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PIERROT LE FOU

de Jean-Luc Godard *****

pierrot le fou -

Revoir Pierrot le Fou c’est chaque fois le redécouvrir. J’ai toujours fait le rapprochement avec « La sirène du Mississipi de François Truffaut. La présence de Jean-Paul Belmondo dans les deux n'y est sans doute pas pour rien. Ces deux grands films malades sont chers à mon cœur Ils me « parlent » de la même manière. Ici aussi il s’agit d’une cavale où les deux amoureux ont des truands à leur trousse : polar et histoire d’amour fou, un régal.

Re-voir «Pierrot le Fou :

- c’est entendre dans les cinq premières minutes Samuel Fuller lui-même donner sa (LA ?) définition du cinéma : « Love, hate, action, violence… In one word : emotion ! »,

- c’est cavaler à travers la France et dans des paysages de plus en plus somptueux avec Marianne et Ferdinand qui dit mille fois « j’m’appelle pas Pierrot ! »,

- c’est trembler pour eux et avec eux, avec la mort qui rôde,

- c’est se suspendre à la poésie décalée et inattendue de Raymond Devos qui martèle « vous l’entendez pas cette musique ??? »,

- c’est entendre chanter Anna Karina,

- c'est voir Jean-Paul Belmondo dans une imitation saisissante de Michel Simon,

- c’est voir Anna Karina (boudeuse, capricieuse, délicieuse : "Tu me parles avec des mots et je te regarde avec des sentiments...") donner des coups de pieds dans la mer en marmonnant : « qu’est-ce que j’peux faire, j’sais pas quoi faire ! », et surtout, surtout,

- c’est s’agenouiller devant Jean-Paul Belmondo juvénile,  cascadeur, positif, IMMENSE, une nouvelle fois amoureux à la fois transi mais aussi parfaitement réaliste et conscient du danger que porte cette fille avec elle. Chaque regard qu’il pose sur Marianne semble dire : « cette fille va me briser le cœur ! ». Il la regarde déconcerté, surpris mais conquis, soumis, passionnément amoureux.

Les histoires d’amour et les cavales au cinéma finissent mal en général. Ici aussi. Marianne, après avoir piétiné, écrasé, brisé ce cœur prêt à tout, dit « Pardonne-moi » et Pierrot dit « Trop tard. Fallait pas faire ça ! ».

Pierrot, devenu fou de douleur, hurle, se peint le visage en bleu et s’enroule la tête dans de la dynamite. Il met le feu à la mèche et soudain dit « et puis c’est vraiment trop con !».

Trop tard.

Epoustouflant. Triste. Génial.

pierrot le fou -

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