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TOMBOY de Céline Sciamma ***

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Dans "Naissance des pieuvres", Céline Sciamma explorait le monde impitoyable de l'adolescence de 3 soupirantes et insupportables jeunes filles. J'avoue que non seulement j'étais loin d'avoir été convaincue mais que je m'étais même franchement ennuyée par moments pour ne pas dire plus et rester polie. En gros en prendre une pour taper sur les deux autres à tour de rôle m'aurait sans doute soulagée. Cette fois c'est dans l'enfance qu'elle se replonge et nous immerge. C'est mille fois plus intéressant, mille fois plus attirant et attachant. C'est l'époque, juste avant l'adolescence justement où les enfants le sont encore mais plus vraiment, mais où ils ne sont pas encore devenus les adolescents pénibles qui deviendront dans 90 % des cas des adultes stupides !!! L'approche quasi documentaire de la réalisatrice sans doute sublimée par une direction d'acteurs (ou plutôt d'enfants) absolument irréprochable fait qu'on est directement associés et intégrés aux jeux de ces enfants qui ont au maximum 10 ans puisqu'ils sont en CM2. Mais ce sont encore les vacances d'été et Laure emménage une nouvelle fois dans un appartement, une nouvelle ville et doit une fois encore conquérir de nouveaux copains. Ses cheveux très courts et ses tenues qui se limitent à un short et un débardeur lui donnent l'allure d'un garçon et il n'en faut pas plus. Une petite fille de la cité lui balance "tu es le nouveau ? Tu t'appelles comment ?" et Laure sans plus y réfléchir répond "Michaël". Elle parvient à maintenir son mensonge dont elle ne réalise pas les répercussions qu'il pourrait avoir. Elle joue au foot torse nu avec les garçons, laisse sa copine Lisa tomber amoureuse d'elle, se baigne en ayant soin de se confectionner une petite boursouflure qu'elle intègre dans son slip de bain... Faire pipi debout est plus incertain.

Faire aussi simple, aussi délicat, aussi intelligent avec un tel sujet est un exploit. La question de l'identité sexuelle, de sa place, de certains choix pour une petite fille qui ne veut pas vraiment être un garçon mais ne souhaite absolument pas être une fille "ordinaire" est traitée avec beaucoup de charme et de sensibilité. On tremble pour Laure/Michaël. On se demande jusqu'à quand son subterfuge va tenir. On espère qu'elle ne sera pas découverte tout en sachant que ça ne peut éternellement durer. On sait que les enfants peuvent être cruels et injustes entre eux. Peu à peu, c'est comme un étau qui se resserre sur un mensonge qui semblait sans importance, un peu drôle, mais qui risque d'avoir des conséquences.

Les réactions sont passionnantes à observer. Lorsque la petite soeur de 5 ans Jeanne (merveilleuse Malonn Lévana) est mise dans le secret, le film prend une nouvelle tournure qui est sans doute la plus intéressante. Il faut dire que la petite est une sorte de surdouée qui semble être née devant une caméra. La complicité et la connivence des deux soeurs est admirable. Lorsque la mère découvre comment sa fille a trompé tout le monde, sa réaction d'abord surprenante voire incompréhensible, brutale, inadaptée se révèle peu à peu le meilleur moyen de protéger son enfant.

Un beau film, tendre et troublant sur un thème inédit avec des enfants absolument époustouflants.

Commentaires

  • J'avions bcp aimé le premier itou.
    Dis toi que si elles sont si insupportables c'est sans doute qu'elles n'ont pas été assez aimées.
    Là, par contre, le rôle des parents est crucial, même s'ils ne sont pas toujours là.
    Et ils sont fantastiques et les gamins itou.
    En fait Céline est une fille à suivre, de près, de très près.

  • TOUS les adolescents se sentent mal aimés même s'ils sont entourés de l'amour parfois maladroit des parents. Ce n'est ni un défaut ni une qualité, c'est un fait. Les voir au cinéma pratiquement toujours dans le même registre (et j'en fréquente par dizaines, voire plus crois-moi) m'insupporte au plus haut point. Il y a des nuances même chez les boutonneux. Je vais chercher mais il y a sans doute des films qui parlent mieux de l'adolescence que ces pieuvres !
    Oui, j'attends que Céline se plonge dans la vie intra utérine !

  • On est d'accord. Beurcke les pieuvres ! MDR.

  • Et vive Marceau !

    D't'manière, j'préfère les poulpes... en salade, avec un peu d'ail et du persil

  • J'vois pas ce que le mime vient faire céans.
    Total PTDR.

  • Zut alors j'ai raté la séance avec la réalisatrice hier dans mon cinéma stéphanois.
    Bon tant pis comme je n'avais pas vu Naissance des pieuvres ...
    J'irais voir celui-là très certainement !
    Bises bonne semaine !

    P.S : pour tes jeux je ne peux vraiment pas y jouer et je ne sais comment les autres participants peuvent trouver les réponses, c'est au-delà ma compréhension ...

  • J'ai hâte de le voir (entre deux cours avec ados boutonneux et insupportabables :-D)
    je redoute généralement les films avec enfants, souvent gnan-gnan et donneurs de leçons, mais là, il semble que l'écueil soit évité!

  • J'ai bien ton site parce que j'ai l'air concernée quand une conversation dérive sur le ciné, je peux participer, alors que je ne vais JAMAIS au ciné, mais j'aime bien qu'on me raconte...
    Mais y'a des tas d'acteurs que je ne connais pas alors je me mets à jour chez le coiffeur, en lisant les potins. C'est très complémentaire tout ça et très instructif !

  • Fred : et de 2 !!!

    Didi : je ne sais comment ils font non plus !

    pascale m. : "insupportabables" tes ados ??? C'est pire que ce que j'imagine alors !
    Les enfants sont merveilleux ici.

    maazz : ah ah ah ! tu m'as fait rigoler !

  • oui ça veut dire qu'ils sont insupportables et improbables en même temps :-D sinon enfants et merveilleux me semble un bel oxymoron mais bon.

  • oui ça veut dire qu'ils sont insupportables et improbables en même temps :-D sinon enfants et merveilleux me semble un bel oxymoron mais bon.

  • Ah non !!! Il y a plein d'enfants tête à baffes !

  • je suis donc allée le voir aujourd'hui. Ce film est effectivement une merveille de délicatesse et de sensibilité, tout y est évoqué avec justesse et intelligence; il faut dire que les actrices ( héroïne, copine, petite soeur, mère) sont remarquables! je trouve zoé héran époustouflante, vraiment.

  • Oui, ils sont tous incroyables...
    Et je n'ai rien dit du père... car j'ai dû changer de string !!!

  • Les pieuvres m'avaient ennuyée à mourir. Celui-ci m'a beaucoup émue.
    Mais la mère a eu une réaction d'une telle violence à mes yeux que je pense qu'il y avait d'autres solutions, ou du moins, à celle-ci, ajouter au moins une parole, une question sans violence à sa fille, un doute exprimé. Mais je pense que réaliser que sa fille ne voulait pas être une fille lui avait provoqué à elle-même une véritable violence, intolérable. Cette réaction en tout cas était à l'opposé de tout ce que nous avait montré le film au début de cette mère, et du père. J'ai adoré la petite soeur, et Lisa. Les garçons étaient vrais.

  • Oui la réaction m'a choquée aussi. J'ai essayé d'atténuer.
    J'ai même lu un critique qui disait "la réaction de la mère pleine de tendresse...". Je cherche encore la tendresse et craignait de n'avoir pas compris. Lorsqu'enfin elle lui explique son geste ça atténue un peu... mais la traîner comme elle l'a fait ressemblait plus à une punition et à une humiliation. Je pense qu'elle n'avait pas de compte à rendre aux parents des autres enfants.
    L'attitude de la mère grabataire parce qu'enceinte me surprend aussi. Les enfants bien jeunes sont livrés à eux-mêmes toute la journée !
    La petite soeur, j'ai juste eu envie de l'adopter !

    P.S. : les pieuvres étaient d'un pénible et pas réalistes pour deux balles !

  • J'ai beaucoup aimé ce film aussi, surtout le jeu des enfants, tout en finesse pour rendre ce scénario subtil. Enfin, subtil... jusqu'à la réaction de la mère que j'ai trouvé choquante au début... mais assez juste en fin de compte : maladroite avec sa fille, mais juste, dans sa position, sa volonté de la remettre en route, il le fallait bien, la remettre dans la réalité en l'accompagnant alors à ce moment.
    Un beau film découvert à la télé grâce/malgré tout le bla-bla qu'on en a fait !
    Et qui m'a fait penser que, de nos jours, on féminise beaucoup les petites filles : elles doivent être presque des poupées Barbie, des petites Lolitas... Il me semble que quand j'étais petite, plus de filles avaient les cheveux courts, et un air de garçon manqué ne choquait personne !

  • Tu as raison.
    Et je crois me souvenir que moi non plus je n'avais pas trop aimé la réaction de la mère, au début.

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