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LA TAUPE de Thomas Alfredson ***

La Taupe : photo Gary Oldman, Tomas Alfredson

 La Taupe : photo Colin Firth, Tomas Alfredson

La Taupe : photo Tom Hardy, Tomas Alfredson

En pleine guerre froide, le MI6 foire totalement une mission en Hongrie, entendez que non seulement la mission est ratée mais que des dommages colatéraux pas piqués des hannetons (je vous laisse découvrir) collent aux bonbons des responsables. Du coup le patron des Services Secrets britanniques Monsieur Kontrol est remercié ainsi que son second George Smiley (qui rit rarement néanmoins). Il semblerait, d'après le gouvernement, qu'une "taupe" soit infiltrée chez les espions. Le gouvernement demande donc aux papys mis sur la touche de reprendre du service et de trouver à qui sierait le mieux la chapka.

Au bout des deux heures de projection l'identité de la bestiole sera révélée, mais finalement en cours de route, on lâche un peu le but de l'enquête pour ne s'intéresser qu'à la façon de s'y prendre pour la mener à bien. On entre dans un monde hermétique et fascinant où tous les membres semblent totalement déconnectés de la réalité du monde alentours alors qu'ils en tirent les ficelles. Ils le contemplent ce monde, du haut de leur bureau, au travers de fenêtres, derrière leurs jumelles. Tous les méandres de l'enquête s'enchevêtrent finalement dans d'autres missions qui s'additionnent ou refont surface. Et chacun de soupçonner l'autre, de révéler sa véritable nature, de lever le voile sur ce qui aurait dû rester enseveli et surtout de s'apercevoir qu'il est impossible de faire confiance à qui ce soit, et "surtout pas au petit personnel".

D'emblée la qualité visuelle et le soin apporté à la reconstitution d'époque s'imposent et donnent à ce film de 2012 un aspect classique. Pour sûr il ne pourra pas vieillir, il est déjà vintage et cela n'a rien de péjoratif. Les couleurs sombres, grises, sépia, le climat hivernal permettent à ces messieurs distingués et bien propres sur eux extérieurement de s'envelopper dans de jolis cabans et de porter des lunettes roues de vélo, soigneusement choisies, comme en ce temps là... Il ne manque pas un bureau en acajou et pas une coupe de cheveux seventy (le budget moumoute a dû exploser mais il est dommage que le coiffeur ait manifestement pris conseil auprès de Nicolas Cage !). On trouve même une secrétaire qui travaille sur un ancêtre de nos ordinateurs : le Wang 1200 ! La reconstitution est donc nickel chrome et un régal pour les amateurs ou les nostalgiques.

Le sérieux appliqué, la minutie et l'exigence de la bande de velus de garçons ici présents, crème d'acteurs à s'en bousiller la rétine (Tom : je t'aime d'amour ! Colin, Gary aussi, Mark un peu moins, mais quand même) ne font qu'ajouter au plaisir intense de ces deux heures dans lesquelles on s'installe avec une forte envie de les prolonger bien au-delà, malgré l'atmosphère froide et délétère et les manipulations en tout genre. Les rares sourires proviennent du fait que ces garçons appellent leur employeur "le cirque", les membres font partie de la "nurserie" et lors d'une soirée de service ils chantent l'hymne soviétique. Il serait peut-être judicieux de repérer celui qui le chante avec le plus de zèle !

Mais le plus fort de ce qu'on espère être une trilogie (comme la saga de John Le Carré dont ce premier volet est tiré) où les mêmes, enfin les survivants, ressigneraient, c'est que ce petit sentimental d'Alfredson fait de son film une meeeeeeeeeeeeerveilleuse histoire d'amour ! Oui messieurs dames, vous ne rêvez pas. Il faut voir les oeillades entre Colin Firth et Mark Strong, le gros chagrin de Benedict Cumberbacht (le bras droit de Smiley/Gary Oldman) obligé de se séparer de sa moitié, les larmes de Tom Hardy (je t'aime Tom) qui cherche sa blondinette et surtout, surtout, le désarroi de Gary Oldman lorsqu'il découvre des choses pas choupinettes sur madame Smiley. Son léger vacillement est digne de celui de Cary Grant dans "An affair to remember" (à 4'10") de Leo Mc Carey et son sourire de béatitude lorsqu'il regarde sa femme digne de lui-même lorsqu'il s'adresse à Wynona Ryder "see me now" (à 1'18") dans le Dracula de Coppola... c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup.

En outre et indéniablement Colin Firth porte le loden comme personne. Et s'il y a un concurrent à notre Jack Of The Garden aux Oscar cette année, c'est Gary Oldman et nul autre car il est ici extraordinaire !

Je joins l'organigramme, ça peut aider.

La Taupe : photo

Commentaires

  • Ah bon, t'es raide dingue de Tom toi ? Moi ce serait plutot Benedict, mais le must çà reste Colin .. J'ai été captivée par ce film, même si je n'ai pas tout compris, une fois qu'on est dedans, on n'en sort plus. Et je suis d'accord Gary Oldman est extraordinaire.

  • Alors là Benedict, j'aime pas du tout sa tête ! Mais il joue super bien.
    Colin est magnifique et Gary extraordinaire.
    Mais Tom... jsais pas... Je l'ai côtoyé de près et puis depuis "Bronson" il m'épate !

  • tu m'étonnes qu'il pleurniche le Ben ! rapport au Tom son merlan lui a totalement raté la coupe en mèches folles et la teinture

  • ce serait pas plutôt John of the Garden ?

    J'ai aimé le film, ils sont tous très bons... mais bon, une dizaine d'acteurs dans cette histoire, faut être focus de chez focus pour repérer la ou les taupes dans tout ça !
    ma Valentine a dormi, elle est sortie de la salle avec l'imprimé de mon pull sur la joue gauche... LOL/MDR, tout ça pour baver 2 minutes sur Tom Hardy !

  • Fred : et la texture. On dirait de la paille.

    Jordane : non, Jack c'est Jean en Angliche. Cherche pas.
    Tu l'emmènes voir un film d'amour le jour des amoureux et vlà comment t'es récompensé.

  • ah non, on a vu la Taupe Vendredi dernier.
    Hier soir, c'était Sallie Ford & The Sound Outside, et c'était bien.
    ( http://www.youtube.com/watch?v=lMFvmsZDlWU&feature=related )

  • Oui ça a l'air bien, ils ont de belles lunettes.

  • Jack c'est un surnom pour John, qui est l'équivalent de Jean,donc les deux marchent, par contre c'est OF the garden ou FROM the garden ? J'ai entendu les deux versions. (Of fait plus aristocratique, c'est sûr).
    Sinon, tout pareil. Gros gros plaisir de ciné, je m'en serais voulu de l'avoir raté. L'hymne soviétique, mouhahaha !

  • Nataka : l'hymne soviétique, j'adore !
    Et c'est normal que j'ai choisi la version aristo :-)

  • J'ai apprécié et ta critique est très bien tournée !
    J'ai encore des interrogations et ne suis pas vraiment sur de l'identité de la taupe ...
    La musique est splendide également et est importante dans ce film ou les silences sont longs.
    Bises

  • Il n'y a aucun doute sur l'identité de la Taupe, c'est lui !

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