cherchent à sécher leurs larmes et d’où elles s’échappent.

Elles se rencontrent parce qu’elles se « reconnaissent » alors qu’elles sont à la fois si différentes et si complémentaires. Ce sont avant tout deux actrices Hande Kodja et Céline Sallette, deux beautés, deux tempéraments, deux révélations qui portent et élèvent le film vers des sommets d’authenticité et d’émotivité. Elles ont une vivacité, une énergie, une fougue et une vitalité qui explosent à chaque instant. Elles ne sont pas forcément sympathiques mais on les aime d’emblée car dans leur cavale improvisée, sans argent, par une accumulation de poisse inconcevable, toutes les portes vont une à une se claquer violemment devant elles. On ressent leur faim, leur désillusion et on perçoit la tension qui évolue en rage et qui vont les conduire au pire. Dès la scène d’ouverture, on sait qu’il y a meurtre, puisque le film est un long flash-back, mais on ne sait lequel des personnages rencontrés en route les y conduira. La victime sera leur bourreau aussi.

Il n’y a ni justification, ni plaidoyer en faveur de leur acte, juste sans doute l’évocation que nous sommes dans un monde où les filles ont toujours à se justifier d’être libres et jolies et qu’elles doivent constamment en payer le prix en n’étant, encore et toujours, qu’objets de désir et d’assouvissement de ce désir. Effrayant, pitoyable et écoeurant.

Soudées, unies, inséparables, leurs silhouettes menues et énergiques s’éloignent dans la nuit, elles n’ont toujours pas mangé et ça crève le cœur.

Commentaires

  • Ce film est inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé il y a 30 ans : deux jeunes filles avaient poignardé un homme qui les avait prises en stop.
    C'est d'abord la rencontre de deux jeunes filles en souffrance : Nina vient de perdre son père et sa mère à la suite et Lizzy a tenté de mettre fin à ses jours. Elles font connaissance dans un hôpital psychiatrique. Toutes deux se rendent compte qu'elles n'ont pas de raison valable d'être internées et elles se font la belle. L'action se déroule à La Rochelle et dans ses environs.
    Elles doivent se débrouiller sans argent, sans vêtements de rechange (de plus, elles sont court vêtues) : elles tentent des choses pour manger, pour dormir, pour se faire transporter... Le temps du récit s'étale uniquement sur 24 heures qui paraissent être une semaine, tant il se passe de choses. Il débute et s'achève sur le crime : ainsi, on sait qu'on est pris dans un inexorable engrenage. Ou comment deux jeunes filles un peu délurées, devenues amies, se rendent coupables d'un crime non prémédité. C'est juste la question de : tu n'étais pas au bon endroit au bon moment...

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