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THE IMMIGRANT de James Gray ***

the-immigrant-affiche-525560c44d065.jpgA leur arrivée à New-York en 1921 deux sœurs polonaises Ewa et Magda sont séparées.

Atteinte de tuberculose Magda est immédiatement placée en quarantaine et Ewa menacée d'expulsion, une femme ne pouvant immigrer seule aux Etats-Unis. Elle ne peut et ne veut évidemment laisser sa sœur qui ne pourra quitter Ellis Island que six mois plus tard. En attendant ce jour et pour son malheur, Ewa tombe entre les mains de Bruno. Elle croit au début qu'il va la protéger et l'aider à sortir sa sœur de l'hôpital. Ce n'est en fait qu'un proxénète sans scrupules qui ne laisse d'autre choix à Ewa que de se prostituer. Désespérée et incapable de subvenir à ses moyens, elle cède au chantage de Bruno. Et bien qu'il tombe amoureux d'elle, il ne l'aidera pas davantage à s'en sortir. L'arrivée d'Orlando, le cousin illusionniste de Bruno redonne espoir à Ewa. Mais la rivalité des deux hommes va encore assombrir l'histoire.
Voilà plusieurs jours que j'essaie de vous parler de ce film et que je n'y parviens pas. Et quand ça veut pas, ça veut pas... Je l'évoquerai donc brièvement à regrets tant l'œuvre de James Gray est fascinante. Même si après le vertigineux La nuit nous appartient et le bouleversant Two lovers (sans parler des époustouflants Little Odessa et The yards pas chroniqués sur ce blog) je suis évidemment un peu déçue par ce film. Mais la barre était tellement haute, l'attente tellement vive que je ne sais si j'en attendais trop ou si ce film est réellement en dessous des précédents. Comme si, en racontant ce mélo déchirant, le réalisateur était resté trop sobre, trop hésitant. Car le destin d'Ewa est une succession de mauvais choix, de calamités, de poisse et devrait nous faire pleurer des rivières. Mais les yeux restent secs. L'émotion n'est pas suffisamment au rendez-vous malgré cette poisse qui lui colle aux basques. Et l'ensemble m'a semblé un peu statique et froid là où j'attendais de grandes envolées lyriques.
Mais James Gray sait admirablement raconter des histoires et celle-ci en particulier car on tremble néanmoins pour Ewa et on aspire plus que tout à connaître l'issue de son improbable parcours, de sa descente aux enfers. Et à aucun moment on ne soupçonne quelle sera la fin choisie. Mais il y a aussi la réalisation somptueuse de James Gray, ses images aux teintes mordorées, les conditions de vie implacables des laissés pour compte, les rivalités absurdes de personnes placées dans les mêmes conditions, l'injustice du sort réservé aux femmes, aux immigrants et ce  bâtiment si souvent aperçu au cinéma, étrange et menaçant qui abritait le service d'immigration à Elis Island. Si le thème du sort des exilés qui cherchent dans un pays d'adoption le paradis perdu est comme toujours central, il y a aussi cet "ingrédient" troublant du pardon que l'on accorde à ses bourreaux.
Et puis on retrouve Joachim Phoenix, massif, intraitable, imprévisible. Et Jeremy Renner, toujours aussi dépourvu de charme ne tient pas la route face à lui.
Mais surtout, il y a Marion Cotillard, bouleversante de bout en bout, intense et douloureuse, brisée mais entêtée. Elle est responsable de toute l'émotion du film qu'elle tient pratiquement à elle seule par son interprétation parfaite, ses attitudes, son regard semblables à ceux des stars du muet. D'ailleurs, ce malheur, cette fatalité, les déboires d'Ewa et Magda (magnifique Angela Sarafyan) ne sont pas sans rappeler le mélo de Maurice Tourneur de 1933 les Deux orphelines qui retraçait déjà la misère et les cruautés du sort réservé à deux sœurs tombées en de mauvaises mains.

Commentaires

  • Rhhhaaa.... ça me donne envie, pourtant.

  • ah mais oui, c'est un BEAU film mais...
    j'aurais voulu pleurer !

  • tu as bien décrit le film :il est BEAU mais froid et statique et bizarrement Marion et Joaquim n'arrivent pas à dégeler le film (Renner est très mal casté aussi)

  • Voilà en deux lignes c'est EXACTEMENT ça.
    Et Jeremy Renner est TOUJOURS une erreur de casting :-)

  • Merci pour ton avis. Pour ce film il y a vraiment des avis très divergents... Mais il me fait bien envie et j'aime bien Marion Cotillard et Joachim !
    Bisous et bonne soirée

  • Alors fonce car Marion et Joachim sont au top et l'image aussi : sublime !

  • J'ai vu le film hier.
    C'est un mélo, un de plus.
    Un mélo sec.

    Franchement décevant.

  • Oui un mélo sans larmes : dommage !

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