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MILLENIUM : LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES de David Fincher ****

Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes : photo Daniel Craig, David FincherMillenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes : photo David Fincher, Rooney MaraMillenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes : photo David Fincher, Rooney MaraMillenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes : photo Daniel Craig, David Fincher

Petit rappel du propos pour ceux qui n'auraient ni lu les pavés de Stieg Larson (c'est mon cas, mais cette fois j'ai envie !) ni vu la précédente version suédoise d'un réalisateur qui n'a pas imprimé la pellicule (pardon à la famille) : Mikael Blomkvist journaliste star de la revue "Millenium" perd un procès en diffamation contre un industriel. Henrik Vanger, grand magnat suédois lui aussi, profite de cet échec et de la mise à l'écart de Mikael et lui propose d'enquêter sur le meurtre de sa jeune nièce Harriet 40 ans plus tôt. Le coupable n'a jamais été retrouvé mais il s'emploie depuis 40 ans à envoyer un cadeau très personnalisé au vieil homme convaincu que c'est un membre de son abominable famille qui en est responsable. Mikael accepte et se voit imposer la présence comme co-enquêtrice de Lisbeth Salander, hackeuse informaticienne exceptionnelle mais jeune femme étrange, solitaire au passé et aux comportements troubles et troublants. La complémentarité des deux va faire des miracles et mener rapidement sur la piste d'un serial killer d'une cruauté sans nom et à percer les secrets pas reluisants d'une famille détestable.

Difficile d'éviter la comparaison avec la précédente adaptation qui n'est vraiment pas à l'avantage de la version suédoise même si sa médiocrité donnait néanmoins l'envie irrépressible d'en savoir plus et surtout de connaître le sort de Lisbeth Salander. Difficile aussi d'éviter les superlatifs tant cet opus "fincherien" place haut ce thriller horrifique dans la catégorie des grands épisodes du genre. Et pourtant, s'il n'y avait la présence de Daniel Craig (parfait, plus que parfait, j'y reviendrai) je ne me serais sans doute pas précipitée pour voir un film dont je connais déjà parfaitement le dénouement. Malgré cela, le réalisateur triomphe de cette histoire connue par sa façon unique, judicieuse et efficace de démêler l'écheveau qui trace la piste du criminel. Il nous plonge au coeur de l'enquête, minitieusement décryptée par ses deux limiers de choc, un peu comme dans son inoubliable "Se7en", modèle inégalé du genre. Alors qu'est-ce qui fait la différence avec la tentative suédoise ? Fincher approfondit tout, ne laisse rien en suspens et décortique l'intrigue et les personnages en les rognant jusqu'à la substantifique moëlle ! Evidemment, il se concentre plus intensément sur Lisbeth et Mikael dont la personnalité et le charisme font merveille mais aussi sur leur relation plus plausible voire attendrissante ici. Si Noomi Rapace était absolument seule à soutenir sur ses frêles épaules éprouvées le personnage monstrueux de Lisbeth et le film tout entier, ils sont deux ici et les personnages secondaires ne sont pas pour autant négligés. Bien sûr la famille offre à voir une belle collection de pourris certes assez monolythiques mais en une seule réplique le réalisateur règle son compte à la prétendue neutralité suédoise lors de la seconde guerre mondiale grâce au personnage du vieux Vanger qui croupit dans ses souvenirs nazis. Tous les membres de cette famille désunie qui continue néanmoins de vivre sur le même îlot, loin des regards du monde s'observent les uns les autres, ne se parlent plus depuis de nombreuses années. Tous cachent des secrets qu'ils éludent et sont plutôt enclins à accabler les autres. Il faut dire qu'ils n'ont jamais rien fait d'autre que vivre bercés par la haine, la barbarie, les scandales...

Au milieu de ce panier de crabes nauséabond s'installent donc Lisbeth et Mikaël à qui l'on met à disposition une petite maison sur l'île pour les besoins de l'enquête. Ils sont au centre de l'histoire, au coeur du film et on se désintéresse presque de l'enquête pour les suivre eux, pas à pas ! Ils lui donnent son âme. La première apparition de Daniel Craig en Mikael Blomkvist est rassurante et formidable. On oublie immédiatement James Bond. Séduisant, élégant, déterminé, il est ce journaliste opiniâtre, intellectuel mais le côté sportif inébranlable rompu à toutes les situations est gommé. C'est d'ailleurs la frêle Lisbeth qui le sauvera d'une bien fâcheuse posture. La fragilité nouvelle de Daniel Craig qui résiste (très peu) à Lisbeth en lui disant "je suis trop vieux pour toi" est touchante et absolument crédible. C'est lui qui aura un haut le coeur devant le cadavre d'un chat, pas elle. C'est lui qu'elle recoudra avec du fil dentaire lorsqu'il sera blessé... L'humour de leur improbable couple pourtant évident (oui je sais c'est contradictoire !) fait mouche à plusieurs reprises.

Le film, d'une efficacité remarquable est donc encore enrichi par l'interprétation subtile et magistrale de Daniel Craig et Rooney Mara.
Venons en à Rooney Mara. On l'a échappé belle, je viens juste de lire que Léa Seydoux a passé des essais... Le cas Lisbeth Salander donc, héroïne invraisemblable au look agressif et pourtant qu'on a envie d'aimer, de protéger, de sauver. On s'y attache. Noomi Rapace était déjà responsable du seul intérêt, pardon d'y revenir encore, du film suédois. Elle était fabuleuse, extraordinaire, inoubliable. Tant et si bien qu'imaginer une autre actrice pour l'interpréter relevait pour moi de la haute trahison. Evidemment, avoir échappé à Léa Seydoux est rassurant. Mais il se trouve que Rooney Mara s'empare du personnage de Lisbeth et nous la rend indispensable. On s'attache très fort à cette fille à l'enfance et à la vie totalement brisées. Sa démarche rapide et un peu voûtée, sa façon de longer les murs tête baissée pour tenter de passer inaperçue, son regard fuyant, méfiant, inquiet... tout dans ses attitudes contraste avec son look voyant, provoc' et agressif. C'est comme si elle cherchait à disparaître tout en étant très voyante. La noirceur de ses cheveux, ses sourcils blonds, ses piercings, ses multiples tatouages, ses coiffures, son apparence très travaillée ajoutent encore à l'étrangeté du personnage. Et son travestissement vers la fin de l'épisode révèle une fille d'une beauté et d'une élégance époustouflantes. Cette Lisbeth au passé catastrophique et perturbant n'en finit pas d'endurer des épisodes traumatisants. Les scènes avec son nouveau tuteur (elle est pupille de la nation déclarée irresponsable et placée sous tutelle) sont d'une rage et d'une cruauté comme on n'en voit peu. Elle aurait pu développer une haine farouche et tenace de l'humanité mais elle est encore capable d'éprouver des sentiments envers son ancien tuteur hélas victime d'un AVC et il semble évident que son attirance pour Mikael se transforme en un attachement qui la surprend elle-même. Mais cette nunuche de Mikael paraît aveugle malgré ses lunettes d'intello... Et la dernière scène est un crève-coeur !

Lisbeth Salander est irrésistible, Rooney Mara est exceptionnelle.

Commentaires

  • Indécrottable romantique va ! tu voudrais pas qu'en plus ils se marient et fassent tout plein de petits goths non ?

  • Tu remarqueras que j'évite soigneusement de parler de Madame Robin Wright (ex Penn à jouir)... dont je ne comprends toujours pas à quoi elle sert dans la vie et au cinéma ! J'ai bien rigoulé nonobst' lorsque ce bonnet de nuit dit à DanyChou : "souris !!!". On croit rêver qu'elle puisse donner un tel conseil elle qui a dû sourire deux fois dans sa vie (mais hors écran, toujours !).

    J'adopterais bien la petite Lizzie moi et on élèverait ses ptits goths ensemble.

  • Tu t'emballes, tu t'emballes ... oui c'est bien, mais tu n'as pas lu la trilogie, sinon tu saurais que le personnage de Lisbeth est un peu trop survolé, elle est bien plus teigneuse dans les livres. Et elle n'est pas monstrueuse non, c'est ce qu'on lui a fait vivre qui l'est, non mais ! Daniel Craig est un Blomkvist bien plus crédible que l'autre dont je n'ai pas retenu le nom, à quand la suite toi qui sais tout ?? (Léa Seydoux, ils sont fous où quoi ?)

  • Je l'ai déjà dit à Aifelle : après avoir lu la célèbre trilogie, aucune envie d'aller voir les adaptations ciné , pas plus celle-là que la précédente ( bien que tous les avis soient unanimes pour préférer celle-ci à la précédente ) pour moi, aucune actrice, aussi bonne soitelle n'arrivera jamais à la cheville de la Lisbeth de papier ! ( beauoup moins grave pour lui : Craig me paraît correspondre plutôt bien ! )

  • Aifelle : ah non je n'ai pas dit qu'elle était monstrueuse !!! Je l'aime d'amour. C'est le rôle, c'est monstrueux pour une actrice ce qu'on lui fait faire. Je crois que je vais lire maintenant pour la connaître mieux.
    Quant à la suite, je ne sais hélas pas. Mais "on" m'a dit qeu Fincher ne voulait pas s'y coller. :-((((

    La Pyrénéenne : tant pis pour toi. Une Lisbeth pleine de vie et de chair c'est bien aussi.

  • Pas lu les livres ni vu la 1ère version, mais bien d'accord avec toi, l'atmosphère est inquiétante à souhait, l'actrice est formidable. Craig est très bien aussi, pourtant je ne peux m'empêcher de penser qu'il est un peu trop 'beau' pour être crédible. Et puis leur relation je n'y crois pas une seconde, mais bon c'est l'histoire qui veut ça... ah et Robin Wright même question : mais qu'est-ce qu'on lui trouve ?

  • Bon, celui là, j'hésitais, cela dit, je crois me souvenir que j'avais adoré le livre... Donc, je pense que je vais le mettre sur ma liste...

  • Marine : il faut être moche pour être crédible ? T'es folle !
    Oui Robin Wright, quelle nazebroc !

    zapette : tu crois te souvenir ??? Comment peut-on oublier Lizbeth ?

  • J'ai trouvé le film laborieux ,froid ( pas une surprise c'est du Fincher ) et lisse (il manque la ruguosité des films suédois) même si c'est mieux filmé,mieux joué (et Daniel Craig est plus excitant sexuellement que l'acteur suédois)et j'adore la musique
    SURTOUT mon principal problème est que Lisbeth (qui, dans les 2 tiers du film est la plus indépendante ,la plus intelligente) se transforme en punkette qui bave sur son prince charmant(à partir du moment où elle demande l'autorisation à Craig si elle peut tuer le gars)dans la dernière 1/2 heure

  • J'irai pas, je connais déjà la fin et je n'aime pas les rééditions de films qui m'ont déjà plu, que ce soit Fincher (ici) ou Scorcese (les infiltrés), rien que pour faire plaisir aux amerloques qui ne savent pas lire les sous-titres.
    Tu seras pas d'accord avec moi, je le sais déjà.

  • caro : Indépendante et intelligente ça empêche pas de tomber amoureuse et c'est d'autant plus acrobatique de sa part !
    Mais je suis d'accord Daniel est excitant sexuellement !

    Jordane : encore un qui lit dans les pensées. C'est merveilleux. Tu rates un grand film à cause de tes a priori boubourse.

  • Je vous lis là et je ne sais pourquoi ça m'excite

  • C'est vrai ? Grande folle va !

  • bonsoir la festivalière,
    2h40 c est long long long... david fincher nous détaille pour une meilleure compréhension l enquête de deux personnages dont je crois pas du tout a l association.
    D accord Graig est excellent( il nous fait oublier James Bond)le casting est crédible sauf que Rapace Noomi est irremplacable...
    Jolie musique, mise en scène grande classe, visuellement d une grande beauté( le contraire du livre en faite) et un générique magnifique mais qui ne sert à rien
    Franchement c est long long long, j ai eu l impression que fincher ne savait pas ou cloturer son film

  • La version suédoise m'a beaucoup plu. Les diférents versiosn avec les différentes sensibilités me plaisent.
    Evidemment, ni Hollywood, ni Bollywood. J'aime que chaque continent, chaque pays garde son atmosphère, sa façon de dérouler les choses, sont réalisme ou son onirisme.
    En Europe, un espion ferme sa voiture à clef. Et alors ? Je préfère cela a deux cents voitures bousillées, 150 têtes arrachées, des ponts sautés, des nouilles idem.
    C'est comme si tu disais :"C'est nul Citizen Kane. Noir et blanc, sans action".

  • euh Citizen Kane c'est en noir et blanc et y'a pas d'action non ?

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