Une centrale nucléaire à Hong Kong est hackée. A Chicago, le Mercantile Trade Exchange (CME) est hacké, provoquant l’inflation soudaine des prix du soja.

Branle bas de combat : "Un logiciel malveillant, sous la forme d’un outil d’administration à distance ou RAT (Remote Access Tool), a ouvert la porte à un autre malware plus puissant qui a détruit le système de refroidissement de la centrale, provoquant la fissure d’un caisson de confinement et la fusion de son cœur".

Le drame : aucune revendication !

Vers qui se tourner ?

Contre qui se battre ?

Qui poursuivre ?

Mais que fait la police ?

Et Dieu dans tout ça ?

On ne devrait pas en mener large ! On s'en fout complètement et jamais on ne tremble.  Et pourtant, je suis facilement impressionnable comme fille. Les idées développées ici ou là donnent bien plus la chair de poulette.

Michael Mann est typiquement le genre de réalisateurs dont j'attends les films et pour lequel j'ai toujours envie de crier chef-d'oeuvre et ça n'arrive jamais. Allez savoir pourquoi. Le souvenir de Heat sans aucun doute. Mais cela date de 1995... et 20 ans ça commence à faire long !

C'est bien beau d'avoir 72 ans, de rester dans le coup et de s'attaquer au cyber-terrorisme ! Encore faut-il éviter de nous mettre devant des écrans et de faire défiler des caractères vert fluo à toute vitesse !!! ça pique et on N'Y COMPREND RIEN, et bon, la Matrix attitude date de 1999, on est au XXIème siècle maintenant.

Donc Hacker ne tient pas debout et ne tient pas la route. Non mais vous le croyez vous que le FBI va faire sortir un type, Nicholas Hathaway, emprisonné pour 15 ans pour piratage à la carte bleue parce que son meilleur pote le Capitaine Chen se charge de l'enquête en Chine ? Sans compter que le Chen est affublé d'une petite sœur exotique et asiatique comme Mann les aime (souvenez-vous des scènes de sexe ridicules dans Miami Vice, rien que pour permettre à Gong Li d'enlever le haut...) et donc sans l'ombre d'un doute et d'une hésitation, une histoire d'amour aussi banale qu'improbable et inutile va se nouer entre Nich et la soeurette. Sans oublier non plus la scène plausible comme pas deux, où les mecs entrent dans la Centrale Nucléaire qui fuit !!! Consternant.

Et tout est de cet acabit, bêta, incompréhensible et invraisemblable. Notre hacker de haut niveau se transforme en super flic et pénètre à toute berzingue dans des maisons où sont censés séjourner de vilains méchants, uniquement armé de son gilet pare-balles pendant que les autres (de vrais flics) ont sorti l'arsenal...

Et lorsqu'enfin, le gros méchant fait son apparition on s'attend à voir débarquer de la star qui vient cachetonner pour pimenter un peu le bousin. Genre Kevin Spacey. Que nenni, un gros barbu inconnu au bataillon précédé d'un basané qu'on ne connaît pas davantage. Ennui, bourrinage, écrans et courses poursuites sont au programme. Nothing else.

Et ce ratage n'est vraiment pas le fait de Chris Hemsworth contrairement à ce que j'ai entendu. Je trouve même qu'il se débrouille pas mal pour faire quelque chose de rien. Et qu'il est bien beau lors de la très belle scène où il sort de prison et se fige face à l'horizon pour goûter sa liberté.

Vers la fin, il troque son gros engin contre un tournevis et là encore... on ne comprend pas bien ce déferlement de violence et de sang qui gicle dans un cyber film ! Mais Chris marche admirablement au ralenti. Et ça c'est beau.