Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

HUNGRY HEARTS de Saverio Constanzo ***

376923_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Jude et Mina se rencontrent. Chabadabada, bonheur, mariage, grossesse, accouchement... Et patatra, le bébé prend toute la place et Mina se transforme en louve. Pourvue d'un instinct et d'un amour maternels hors normes et convaincue par une voyante que son bébé est un Enfant Indigo, doté de pouvoirs et aptitudes surnaturels, elle le protège et l'isole du monde extérieur.

Dans un premier temps Jude cède à la conception de l'éducation que Mina souhaite pour leur enfant, puis tente de la ramener à la raison mais devant la détresse du bébé qui dépérit, il n'a plus d'autre choix que de protéger voire sauver l'enfant de sa mère.

 

Le film démarre comme une comédie sentimentale à l'américaine, d'ailleurs plus proche de Judd Apatow que de Leo McCarey car les tourtereaux se rencontrent dans les toilettes d'un restaurant où ils restent enfermés un long moment assez éprouvant pour la dame... avant qu'on vienne les délivrer. C'est plutôt drôle et très embarrassant pour le garçon et on admire que Mina tombe amoureuse !

 

Lorsque Mina découvre sa grossesse, ce n'est pas le bonheur : "qu'allons-nous faire de cet enfant ?" Pourtant très vite, elle rejette toute incursion de quiconque et surtout du monde médical sur la vie, même in utero de bébé. Elle refuse les échographies, devient végétalienne, est en sous-poids pendant sa grossesse et met déjà le bébé en souffrance lors de l'accouchement en refusant la césarienne. Et il est évident que lorsque le couple se transforme en famille, l'appartement ne résonne pas des gazouilles d'un bébé puisque le pauvre être dépérit à vue d'œil.

 

La suite ne sera qu'une succession et un éprouvant voyage au bout de l'enfer pour ce bébé qui ne grandit pas puisque soumis à l'orthorexie (pardon pour le mot savant, mais une fois n'est pas coutume :-)) de la mère qui consiste à considérer la nourriture et notamment les protéines d'origine animale comme malsaines pour l'enfant. Il faut supposer que le réalisateur fait là une critique très sévère des ayatollah du manger et vivre sains !

 

Plus le film avance plus le désarroi de Jude et l'état de santé alarmant du bébé font craindre le pire. Lorsque Mina de plus en plus absente au monde et apathique s'enferme dans la salle de bains avec le bébé, l'angoisse est à son comble. Le réalisateur ne fait pourtant à aucun moment sombrer son film et ses personnages dans l'hystérie ou la monstruosité. Il montre des faits, des gestes et utilise des effets de caméra et des points de vue "ariens" qui semblent correspondre à l'état mental de plus en plus inquiétant de Mina.

 

Un film terriblement anxiogène et glaçant donc, presqu'aussi désespérément triste que le prodigieux La solitude des nombres premiers, qui prouve que Saverio Costanzo a un penchant prononcé pour les histoires bouleversantes, qu'il aime torturer sa femme son actrice principale, la frêle et troublante Alba Rochwarcher, et qu'il est un excellent directeur d'acteurs puisqu'Adam Driver, inquiet, désorienté est absolument irrésistible de patience et d'amour.

Commentaires

  • C'est marrant comme même de loin, sur l'affiche toute petite, on les reconnait.
    Hélas, ça ne passe pas près de chez moi, et c'est bien dommage.

  • Oui et ils ne regardent pas dans la même direction :-(

  • Quelle subtilité dans la figure de style^^

  • Oui c'est très pointu !

  • J'ai beaucoup aimé ce film. Le départ est vraiment drôle puis le mariage et le côté comédie sentimentale est plutôt plaisant mais on sent bien que quelque chose va coincer. Et bien sûr, ça coince avec cette naissance pas vraiment attendue. L'anorexie mentale de la mère déteint sur le môme et le père ne sait que faire. Anxiogène, c'est vrai mais c'est ce qui fait les grand film. Je mettrais un 4ième étoile.

  • On sent direct que ça va finir en jus de boudin !
    Mais **** non !
    Et NON.

Les commentaires sont fermés.