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  • Interview de Steve Buscemi *

    Interview - Sienna Miller et Steve Buscemi

    Pierre, journaliste politique doit, contre son gré interviewer la star d’une série TV. Qui est le plus pourri, superficiel et menteur des deux ???

    Ça commence et ça finit plutôt bien… le choc de la rencontre d'une blonde (à racines et cheveux gras) people capricieuse et d'un ex grand reporter qui a vu toutes les horreurs des guerres est réjouissant. Entre les deux, ça vire au porte nawak des révélations de part et d’autre, sans intérêt… et tout semble faux y compris la prestation entre hystérie et tête à claques de Sienna Miller.

    En sortant de la salle, on a déjà tout oublié de cette… conversation artificielle.
    Reste Steve Buscemi…

  • Ratatouille de Brad Bird *

    Rémy est un rat pas comme les autres. S’il partage la vie de sa communauté, s’il aime ses amis et sa famille, Rémy a un don exceptionnel qui le met hors normes : le goût des odeurs et des saveurs. Par ailleurs il sait lire (niveau CM2) et a des rêves plus grands que sa condition. Par un concours de circonstances et quelques péripéties, il va se trouver plonger dans les cuisines du grand restau parisien d’Auguste Gusteau et réaliser son ambition : devenir cuisinier !!!

    Je sais que je vais faire tache dans le concert unanime de louanges dithyrambiques mais je n’irai pas par quatre chemins, ce film est une grande, big, Mickey maousse déception et le pire du pire m’est arrivé dans une salle obscure : l’ennui.

    Je vais néanmoins commencer par quelques points positifs :

    • mon personnage préféré est celui de Colette (Colette… y’a-t-il encore des Colette parmi nous ?), une fille dans un monde de mecs, qui a un métier d’hommes, roule en moto et a un cœur de midinette.
    • La scène où elle explique à son ami le curriculum vite fait de tous les employés du restaurant est digne de Scorcese.
    • Paris est magnifique (et réaliste) comme il se doit avec de jolis quais tout propres et une Eiffel Tower qui clignote… sauf qu’il faudrait qu’enfin un Américain se décide à venir visiter la capitale : des DS, depuis le Général de Gaulle on n’en voit plus en ville !!!

    MAIS :

    • l’interminaaaaaaaaaaaaaaable scène d’ouverture n'en finit pas de s'exposer et s’achève sur une mamie décérébrée qui tire au fusil sur un rat à l’intérieur de sa maison…
    • Dès l’arrivée de Rémy en cuisine : la même scène se répète à l’infini sans rien apporter de nouveau. Il suffit de balancer épices et aromates dans des gamelles pour que tout le monde s’exclame : « hmmmmmmmmmm c’est bon ! ».
    • Les méchants ne sont pas vraiment méchants et les gentils pas vraiment gentils.
    • L’intrigue en recherche de paternité est survolée et sans beaucoup d’intérêt.
    • Je me suis surprise à dire à mon voisin de gauche : « va falloir penser à conclure là !!! ».
    • Mais le pire de tout est que le chef ne nous transmet pas la recette de sa fameuse ratatouille qui fait saliver tout le monde…

    Et puis, décidément (même s’il y a une morale hygiéniste…) non, des centaines de rats dans une cuisine, même avec un joli nez rose : NON et NON !

    P.S. : par contre, soyez à l'heure, juste avant le film, Pixar nous fait cadeau d'un court métrage d'animation, hilarant et tout simplement G.E.N.I.A.L. !

     

  • Smokin' Aces (Mise à prix) de Joe Carnahan ***

    Mi$e à prix - Ryan Reynolds et Ray Liotta

    Las Vegas. Buddy « Aces » Israel est un ‘illusionniste’-star pas net et antipathique qui fricote avec la Mafia. Israel se transforme en « balance » et promet de donner des preuves à la justice contre Primo Sparazza, le Parrain. Sans en connaître les véritables raisons (tarabiscotées vous verrez…), des agents du FBI sont chargés de protéger Israel. Ça ne plaît pas du tout à la Mafia qui propose 1 million de dollars pour le supprimer. Une bonne dizaine de tueurs et euses à gages, plus barrés, barbares et tarés les uns que les autres se lancent à la poursuite de l’homme à abattre qui se planque dans une suite d’un grand hôtel de Las Vegas.

    Ça démarre au quart de tour et ça déménage à tous les étages pendant deux heures. Evidemment on a déjà vu ça, et mieux chez Tarantino mais le parti pris de dingo-loufoquerie me met en joie. Ça discute ferme et très sérieusement avant de sortir les flingues les plus improbables jamais vus ; ça canarde dans tous les sens ; ça se prend très au sérieux ; ça balance des répliques qui tuent… Joe Carnahan (vous avez vu « Narco » ???) s’est entouré d’un casting en béton armé… Un aperçu ? Ray Liotta (excellent), Ben Affleck (décidément très bon quand il ne joue pas les beaux gosses), Ryan (encore un Ryan ???) Reynolds (à suivre de très, très près)… et plein d’autres dont on connaît les têtes et pas les noms… et puis, et puis Andy Garcia (djizeuce ses yeux !!!) plus que parfait en patron de la CIA impassible, implacable avec un costume de « parrain » très seyant… Le réalisateur très sadique n’hésite pas à dégommer une partie de ce beau monde. Je ne vous dis pas qui.

    C’est joyeux, débile, cruel, festif, totalement foutraque, drôle, drôle, drôle… En un mot : estival !

  • Cartouches Gauloises de Mehdi Charef ***

    Cartouches gauloisesCartouches gauloises

    Printemps 1962 en Algérie… juste avant l’été où Ali ira à « son indépendance ». En attendant il regarde sa vie et son monde changer. Son copain Nico et lui se partagent l’Algérie métaphoriquement dans la cabane qu’ils construisent. L’un et l’autre aiment ce pays où ils ont grandi, et à leur copain David qui quitte l’Algérie, ils disent : « vas-y pas David… En France il fait froid et les gens sont tristes ».

    Avant toute chose et sans hésitation : ce film est magnifique, à vivre et à regarder !

    Lors de la rencontre (très intéressante) avec Mehdi Charef à l’issue du film, le réalisateur nous a parlé, sans pathos et sans trémolo dans la voix, des blessures de son enfance. Il a refusé d’entrer dans le « petit jeu » d’un spectateur qui lui demandait « vous ne trouvez pas que vous avez humanisé les français ? ». On lui a volé son enfance une fois, ça suffit ! En effet, à l’époque, les adultes parlaient entre eux, pleuraient leurs morts ou leurs disparus, devant les enfants qui voyaient des horreurs alors que les parents pensaient qu’ils vivaient tout cela comme un grand jeu, une guéguerre à hauteur de mouflets. Pas de psychanalyse ou de psychologie ou de François Dolto pour protéger les enfants à l’époque… et pourtant aujourd’hui encore, les cauchemars sont toujours présents ! En cela, Ali, le petit garçon est un témoin idéal de cet épisode grandement autobiographique. Il traverse le film comme un témoin parfois abasourdi, égaré mais souvent, pour sa survie, très lucide. Et si Mehdi Charel nous dit aujourd’hui : « les soldats français ont fait des conneries là-bas et ils ne savaient pas toujours très bien pourquoi ils étaient là », il n’en fait ni des bourreaux, ni des anges et n’est pas plus tendre avec les massacres ou exécutions qui ont suivi la déclaration d’indépendance.

    « Cartouches gauloises » n’est un film historique : « je ne saurai pas faire ça » insiste Mehdi Charef… c’est un film sur l’enfance, une enfance confisquée une fois encore par la folie des hommes.

    « Quand j’ai commencé à écrire le film, j’ai retrouvé les cicatrices et les douleurs de mon enfance. J’ai aussi retrouvé le malaise de fouiller dans ma mémoire lorsque je suis revenu à Tlemcen en repérage… Pendant le tournage, non seulement je revivais ce que j’avais vécu très fortement, très douloureusement, mais j’étais là à le recréer, avec des acteurs et des techniciens. Et je l’avais voulu. « Cartouches Gauloises » c’est aussi tout ce chemin là ».

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  • MICHELANGELO ANTONIONI

    29.09.1912 – 30.07.2007

    « Fare un film per me è vivere » (Faire un film pour moi c'est vivre).

    Impossible de mieux évoquer l’œuvre qu’avec les propres mots d'Antonioni donc. Et effectivement il a filmé jusqu’à la limite puisque même après un accident cérébral qui lui provoque une paralysie partielle et une quasi impossibilité de parler, c’est aidé de son ami Wim Wenders qu’il réalisera « Par delà les nuages » en 1995. Deux fois primé à Cannes, sa filmographie est parcouru de films essentiels, dont son chef d’œuvre, le très psychédélique, branché et troublant « Blow up » (Palme d’Or 1967).

  • Tel père, telle fille d’Olivier de Plas **

    Tel père, telle fille - Daisy Broom et Vincent Elbaz
    Tel père, telle fille - Vincent Elbaz et Daisy Broom

    Dans les années 90, Bruno était chanteur d’un groupe de rock à « grosses guitares » et à paroles subversives (anti-social bla bla bla…) à peine audibles hurlées dans un micro devant des foules en transe. 15 ans plus tard, séparé de son groupe, Bruno est toujours un « adulescent » qui rejette la société mais il est devenu un véritable parasite, squattant chez ses ami(e)s, vivant à leurs crochets, avec (évidemment) des rêves d’écriture… Une ex surgit du passé et annonce à Bruno qu’ils ont eu un enfant dont elle a aujourd’hui (face à la crise d’adolescence) bien du mal à s’occuper. Comment un prétendu adulte pas sorti de l’enfance peut-il prendre en charge une petite fille de 13 ans ?

    Bonne surprise que cette entreprise de démolition de l’immaturité des garçons trentenaires qui doivent faire face à leurs responsabilités (et y prendre goût ?). Les filles du film sont épatantes : Léa Drucker en maman seule et dépressive, Elodie Bouchez en meilleure amie fidèle et gamine et la petite Daisy Broom, tornade effrontée et attachante (depuis la famille Birkin-Gainsbourg-Doillon… on n’a pas vu mieux). Quant aux dialogues ils sont percutants et souvent très drôles. Mais la grande surprise vient de Vincent Elbaz qui excelle comme jamais et nous offre un plan séducteur/loser vraiment réjouissant et nous fait découvrir la technique du "café basket"... Il est un mix curieux entre Johnny Depp (version titubante du pirate) et Patrick Dewaere. Drôle et impressionnant.

  • MICHEL SERRAULT

    14 janvier 1928 – 29 juillet 2007
     

     

    « Je n’ai plus peur de la mort depuis que j’ai appris que je ne serai pas le premier à passer par là » a-t-il affirmé.

     Que dire d’un monument du cinéma, un pilier du théâtre français, à la tête d’une interminable filmographie de 135 films et de trois César ? Comment évoquer en quelques mots cet ancien séminariste qui se rêvait clown ? En rappelant qu’il a pu être extravagant et inquiétant ! Que derrière le pitre provocateur se cachait évidemment, comme souvent, une immense pudeur ! Qu’il est entré au cinéma par le comique dans les années 50 après avoir fait les belles heures du café théâtre avec son ami et complice, le délicieux Jean Poiret ! Qu’il s’est fait « remarquer » par le grand public en 1972 dans « Le viager » de Pierre Tchiernia ! Mais c’est finalement en nous apprenant à beurrer une biscotte « comme un homme » qu’il s’est révélé comme un acteur démesuré de tout premier plan. Et pourtant, il serait malvenu de résumer plus de 50 ans de cette prodigieuse carrière en n’évoquant que ce rôle de Zaza ! Il disait qu’entre lui et le public s’était instaurée une sorte de « conversation » qui ne s’est jamais interrompue et depuis quelques années il interprétait avec bonheur les papys bougons au grand cœur. C’est donc une nouvelle fois de façon tout à fait subjective que je vous dirai qu’en apprenant ce matin la mort de Michel Serrault, me sont instantanément venus en mémoire trois films dans lesquels il m'a fascinée :

    •  « Garde à vue » de Claude Miller en 1981 : son face à face psychologique avec Lino Ventura porté par des dialogues captivants d’Audiard et une interprétation ensorcelante est un sommet du cinéma français.
      Garde à vue - Lino Ventura et Michel Serrault
    • « Mortelle randonnée » de Claude Miller en 1983 : où dans le rôle de « L’œil » il donne la réplique à Isabelle Adjani. Il est un détective privé qui suit cette meurtrière en qui il croit reconnaître sa fille disparue. Je n’oublierai JAMAIS sa voix : Adjani, traquée lui demande derrière une porte : « t’es toujours là mon vieux ? », il répond « Oui, je suis toujours là !’ ». Je sais, c'est rien mais en l'évoquant, je frissonne encore !
    • Et enfin et surtout « Nelly et Monsieur Arnaud » où face à Emmanuelle Béart fragile, troublante et troublée, il joue (à 67 ans) sa vie sur un dernier amour. Dernière réalisation de Claude Sautet, ce film est un joyau, une merveille, un vertige.
    Nelly et Monsieur Arnaud - Michel Serrault et Emmanuelle Béart

  • Ingmar Bergman

     

    Ingmar Bergman au travail

    14 juillet 1918 – 30 juillet 2007

    « Tout ce qui m'a jamais intéressé, c'est d'accomplir un vrai bon travail d'artisan."

    Son cinéma difficile, exigeant et envoûtant a été ponctué de chefs d’œuvres (« Le septième Sceau », « Cris et chuchotements », « La flûte enchantée », « Sonate d’automne »...). C’est surtout le thème du couple et ses mystères qui l’ont inspiré jusqu’à son tout dernier lucide et lumineux « Saraband » en 2004.