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SECRET SUNSHINE

de Lee Chang-Dong ***

secret sunshine - cinéma

Shinae décidée à se construire une nouvelle vie, quitte Séoul avec son petit garçon de 7 ans Jun pour s’installer dans la ville où son mari (mort dans un accident de voiture) était né. Elle donne des cours de piano, sympathise avec Jong-Chan le patron du garage et commence à se faire de nouvelles amies. Très rapidement, son fils est enlevé et assassiné. Dévastée par ce nouveau deuil mais, incapable de verser la moindre larme le jour de l’enterrement, Shinae est rejetée par sa famille. Elle doit affronter seule cette nouvelle tragédie.

Il est difficile de raconter autrement l’histoire de Shinae et j’imagine qu’au premier abord elle a vraiment de quoi faire fuir. Mais le réalisateur coréen évite le mélo tire larmes même s’il est évident qu’on a rarement été si loin dans l’autopsie du chagrin et que rarement un réalisateur aura creusé aussi profond la douleur, la souffrance et les tourments d’un personnage et d’une actrice. Récompensée d’un prix d’interprétation à Cannes, l’actrice Jeon Do-Yeon est étonnante, omniprésente à l’écran on n’imagine pas où elle est allée puiser ces ressources pour interpréter le désespoir et l’isolement.

Shinae va rapidement trouver du réconfort auprès de religieux fanatiques qui exorcisent le chagrin par la prière. Une embellie de courte durée pour Shinae qui, lors d’une scène admirable, décide de rencontrer et pardonner l’assassin de son petit garçon. En prison, elle va trouver un homme apaisé (illuminé) qui lui aussi a rencontré Dieu et le pardon !!! Ecoeurée que Dieu ait pardonné le monstre avant elle, elle va rejeter sa nouvelle communauté pour sombrer encore plus profondément dans une sorte de lent suicide. Pourtant elle n’est pas seule, Jong-Chan la suit partout, la couve, la relève sans cesse. Il est son ange gardien qu’elle ne cessera d’ignorer et de rejeter. L’acteur Song Kang-Ho (star en son pays) est la véritable bouffée d’air pur infatigable, le secret ensoleillement parfois cocasse de ce film sombre qui pose cette question : y’a-t-il des chagrins dont on ne se console jamais ?

La réponse est oui, évidemment.

Commentaires

  • Eh oui.

  • Bonne critique, mais vous ne soulignez pas assez je pense l'humour de ce film, souvent décalé, mais terriblement efficace.
    Par ailleurs, certes le personnage féminin est au centre du film, mais l'antagonisme du garagiste est aussi frappant, et permet de donner un rythme à l'ensemble.

    Je vous invite à découvrir ma critique sur mon blog.

    Bonne continuation.

  • Ed : ben oui !!!

    Papito : oui, c'est évident que mes notes sont incomplètes, mais je sais que les notes longues (trop longues) ne sont pas lues alors je vais à l'essentiel. Cela dit je précise quand même l'aspect farfelu du personnage du garatiste.
    J'irai lire dès que possible votre avis sur ce film et d'autres...

  • Ed,
    Je m'excuse pour mon mot peut être agressif. Je ne remettais pas en cause votre talent de chroniqueur qui est certain. Votre site est génial, je l'ai découvert aujourd'hui, et j'y reviendrai régulièrement. C'est une mine d'informations. Je voulais simplement échanger avec vous sur mon ressenti (de simple amateur bien sûr).

    A très bientôt,

  • Ed,
    je crois que mon commentaire précédent n'est pas passé.
    juste pour vous dire que je voulais simplement échanger avec vous mon ressenti et vous apporter ma grille de lecture.
    votre talent de chroniqueur est certain, et j'aime beaucoup votre site.
    je m'excuse si mon mot était un peu "agressif".
    a bientot

  • "va rapidement trouver du réconfort auprès de religieux fanatiques qui exorcisent le chagrin par la prière. (...) Ecoeurée que Dieu ait pardonné le monstre avant elle" ...

    "Fanatiques", c'est vite dit, mais c'est vrai que du point de vue français, la moindre expression de sa religion est tout de suite considérée comme "ostentatoire" et donc... "fanatique"!

    Ce qui ne veut bien sûr pas dire que la foi chrétienne et le Dieu présentés par le groupe religieux du film ne méritent pas la critique dont ils sont l'objet ...

    http://jcdurbant.blog.lemonde.fr/2007/10/28/secret-sunshine-si-ce-n%e2%80%99est-lui-qui-donc-alors-a-job-like-figure-from-a-korean-kieslowski/

  • Papito : y'a confusion dans votre tête. Ed est une copine à moi et je lui répondais...

    Moi, propriétaire de ce blog, je suis Pascale et à aucun moment je n'ai trouvé votre commentaire agressif, au contraire. Je sais pertinemment que mes notes sont incomplètes et quand je les relis parfois je m'aperçois moi-même qu'il manque telle ou telle chose. Rassurez vous donc je n'ai pas été blessée par votre commentaire.

    JC Durbant : je ne sais si c'est le "point de vue français" !!! en tout cas c'est le mien. Je suis tellement athée que les manifestations religieuses comme celles de ce film me laissent souvent un sentiment de consternation. Je m'étais plutôt trouvée "soft" en l'évoquant ici !

  • "Je m'étais plutôt trouvée "soft" en l'évoquant ici !"...

    Effectivement et c'est tout à votre honneur.

    Le reste de votre commentaire illustrant néanmoins exemplairement ce que j'évoquais plus haut, à savoir cette France postmoderne et largement religieusement analphabète qui finit par ne plus connaitre... l'objet même de sa critique!

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