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BOYHOOD de Richard Linklater **

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Chaque année, durant 12 ans, le réalisateur Richard Linklater a réuni les mêmes comédiens pour un film unique qui retrace donc 12 années de la vie d'une famille, le temps qui passe, les petits riens et les grands bouleversements du quotidien.

L'entreprise a de quoi stimuler la curiosité même si l'on n'a eu vent de cette folie qu'au moment de la sortie récente du film.

 

C'est surtout au travers de l'histoire de Mason de 6 à 18 ans, que l'on suit celle de cette famille un peu différente et un peu identique à toutes les autres.

 

Le réalisateur nous a habitués aux projets hors du commun avec A scanner darkly (offrant au passage son meilleur rôle, bouleversant, à Keanu Reeves) et aussi sa trilogie étalée sur 20 ans où l'on retrouve (pour les fans énamourés dont je suis) les mêmes personnages Before Sunset, Before Sunrise, Before Midnight, avec la même idée que les acteurs vieillissent comme leurs personnages.

 

On s'intéresse et on s'attache aux personnages. Le sort des uns et des autres nous importent réellement. Faire du mieux qu'on peut, tenter de protéger ses enfants, de les aider à grandir sans pour autant se sacrifier et "réussir" sa vie pour découvrir 12 ans plus tard qu'ils sont au centre de tout et que sans eux tout aurait été différent. Voir la mère s'obstiner à faire les mauvais choix et n'avoir des relations qu'avec des hommes alcooliques alors que le père de ses enfants l'aime sincèrement et se retrouver finalement seule. Entendre le père dire : "je suis devenu le vieux con que ta mère aurait aimé que je sois". Voir les enfants suivre le mouvement d'une mère parfois chancelante mais aimante, et tenter de devenir adultes. Tous ces petits riens font un grand tout souvent émouvant, parfois drôle, toujours sincère et réaliste.

 

Mais hélas, le pari ne tient pas sur les 2 h 45. Si au début on s'installe confortablement pour assister aux différentes étapes de Mason et de son entourage et qu'on se laisse délicieusement happer... on finit dans la dernière demi-heure où l'action s'accélère considérablement par ne plus faire que regarder les signes du temps sur le visage de Patricia Arquette et Ethan Hawke, les kilos pris puis perdus par l'actrice, le changement de coupe de cheveux de Mason qui finit par devenir un jeune adulte un chouya pontifiant...

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