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RÉALITÉ de Quentin Dupieux ***

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Jason troisième cadreur sur un plateau de télévision rêve de réaliser son premier film. Il se rend chez Bob Marshall, producteur un peu fêlé et paranoïaque.

A la grande surprise de Jason, Marshall se dit prêt à lui donner les moyens de faire son film à condition qu'il obtienne un Oscar pour le meilleur gémissement de l'histoire du cinéma. Ravi et pourvu de cette seule consigne Jason se met donc en quête du gémissement suprême ! Il a 48 heures pour revenir équipé de ce son. Plus tard, le producteur lui accordera 24 heures supplémentaires.

Quentin Dupieux aime par dessus  tout réaliser des "non films". Il est coutumier du fait et son Rubber il y a quelques années (l'histoire d'un pneu psychopathe et serial killer...) avait déjà placé la barre bien haut. Cette fois, il en remet une couche sévère. Comme s'il avait ingurgité tout David Lynch, puis l'avait digéré mais sans angoisse. Car sa REALITE nous retourne le cerveau dans tous les sens mais sans nous inquiéter. Au contraire. On est ravi, on sourit bé(a)tement de ne plus savoir où on en est. Le film dans le film du film, le rêve dans le cauchemar. Où sommes-nous vraiment, quand et pourquoi et où se trouve la sortie ? On finit par ne plus chercher?

Dans une jolie lumière californienne, le réalisateur plonge son héros et le spectateur dans les tréfonds les plus reculés du non-sens, de l'absurde et de l'onirisme. Quel rapport entre un père taxidermiste, une petite fille curieuse, une intrigante cassette vidéo bleue, une psychiatre, une crise d'eczéma qui ne se voit pas, un costume de rat, une émission de téléréalité, un prof qui se déguise en femme et j'en passe ? Vous ne le saurez qu'en allant voir ce bel objet filmique non identifié qui dépasse les limites de l'imaginaire et de l'irrationnel tout en évoquant plusieurs métiers du cinéma.

Et puis, si vous n'êtes pas convaincus, précipitez-vous pour voir Alain Chabat bien perché comme il peut l'être car il s'est glissé dans cet univers extravagant de furieux avec toute la douceur, la désinvolture, la pureté et la naïveté qu'on lui connaît. Et puis l'entendre s'enregistrer et dire "Kubrick mes couilles !" ça vaut le déplacement non ?

Commentaires

  • Je l'ai vu hier et en suis sortie avec des impressions contradictoires. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, tout en comprenant de moins en moins. J'ai pensé souvent que Chabat était quand même un acteur formidable, Elodie Bouchez est très bonne aussi et Jonathan Lambert et les autres .. Mais je me suis demandée quel film j'avais vu au juste et pourquoi tout ça.

  • Ah c'est sûr que c'est du cinéma expérimental...
    Au bout d'un moment je n'ai plus cherché à savoir si j'étais dans la réalité ou dans le film du film. Et ça m'allait très bien :-)

  • L'erreur à ne pas faire dans ce film : chercher à comprendre une quelconque logique. C'est pourtant un des films de Dupieux qui tend malicieusement une perche dans ce sens, c'est vrai. Par contre, je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'un récit "sans angoisse". Elle est bien là, sous le vernis de la rigolade, aussi nourrie de soleil californien que les films de Lynch l'étaient de plongées nocturnes sur Mulholland drive. Incontestablement pour moi, c'est ce Monsieur Oiseau qui aurait mérité un Oscar.

  • Oui certes les personnages sont bien névrosés.
    Mais j'ai ressenti moins d'angoisse qu'à la vision d'un Lynch.
    C'est pourquoi je disais que Dupieux avait recraché son Lynch sans angoisse.

    Je n'ai pas encore lu ta remarque sur MON Oiseau... je crains le pire !!!
    J'y vole !

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