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MAX ET LENNY de Fred Nicolas *** - FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY 2015

FILM EN COMPÉTITION - France

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avec : Camélia Pand’Or, Jisca Kalvanda, Adam Hegazy, Alvie Bitemo Mamounga, Norbert Godji, Martial Bezot, Mathieu Demy, Pierre Salvadori

Synopsis : Lenny est une adolescente sauvage et solitaire d’une cité des quartiers nord de Marseille. C’est par le rap qu’elle exprime les difficultés de son quotidien. C’est aussi par lui qu’elle réussit à s’en évader. Un soir, alors qu’elle répète en cachette dans un chantier à l’abandon, Lenny rencontre Max, une jeune Congolaise sans papier qui tombe en arrêt devant sa voix et la puissance de ses mots. Les deux filles s’adoptent aussitôt…

Sans angélisme ni misérabilisme, le réalisateur nous plonge dans le quotidien pas rose de ces deux jeunes filles dont l'une est un bloc de colère et l'autre un ange d'optimisme, d'ailleurs Lenny dira à Max "le ciel te tomberait sur la tête, tu lui dirais merci !", et Max éclate de rire. Pourtant elle est consciente de l'esclavage dont elle est victime. Mais elle n'a pas le choix et elle est consentante de s'occuper de sa grand-mère désormais grabataire et de ses trois frères et sœur alors que pèse sur elle depuis qu'elle est récemment majeure la terrible OQTS (Obligation de Quitter le Territoire Français). Tandis que Lenny "rape" sa vie et aligne les mots qu'elle martèle en samplant sur Mozart !

Pendant la première scène on suit Lenny de dos encapuchonnée dans son sweat rouge. Elle est poursuivie par deux types en quad. On comprend immédiatement qu'ils ne lui veulent pas du bien. Il faut deviner que Lenny est une fille. On verra plus tard que pour survivre dans cette banlieue violente et machiste, il vaut mieux être armée et ne pas avoir froid aux yeux. La solitude qui accable Lenny fait mal au ventre immédiatement. Je ne révèle rien de ce qui est arrivé à cette jeune fille de 18 ans. On en reste sans voix. Mais on y croit car Fred Nicolas équipé d'un solide sens narratif, ne tombe jamais dans le mélo sordide et parvient en quelques images parfois vraiment dures (la visite dans une chambre de "pouponnière" pour ne citer qu'un exemple) et sans dialogues lourdement explicatifs à brosser un portrait et même deux portraits de deux filles, deux combattantes, deux survivantes.

Et c'est beau, et c'est fort.

L'évidence, c'est la rencontre entre Max et Lenny. Elles se trouvent. C'est un coup de foudre amical comme on en voit peu au cinéma et encore moins dans la vie. Une connivence, une complicité, une compréhension instantanées les unissent. Evidemment les mecs n'y comprendront rien et elles s'entendront dire : "ça y est vous avez viré goudoues !"

Bien sûr, pour tenter de s'en sortir, de faire face à tous leurs manques, aux hostilités, aux injustices, les filles vont faire des bêtises, pour ne pas dire de grosses conneries. Mais encore une fois, le réalisateur nous permet de nous indigner mais ne moralise pas et ne nous fait pas pleurnicher.

Les deux actrices sont magnifiques.

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