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viola davis

  • LA COULEUR DES SENTIMENTS de Tate Taylor *(*)

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    Dans les années 60, il ne fait toujours pas bon être noir dans l'Etat du Mississippi. Les demeures bourgeoises ressemblent toujours aux plantations d'Autant en Emporte le Vent (qui se passait en Georgie, merci). Elles sont habitées par des hommes souvent absents qui lisent leur journal à table et embrassent chaleureusement leurs épouses sur le front avant d'oeuvrer pour la grandeur de la bannière étoilée. Les femmes ressemblent à des poulettes oisives, fardées, laquées comme des limousines volées qui se donnent bonne conscience en oeuvrant pour des missions caritatives. Les enfants quant à eux sont élevés par des "mamas" noires dont la condition n'est pas très éloignée de celle de leurs grands-mères jadis esclaves. Pour quelques cents de l'heure, 10 heures par jour, 6 jours par semaine, elles s'occupent des petits, font le ménage, la cuisine, la lessive et subissent quotidiennement les affronts d'un racisme ordinaire. Skeeter jeune femme érudite qui rêve d'être journaliste et écrivain se met en tête de recueillir le témoignage de ces "bonnes" qui n'ont jamais la parole et se bat pour que le livre soit publié. D'abord réticentes, les femmes se rassemblent de plus en plus nombreuses pour tenter de faire des révélations surprenantes, amusantes, désolantes, émouvantes, révoltantes (et tous les adjectifs en "antes" que vous pouvez ajouter).

    Comme chacun sait ce film est tiré du roman éponyme de Katrhyn Stockett, best-seller mondial que j'ai lu et adoré. Je suis la première à dire qu'un livre et un film se consomment différemment et je suis toujours d'accord avec mon avis personnel que je partage. Selon moi, on peut aimer un film et pas le livre ou le contraire. Un film peut donner envie de lire le roman dont il est tiré -ça m'est arrivé à de nombreuses reprises- et un livre peut attiser l'impatience de découvrir son adaptation au cinéma. Sauf qu'ici, c'est très étrange, le film me semble fidèle à la virgule près à ce que j'ai lu mais alors que l'on tremblait à chaque page pour le sort de ces femmes noires qui se racontent à une blanche, elle-même obligée de se cacher pour les rencontrer, on est ici face à un exercice minutieux et appliqué mais sans âme. Il y a les gentilles noires d'un côté et les vilaines blanches de l'autre. Les aspérités, le tempérament revêche et indocile de Mimi par exemple sont complètement gommés pour en faire une grosse mama un peu ronchon certes mais plutôt bonne pâte. Ici elle a plutôt tendance à se faire copine avec sa patronne, la décérébrée Celia (excellente Jessica Chastain). Je ne vais donc pas faire un inventaire des plus et des moins et vous laisse découvrir ce film qui se voit sans ennui, mais sans passion, plein de bons sentiments et plutôt dénué d'insoummission.

    Par contre, comme dans le livre, j'ai été assez bouleversée par le sort de la pauvre petite Mae Moblee constamment rejetée, humiliée par sa mère qui ne peut partager ses toilettes avec une femme noire mais qui lui abandonne totalement sa petite fille. Et impressionnée par Brice Dallas Howard, teigne d'anthologie totalement méconnaissable ! Emma Stone quant à elle m'a bien déçue. Décidément, les actrices à 24 grimaces/secondes vont finir par devenir la règle à Hollywood et me rendre désagréable.