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PHOENIX de Christian Petzold **

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Synopsis : Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Nelly, une survivante de l'Holocauste revient chez elle sous une nouvelle identité. Elle découvre que son mari l'a trahie...

Décidément le cinéma de Christian Petzold ne m'embarque pas. Enfin si, un peu au début et rapidement, il m'abandonne à mon triste sort de déçue. Comme dans Barbara, je suis d'abord captivée par le sort de Nelly, rescapée des camps de concentration, laissée pour morte, grièvement blessée, totalement défigurée et recueillie par son amie Lene.

Nelly apprend alors que toute sa famille a été exterminée et qu'elle hérite d'une fortune. Mais Nelly n'est préoccupée que par une seule affaire : retrouver son grand amour, son mari, Johnny. Malgré la mise en garde de Lene persuadée que Johnny a trahi Nelly en la livrant aux nazis, la jeune femme part néanmoins, la nuit à la recherche de son chéri. Qu'elle retrouve, avec une facilité déconcertante d'ailleurs, alors que jusque là le film prenait son temps...

Et c'est à partir de là que ça coince. Et pas qu'un peu. Il faut dire que Nelly, défigurée, a subi une chirurgie reconstructrice du visage et a demandé à son chirurgien de lui refaire exactement la même tête qu'avant. Et on le voit bien sur les photos. Avant les camps c'est Nelly-Nina Hoss et après les camps c'est toujours Nelly-Nina Hoss. Mais il n'y en a qu'un pour ne pas la reconnaître, c'est ce sacré Johnny. Et là, on se dit, soit il est carrément con, soit aveugle et qui plus outre et non des moindres, sourd, puisque la voix n'a pas du tout changé non plus. Et je ne parle pas de l'écriture, strictement la même... Mais non, Johnny ne la reconnaît pas. Il trouve juste qu'elle ressemble un peu à sa femme et donc il demande à l'inconnue de se faire passer pour celle qu'il croit morte mais qui reviendrait direct d'Auschwitz avec une robe rouge et des chaussures de Paris, et du coup ils pourront se partager le magot.

Pour préparer le coup, Johnny et Nelly vivent ensemble. Et là encore... Rien. Pourtant elle se blottit, elle murmure "Johnny", elle lui roule une pelle. Bref, au bout d'un moment, j'ai complètement lâché l'affaire. Pourtant je me disais que je n'avais pas le droit étant donné que ça parle de choses tellement profondes : les camps de concentration en tout premier lieu, l'identité, sa perte, sa reconquête, la trahison, l'impossibilité de pardonner (le personnage de l'amie qui n'a qu'une idée en tête, partir en Palestine mais se découvre plus proche des morts que des survivants, me semble plus intéressant et complexe) la découverte de ceux qu'on côtoyait et se sont révélés être des nazis etc...

Mais je m'attendais à un grand film d'amour vertigineux. Et là encore... je n'ai pu que constater que devant l'obstination de Johnny à ne pas reconnaître sa femme, c'est qu'il ne l'avait jamais aimée. Dur.

Le jeu parfaitement atone, indolent de Nina Hoss n'aide pas à trouver ce film aimable ni son personnage d'amoureuse sympathique. Oui, je me doute qu'on est pas guillerette en étant survivante de la Shoah, mais c'est autre chose... sa lenteur, ses hésitations, son dos courbé, ses tremblements, ses grands yeux ouverts sur la surprise d'être en vie m'ont toujours paru terriblement théâtraux, emphatiques, forcés.

On aurait dû être dérangé par le comportement de Johnny, on le trouve simplement ridicule, invraisemblable.

Mais il y a la première demi-heure, intrigante et la toute dernière scène, très belle.

Commentaires

  • Nous voilà encore d'accord sur ce film là. Je n'ai jamais été touchée par Nelly, l'histoire est invraisembable. Pourtant il avait matière à faire un truc bien. Je me suis dit que même affaiblie, même brisée par un camp, on ne pouvait pas être aussi bête avec un homme .. Il n'y a que le personnage de Lene qui m'a paru plausible et pour qui j'ai ressenti de l'empathie.

  • C'est fou ça notre "d'accorditude", ça me rassure un peu ! Quand je lis les critiques j'ai l'impression d'être passée à côté du chef d'œuvre de la décennie.
    Et cette actrice !!! Quelle plaie !
    Comment être attirée par cet homme tellement dépourvu d'intérêt en effet ? C'était un artiste, un musicien et le voilà à vider les poubelles sans autre projet que d'hériter !
    Que de bêtises. En fait, ils sont faits l'un pour l'autre !

  • Toute la critique ne s'extasie pas. Le lendemain, je suis tombée sur celle du Courrier international, et ce matin sur France Inter, vers 11 heures, le critique disait qu'il n'avait pas "marché" du tout .. http://www.courrierinternational.com/article/2014/10/08/phoenix-la-douloureuse-renaissance-d-une-survivante-d-auschwitz

  • Exact j'ai entendu que Laurent Delmas n'y avait pas cru une seconde.
    Ouf !

  • ah ahah j'ai lu.
    "acteurs incertains"...
    "fragilité de l'ensemble"...
    "film qui frise le ridicule..."
    Je suis d'accord...

    mais le jeu nuancé de l'actrice !!! où vont-ils chercher ça ?
    Où la nuance ?

Les commentaires sont fermés.