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PERSÉCUTION de Patrice Chéreau *

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Souvenez-vous, si, souvenez-vous j’ai vu ce film il y a quelques mois en présence de l’équipe du film  à la Mostra de Venise où il était en compétition ! ça y est vous y êtes ? Même que je n'avais pas encore mon super appareil qui fera plus tard de belles photos de Clint...

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Je n’en avais pas parlé car Chéreau fait partie de gens que j’aime. Et je déteste dire que les gens que j’aime me déçoivent. Or, il l’a fait une fois encore, après « Intimité », après « Gabrielle », je crois que Patrice et moi, on ne se comprend plus du tout.

Pourtant ça commence très fort et très bien par une scène sidérante, qui va vite, dans le métro. On suit et on a envie de suivre cet homme dont on ne sait rien. Qui ressemble à un ouvrier. C’est Daniel, il retape des appartements immenses et tout cassés. Et puis, un homme inconnu s’introduit sur le chantier où Daniel dort, sans explication. On prend peur. Daniel le chasse, mais l’homme revient et persécute Daniel. Cet homme lui avoue son amour mais Daniel n’en veut pas.

Il aime Sonia qui s’absente beaucoup pour son travail. Il la fuit, la rejette, l’attend. Elle lui manque. Quand elle revient, il l’ignore. Sonia aime Daniel. Elle est compréhensive, attentive mais se sent aussi persécutée par les exigences considérables et l’insatifaction permanente, maladive de Daniel. Et ce dernier commence à comprendre que cet homme qui le harcèle est un peu comme son double et qu’il agit de la même manière envers la femme qu’il aime, exigeant toujours plus.

Au travers de ce couple incapable de s’aimer, ou d’aimer, chacun préférant chez l’autre son absence, voilà Chéreau qui replonge dans ses pires travers, des flots incessants de dialogues hurlés, une violence qui s’affiche parfois, une théâtralité, une hystérie, les corps nus qui s’expriment comme ils peuvent…

Et pourtant, il y a de ci de là, de beaux moments malheureusement étouffés par une histoire qui finit par être grotesque d’invraisemblance et parfois même risible. Des adultes même passionnés ne sont pas obligés de s’infliger et de nous infliger ça.

Romain Duris est formidable. Jean-Hugues Anglade aussi. J'ai trouvé Charlotte terne...

On rêve pour Patrice Chéreau d’un amour sincère, idéal et apaisé.

Commentaires

  • J'ai absolument rien pigé. Une pure abstraction, ce film. Chéreau a pris le melon, c'est un fait.

  • Je ne pense pas qu'il ait le melon. Je crois qu'il est sincèrement torturé... mais que tout le monde n'a pas accès à son univers emberlificoté !

  • Pourquoi vouloir comprendre ?
    C'est une histoire d'amour, j'ai même envie de mettre amours avec un "s" ! Voila 'est fait !

    C'est une histoire de colère, je dirais moi de rage !
    des raisons, y en a plein, ne pouvoir vivre ensemble, car vivre ensemble c'est condamner l'amour..etc..
    J'ai vu le film y a trois jours...post suivra..en attendant je conseille "Qu'un seul tienne et les autres suivront" mon dernier coup de coeur !

  • Je pense (sans l'avoir encore vu... c'est prévu lundi) que nous serons plus d'accord avec "Qu'un seul tienne...".
    J'aime ne pas comprendre. Là, j'ai tout compris mais j'ai trouvé que c'est au delà de l'absurde et franchement fatigant.

  • Voilà, je n'ai pas pu m'empêcher de lire... et je n'aurais pas dû !

    M'en fiche, j'irais quand même. Enfin, s'il est toujours à l'affiche quand je pourrais enfin retourner au cinéma.

    D'abord Patrice Chéreau jamais il ne me décevra. Peut-être bien que parfois je ne comprends pas où il nous emmène, mais c'est sûrement de ma faute !

    Comment ça "inconditionnelle" ?!

  • Oui vas-y et viens me dire (objectivement) ce que tu en as pensé.

  • Ce film est un film pour l'étude de la psychose ordinaire, il est intéressant dans ce sens là, et c'est tout ce qu'il peut apporter... juste un truc d'étude de psychologie, rien d'autre... Cherreau aurait dû nous le dire dans la bande-annonce.
    Je suis allé le voir avec 2 psychothérapeutes de mon entourage, ils ont tout compris... pas les autres.

  • Je suis le seul blogueur à aimer ce film oui ? C'est pas possible ! Nooooon ! Quand je l'ai vu j'avais les larmes aux yeux tellement ca m'a touché.
    Si je peux comprendre ceux qui trouvent ca trop narcissique ou parisien, ca me fait mal au coeur que beaucoup restent complètement insensibles...
    Peut-être que c'est mon côté névrosé et tordu mais c'est une des oeuvres qui m'a le plus bouleversé cette année. :(

  • J'ai vu le film hier et le post de kilucru dit concisément ce que je pense du film. A la manière d'un artisan insatisfait qui teste à l'infini la résistance des matériaux qu'il essaye de modeler ou d'un peintre incapable de terminer un tableau, Romain Duris teste quotidiennement la résistance de ses relations humaines (sa compagne et ses amis) à ses sautes d'humeur (ou d'amour). Vu par l'oeil de la société, son intolérance au bonheur est incompréhensible, il a tout pour être heureux : une compagne qui l'aime, des amis, un travail qu'il a l'air d'aimer. Et pourtant il est insatisfait, il refuse de jouer le jeu habituel (les non-dits, les faux-semblants, toutes les choses qu'on est censé penser tout bas, tous les doutes qu'on est censé garder pour soi, etc.) et n'hésite pas à parler et à trop parler. Cet éternel questionnement et ces changements d'humeur ne tardent pas à épuiser sa compagne et son entourage. Son éternelle insatisfaction et imperméabilité au bonheur le fait souffrir et fait souffrir son entourage. Etre sur le fil du rasoir épuise son entourage mais attire un intrus, Jean-Hugues Anglade, qui va rendre la situation de Romain Duris auprès de son entourage encore plus précaire (lorsqu'il évoque ce "fou"). La bande originale avec ces guitares oppressantes et lancinantes sert bien le film. Ce film m'a pris du début à la fin et m'a énormément touché.

  • Jordane : Patrice Chéreau est torturé c'est facile à comprendre :-)

    Voisin Blogueur : les larmes aux yeux devant tant de fureur ???
    Je n'ai pas trouvé ce film parigotique.
    Ne t'inflige pas d'auto-diagnostic, tu as aimé c'est l'essentiel.

    myrtle_gordon : je pense que Daniel (Romain Duris) ne teste rien. C'est un éternel insatisfait, épidermiquement jaloux. A aucun moment il ne se remet en cause mais remet en cause tout le monde par contre et porte constamment des jugements.
    Sonia et lui ne sont pas imperméables au bonheur, ils sont incompatibles. ça arrive.

  • Déçue par le film vu hier, Chéreau tourne en rond, Daniel est un écorché vif, insatisfait de la vie et qui se prend trop la tête. Bof, bof ! On a connu du meilleur Chéreau.

    Pascale : dommage pour la Grenouille et la Princesse.

  • Oui du meilleur... mais j'ai connu du pire aussi "Gabrielle"... J'espère qu'il va se ressaisir.

    Tu peux encore changer d'avis... Celui à qui j'ai proposé ne me répond pas :-)

  • Je regrette bien mais je ne suis pas sur Paris ce jour-là.

  • Victoire ! J'ai enfin réussi à le voir ce fameux film. Parce que mine de rien, il ne passe même pas dans ma ville...
    Du coup, j'évite de lire les commentaires, je le ferais ensuite.
    Donc, ce que j'en pense : difficile à dire, mais en tout cas oui, j'ai aimé, beaucoup. J'ai trouvé que chaque acteur était filmé avec tant d'amour qu'ils respiraient tous la grâce. Je ne suis pas sûre du tout d'avoir compris de quoi il était question, mais j'ai noté (plus ou moins fidèlement...) une réplique du personnage principal "ça ne t'intéresse pas ce que je te raconte, ce qui t'intéresse c'est d'en penser quelque chose". Eh ben voilà, moi, je ne veux pas en penser quelque chose, juste suivre mon instinct, mon désir.
    Instinct et désir qui disent que j'ai été subjuguée tout du long par les visages et les corps magnifiés. Que les dialogues - certes trop intellectuels pour être réalistes - ont très souvent touché quelque chose d'essentiel et d'intime. Que la souffrance intérieure m'émeut durablement, profondément. Que ces personnages en marge même quand ils n'en ont pas l'air au premier abord, c'est tout ce que j'aime prendre en plein coeur au cinéma.
    J'ai aimé de la même façon que Trust me de Hal Hartley (et ma façon d'aimer ne se retrouvait pas du tout dans les critiques officielles).
    Bon, maintenant, je vais lire les commentaires chez toi et puis chercher tout ce que je trouve, parce que après L'homme blessé j'avais lu une interview de Chéreau expliquant que tout n'était pas dans le film étant donné que "tous" les spectateurs vont voir un film en en sachant déjà beaucoup (ce qui n'est pas du tout mon cas en général... mais je lui pardonne quand même, toujours !)

  • Je te trouve presque gentille avec ce film, sans doute le charme de Romain Duris. Sur moi, il opère déjà moins alors franchement je me suis fais ch...

  • Oui j'aime Romain et Patrice... Et puis je l'ai vu en leur présence... Je ne me suis pas fait comme tu dis (des gros mots dans ta bouche ???? va te la laver avec du savon tout de suite !) mais l'absurdité de ces rapports me fatigue.

  • Trés bon film, très réaliste. Et oui les adulte ne sont pas "obligés", mais pourtant certains - nous aussi - ne peuvent s'empécher de s'infliger une vie tronquée, sacrifiée sur l'autel d'une entièreté mal placée associée à une certaine lâcheté. Ce film nous montre comment certains sont incapable de se réaliser, de s'épanouir, d'accéder au plaisir, à la paix, à l'harmonie, non qu'ils soient idiots, mais leurs mécanismes névrotiques les enchaînent et les détruisent au lieu de les protéger. Quand l'esprit se saborde.

  • Trés bon film, très réaliste. Et oui les adulte ne sont pas "obligés", mais pourtant certains - nous aussi - ne peuvent s'empécher de s'infliger une vie tronquée, sacrifiée sur l'autel d'une entièreté mal placée associée à une certaine lâcheté. Ce film nous montre comment certains sont incapable de se réaliser, de s'épanouir, d'accéder au plaisir, à la paix, à l'harmonie, non qu'ils soient idiots, mais leurs mécanismes névrotiques les enchaînent et les détruisent au lieu de les protéger. Quand l'esprit se saborde.

  • Certes

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