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LA VOIE DE L'ENNEMI de Rachid Bouchareb **(*)

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William sort de 18 ans de prison pour le meurtre d'un adjoint du shérif. Durant ces années, il en a profité pour passer son bac, aider d'autre détenus à étudier et se convertir à l'Islam.

Avec l'aide de son agent de probation Emily Smith chargée de le suivre et de l'aider dans sa réinsertion, William convaincu d'avoir payé sa dette et sincèrement repentant de son acte, rêve d'une vie normale, trouve un travail, rencontre une femme. Mais c'est compter sans la hargne et la rancune tenace du Shérif local qui a perdu son ami et estime que 18 ans de prison et les excuses de Willam ne sont pas cher payé contre la vie d'un homme. Quant aux anciens membres du gang dont William faisait partie, ils aimeraient bien lui refiler un boulot.

 

William a beau dire et redire aux uns et aux autres qu'il n'aspire qu'à la sérénité, qu'il a bien changé, qu'Allah lui a ouvert la voie de la sagesse ; son agent de probation a beau intervenir chaque fois qu'elle le peut, pour l'aider et constater qu'effectivement il a changé, l'acharnement aveugle, absurde et implacable du shérif et de son ancien ami revient constamment lui rappeler son passé de truand agressif et violent.

 

On comprend d'emblée que la rédemption ne sera pas accordée, qu'une seconde chance n'est pas toujours possible et que finalement le pire ennemi de William, parfois incapable de se contrôler, c'est lui-même. Comme si la voie d'un être humain était toute et définitivement tracée sans qu'il puisse en modifier le déroulement inéluctable.

 

Pour suivre William, Rachid Bouchareb place son action à la "frontière" entre les Etats-Unis et le Mexique, limite de 900 kms toujours témoin de nombreux drames humains pour tous ces migrants qui tentent de la traverser au prix de leur vie, lorsqu'ils ne sont pas victimes de passeurs mal intentionnés. A ce titre, on a un peu de mal à croire à la compassion du shérif qui par ailleurs s'acharne sur un homme qui tente de se racheter. Mais ce n'est qu'un détail. Même si le réalisateur perd parfois le fil de son intrigue, et même si on comprend les thèmes qui le taraudent toujours des racines et du déracinement.

 

On peut comme toujours louer les talents du réalisateur pour la direction d'acteurs. Réussir à faire sourire plusieurs fois Forrest Whitaker tient de l'exploit et Brenda Blethyn dont je n'étais jamais parvenue à oublier l'exécrable interprétation dans Secrets et Mensonges de Mike Leigh (oui je sais, ça ne se fait pas) et dont les "sweet heart" me vrillent encore les tympans est ici une contrôleuse judiciaire pleine d'autorité, de compassion et d'humanité très originale et convaincante.

Commentaires

  • Ben pas étonnant qu'il y ait des guerres si dieu se trouve en prison !!!

  • Tout s'explique alors ?

  • Tout le long du film je me disais "j'l'ai déjà vu quelque part, on connaît cette histoire". je lis le dossier de presse ensuite : le réalisateur a voulu faire le remake de deux hommes dans la ville !
    et Forest whitaker peut sourire, si si ! après la conférence de presse, les deux acteurs (whitaker et "sweet heart") et le réalisateur prenaient l'ascenseur. withaker m'a fait des grands sourires et des signes pour que je monte avec eux, tu vois qu'il est sympa ! j'avais plus peur du réalisateur que de lui. bouchareb, il tire une de ses tronches... froid et sympa comme une porte de prison.

  • Oui j'ai croisé Rachid à Beaune... on n'ose pas l'approcher !

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