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PRISONERS de Denis Villeneuve ****

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C'est Thankgivings et dans cette banlieue sans histoire de Boston, Keller, sa femme et leurs deux enfants, Anna 6 ans et un ado,

se rendent chez leurs voisins et amis, eux aussi parents d'une fillette de 6 ans, Joy et d'une ado, pour partager la dinde.  Les petites demandent à aller jouer dehors. Les parents acceptent à condition que les grands les accompagent. La journée se passe dans la coolitude totale. Mais au moment de rentrer, les fillettes sont introuvables. Après avoir cherché absolument partout, sonné chez les voisins, Keller prévient la police. L'inspecteur Loki est chargé de l'enquête et comme un camping-car avait séjourné justement ce jour là à proximité du domicile, le propriétaire en est rapidement retrouvé et devient le principal suspect. Sauf qu'en l'absence de toute preuve, le garçon est relâché après 48 heures de garde à vue. Keller estime que les enquêteurs ont tort et qu'ils font mal leur boulot. Lors de la libération du suspect, il se jette littéralement sur lui et le jeune homme murmure des choses que seul Keller peut entendre. Fou de chagrin et alors que sa femme s'assomme de médicaments pour s'échapper dans le sommeil, Keller retrousse les manches et décide de mener enquête et interrogatoires lui-même.

Denis Villeneuve nous avait déjà retourné le coeur, la tête, les tripes et les boyaux avec Incendies, l'un des meilleurs films de 2011, il remet ça copieusement aujourd'hui même si les deux films n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre. Et cette fois, c'est avec nos nerfs qu'il joue les vrillant, les malaxant avec sadisme dans un crescendo soutenu et implacable. Faire allusion à Zodiac, Mystic River ou Se7en semble évident car nous n'avions pas été confrontés à telle engeance humaine dans tout ce qu'elle a de plus répugnant depuis ces films. Le réalisateur nous présente une belle galerie de tordus psychopathes, insensibles, cruels, pédophiles... Mais pas seulement, il brouille les pistes, multiplie les voies sans issue, nous livre de faux coupables ou de faux innocents, nous fait croire qu'on a découvert le coupable. Et puis, il nous met face à nos propres interrogations. Comment réagirions-nous si notre enfant disparaissait ? Jusqu'où un homme est-il capable d'aller pour tenter de sauver son enfant ? Où est le véritable monstre ? Quelle est la frontirère entre le bien et le mal ?

L'hostilité de Keller envers Loki pourtant efficace  fait que les deux hommes "travaillent" parallèlement sur des pistes différentes, que chacun obtient des indices qu'il ne révèle pas à l'autre. Cela rend l'enquête d'autant plus délicate. Et le temps passe. Sachant que lors d'un enlèvement plus les jours défilent moins il y a de chance de retrouver l'enfant vivant. Et pendant ce temps, le pauvre spectateur cloué d'angoisse à son fauteuil n'en sait pas plus que les enquêteurs. Dans une atmosphère hivernale, grise, glaciale Denis Villeneuve maintient sans mollir deux heures trente d'intense malaise.

Le trio d'acteurs masculins tient là des rôles et des prestations de haut niveau. Paul Dano, toujours impeccable, victime ou bourreau est tour à tour d'une ambiguité puis d'une fragilité extraordinaire. Hugh Jackman nous plonge aussi parfois dans des abymes d'incertitude quant à sa responsabilité et le sens de son action. S'il devait encore prouver qu'il peut faire autre chose que sortir des griffes de ses poings, ce film le réhabilitera sans doute aux yeux de tous. Il est grand. Et Jake Gyllenhaal dans son premier rôle "adulte" il me semble, est un inspecteur solitaire d'une grande intensité. Avec ses chemises verrouillées jusqu'au cou, il est loin de son image glamour de beau gosse. Les acteurs ici ne cherchent pas à "faire joli", ils démontrent ce qu'est un grand acteur. 

Commentaires

  • J'ai très envie d'y aller et vite ..

  • Normal, ça dépote.

  • demain pour nous :) ça va déchirer, je le sens bien.

    ce soir : La vie d'Adèle (j'ai peur).

  • ça fait flipper !

    La vie d'Adèle, vue hier : **** :-))))

  • j'aurais bien aimé apprécier autant que toi mais les invraissemblances du scénario m'ont un peu refroidi (le flic est tout seul pour enquêter,il vérifie le passé de tout le monde sauf celui du suspect principal et de sa famille,y a pas d'avocat de tout le film,le fait que le père est survivaliste n'est jamais exploité,quand le suspect principal ou un autre disparait,tout le monde s'en fout,un gars avec le QI d'un enfant de 10 ans est capable d'avoir le permis mais pas de faire du mal selon le flic,...)

  • Les flics c'est pas des flèches !
    Les ellipses ne m'ont pas gênée.
    Juste le fait que Loki croise le regard du suspect à capuche lors de la veillée des voisins... c'est too much.

  • 'tain j'ai kiffé ma race !!!

  • aaaaaaaaaaaah ! Et Adèle ?

  • ah non, bof... Pas Adèle... l'actrice est bonne, mais ça m'a un peu lassé.

  • pfffffffffffff.

  • qu'est ce que tu gonfles ?

  • Ouais et vaut mieux pas être dans les parages quand je dégonfle !

  • Les acteurs sont excellentissimes. J'ai découvert Hugh Jackman ! La pluie omniprésente est oppressante à souhait comme dans Seven. J'ai adoré et si j'en juge par mon bras bleui par le manque de circulation sanguine, ma dulcinée a bien flippé également :)

  • C'est normal tout ça :-) Moi c'est le bras du fauteuil que j'ai mis en charpie.

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