Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

VIE SAUVAGE de Cédric Kahn ***

089205.jpg

Lassée de la vie semi nomade qu'elle partage avec son mari et ses trois enfants, Nora quitte Paco pour offrir à ses enfants une vie plus conforme à la "normalité" avec maison et inscription à l'école.

Insatisfait de la décision qui accorde sans jugement la garde des enfants à la mère alors que c'est elle qui a quitté le domicile, puis lassé par la lenteur judiciaire, lors d'un week end où il en a la garde, Paco ne ramène pas deux de ses enfants (6 et 7 ans) chez leur mère. Pendant 10 ans il va leur offrir une vie de fuite et d'errance, les contraindre à se cacher de la police, à changer régulièrement de prénom, à dire que leur mère est morte. "pour éviter les questions". Mais aussi à vivre selon ses principes, en accord avec la nature et les animaux. La mère de son côté ne cessera jamais de chercher ses enfants.

 

En ne prenant pas ouvertement le parti de la mère ou du père, Cédric Kahn laisse le spectateur face à ses interrogations et forcément peut-être aussi ses jugements. Difficile de ne pas prendre parti. Mais à mesure que le film avance, on hésite tant les convictions de l'un et la détresse de l'autre son convaincants et défendables. Comment en vouloir à un père qui aime autant ses enfants ? Comment imaginer le calvaire d'une mère privée de les voir grandir ? Et si l'on est parfois émerveillé par les aspects positifs de cette vie hors normes, parfois en communauté, on est aussi effrayé par le côté traumatisant d'un tel arrachement sans possibilité de (ré)conciliation.

 

On suit le quotidien des enfants en harmonie avec la nature dans une espèce d'Eden où la proximité des animaux, la vie au grand air évoque un bonheur pastoral. Il se transforme parfois en enfer lorsque sont évoqués le froid, les carences, la peur. Avec l'adolescence surviendront les désirs de normalité et des conflits plus ouverts avec le père craint et adoré.

 

Pour incarner ce père marginal, intransigeant mais incroyablement aimant, le réalisateur a réussi son coup en choisissant Mathieu Kassovitz vraiment convaincant en "sauvage" incapable de renier la moindre de ses convictions. Même si parfois on a le sentiment réel qu'il met ses enfants en péril, sa tirade sur la société de consommation, le tempérament grégaire de l'être humain, le caractère moutonnier de la majorité est un grand moment. Entre autre. Cet acteur a la capacité incroyable de s'emporter quand on s'y attend le moins et de rester d'un calme exemplaire alors qu'on exploserait sans doute. Céline Sallette offre une fois encore son beau visage fatigué au personnage de cette mère sacrifiée. La direction d'acteurs des enfants puis des ados est un autre atout de ce film dur, fort, attachant.

Commentaires

  • Elle ne m'inspire pas trop cette histoire .. je vais réfléchir vu tes trois étoiles.

  • Franchement c'est beau cette histoire.

  • C'est fou, ça ! Au début de l'année, il y a eu un "La belle vie" sur la même histoire, et personne n'en parle plus. Alors que pour "La guerre des boutons" et "Saint Laurent", tout le monde a évoqué le doublon...

    J'ai vu le premier, je ne suis pas sûr d'aller voir le second. Même si Céline Sallette, qu'il me faudra bien découvrir un jour, pourrait me faire changer d'avis.

  • Ah ben c'est sûr que ça brille moins que YSL :-)

    Mais Céline Sallette... y'a urgence, mais attention tu peux être accro rapidement. Mais bon dans ce film elle est très très secondaire (en présence à l'écran. Je te recommande Meurtrières et Geronimo.

Les commentaires sont fermés.