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DE GUERRE LASSE d'Olivier Panchot ***

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Alex revient à Marseille après quatre ans d'absence. A l'époque il a tué un caïd corse et pour le protéger, son père l'a forcé à s'engager dans la Légion. Déserteur, Alex est là pour une raison bien précise et n'a pas l'intention de prendre racines.

Mais son retour va entraîner une succession d'événements incontrôlables et dramatiques en ravivant toutes les rancoeurs des clans en présence mais aussi révéler de lourds secrets  et mensonges familiaux.

 

Les relations familiales sont la métaphore des relations France Algérie. Armand le père a beau le clamer : "la guerre d'Algérie, c'était il y a plus de 50 ans", il a épousé une algérienne et élevé ses deux enfants comme les siens, en plus d'Alex issu du mariage avec une française décédée. Et pourtant jamais sa femme adorée Raïssa n'a été admise par sa famille pied-noir. Côté affaires, Armand a tout cédé au Corse qui contrôle désormais les Quartiers Nord de la ville pour protéger sa famille et effacer le crime d'Alex. Mais alors que tout semblait calme depuis des années, la présence d'Alex bouleverse tout et tout le monde.

 

Rares sont les polars français tellement aboutis. L'ombre de James Gray plane sur celui-ci, difficile d'éviter la comparaison, tant la tragédie (antique) familiale se mêle à l'histoire du crime organisé qui empoisonne la ville. Olivier Panchot a souhaité que Marseille soit "une ville de Far-West", et effectivement la violence des arrière-cours, des espaces et bâtiments désaffectés, les ruelles, les hôtels miteux, les troquets où siègent et se pavanent les "parrains" locaux, les boîtes de nuit... offrent une vision de la ville sombre et dangereuse. A peine aperçoit-on une fois la silhouette de Notre Dame de La Garde si caractéristique.

 

On accompagne Alex dans son parcours pour éviter les ennuis sans douter un instant que sa seule présence va déclencher une cascade de calamités et prendre une mauvaise tournure. A qui se fier ? Même les plus proches, la famille, les amis peuvent trahir pour sauver leur peau. Et Alex hanté par des cauchemars de guerre et que son récent passé de légionnaire a transformé en machine à tuer, est lui aussi devenu incontrôlable.

 

Brutal et angoissant De guerre lasse a tout bon aussi côté casting jusqu'au moindre second rôle. Hiam Habbass, Sabrina Ouazani (magnifique), Olivier Rabourdin (forcément), Jean-Marie Winling, Mhamed Arezki sont parfaits. Jalil Lespert, d'une profondeur exceptionnelle empoigne son rôle avec rage et désespoir. Et Tchéky Karyo beau, intense, désemparé est émouvant et impressionnant.

 

Et j'apprécie particulièrement la formule de Bernard Achour de Première

"on admire l'intensité des acteurs et on regarde les hommes pleurer".

Commentaires

  • Laisse moi deviner.
    Tu n'avais rien deviné.
    Et puis pourquoi l'ombre de Gray et pas celle de Sophocle ou de Corneille ?

  • Non moi je suis toujours vierge comme l'Agneau Pascal qui vient d'éclore.

    Un agneau éclot non ?

    Et j'ai trouvé ça très graysien !

    Avec, tapi dans l'ombre, Spinoza.

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