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jessica chastain

  • MISS SLOANE

    de John Madden °

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    Avec : Jessica Chastain, Mark Strong, Sam Waterston

    Synopsis : Elizabeth Sloane est une femme d’influence brillante et sans scrupules qui opère dans les coulisses de Washington. Face au plus grand défi de sa carrière, elle va redoubler de manigances et manipulations pour atteindre une victoire qui pourrait s’avérer éclatante.

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  • A MOST VIOLENT YEAR de J.C. Chandor **

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    Synopsis : New York - 1981. L'année la plus violente qu'ait connu la ville. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l'époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.

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  • DES HOMMES SANS LOI de John Hillcoat ***

     Des hommes sans loi : photo Tom HardyDes hommes sans loi : photo John Hillcoat, Mia Wasikowska	, Shia LaBeoufDes hommes sans loi : photo Jessica Chastain, John Hillcoat, Tom HardyDes hommes sans loi : photo Gary Oldman 

    Les frères Bondurant, Forrest, Howard et Jack sont les rois du pétrole, plus exactement de la contrebande d'alcool fort puisque la Prohibition sévit en ces années difficiles. Leurs alambics planqués dans la forêt ils profitent du commerce juteux de leur production. Cela se passe en 1931 dans le Comté de Franklin en Virginie et les frères Bondurant ont réellement existé. Mais peu importe, ce qui compte ici est davantage la façon dont l'histoire est racontée, l'atmosphère que l'histoire elle-même et plus encore la personnalité des trois frères, soudés et seuls au monde face aux bandes rivales et à la police qui traque les trafiquants de façon très laxiste. Jusqu'au jour où débarque directement de la ville un agent très spécial et très déterminé qui entend bien kärchériser la région de ces hors la loi avec des méthodes pas très catholiques ! La guerre est déclarée.

    Dans la même période, arrive de Chicago, Maggie, une rouquine flamboyante qui va mettre le coeur de cette brute de Forrest en vrac, tandis que Jack le plus jeune va perdre le sens commun pour les beaux yeux de la jolie Bertha, coincée entre son éducation mormonne et un père plus rigoriste qu'un ayatollah. Quant à Howard, le pittbul de la famille, il est violent, irresponsable et épri de son flacon d'alcool qui ne le quitte jamais.

    Ce film est vraiment ce qu'on peut appeler de la très très belle ouvrage. Visuellement une splendeur. Ce qui n'est évidemment pas suffisant pour faire un grand film. Mais justement le réalisateur ne se contente pas de faire joli. Dans des paysages d'une beauté à couper le souffle, on oscille sans cesse et avec bonheur entre le western et le film de gangsters faisant de ces Hommes sans loi ce qui pourrait devenir un classique du genre.

    Des célébrités telles que Al Capone sont évoquées, mais on ne quitte jamais la campagne de ce Comté de Franklin et cela rend ce déchaînement de violence encore plus absurde tant il semble se concentrer dans un espace très limité entre voisins qui se connaissent. Il y a une progression, une succession de faits, d'événements et d'erreurs dont on sent qu'ils vont aboutir à une explosion inéluctable de la violence. Et pourtant quelques embellies, quelques moments de douce sérénité dus aux deux beaux personnages féminins, vont un temps adoucir les ardeurs belliqueuses masculines. Provisoirement. L'amour ne peut décidément rien face à la bêtise des garçons.

    Le moment fatidique est arrivé ! Il faut que je vous parle du casting ***** de folie de ce film. D'abord le tout jeune Dane DeHaan très prometteur dans Chronicle tient ses promesses. Un peu comme les filles de l'histoire, il n'est que douceur et pureté. L'étonnant Guy Pearce s'est fait une tête de nazi absolument grotesque. Cheveux gominés, raie au milieu, sourcils rasés on sentirait presque l'odeur du parfum écoeurant dont il s'asperge. Vraisemblablement homosexuel refoulé, il est d'un sadisme et d'une sauvagerie dont il jouit manifestement. Il est à l'origine des scènes les plus violentes et barbares du film. Gary Oldman ne fait que quelques apparitions infiniment sexys qui valent forcément le déplacement. Sa cruauté, il la cache, au contraire de Pearce, sous des dehors très chics et élégants. Les filles Jessica Chastain (sublime) et Mia Wasikowska (craquante) malgré la minceur de leurs rôles, quoique leurs personnages soient essentiels, parviennent à exister devant ces hordes de garçons souvent déchaînés.

    Mais ce sont les deux frangins Jack et Forrest, Shia* Labeouf et Tom Hardy qui réussissent à distancer tout le monde par leur prestation exceptionnelle. La transformation, l'évolution progressive de Jack/Shia, de jeune homme plutôt craintif et lâche à jeune caïd sûr de lui mais inconscient est remarquable. Sa présence est souvent irradiante et à l'image de la jolie Bertha/Mia, il est difficile de lui résister. Quant à Tom Hardy... que dire ? Massif, robuste et vigoureux, son personnage fait l'objet d'une véritable légende selon laquelle il serait invincible pour avoir survécu à plusieurs catastrophes ou épidémies. Il profite de ce mythe jusqu'à s'être convaincu lui-même de son immortalité. Cette légende et sa force herculéenne font qu'il s'oppose  et affronte tout le monde avec un aplomb insensé. C'est plus un homme d'action que de discours et il a évidemment un mal fou à exprimer le moindre sentiment. Lorsqu'enfin, empoté qu'il est, il se laisse approcher par  sa protégée, la somptueuse Maggie (Jessica Chastain, divine), elle lui souffle : "et bien toi, on peut dire que tu sais faire attendre une femme !"

    Forrest/Tom grogne, bougonne et marmonne plus qu'il ne parle. Bizarremment ça le rend irrésistible. Chacun de ses grognements, chacun de ses regards implacables transpercent l'écran. Même de dos il impose sa présence. Depuis Bronson, je n'en ai jamais douté, cet acteur est GRAND ! Ici il est magistral.

     

     

    *j'ai appris à Venise qu'il faut prononcer Shaï !

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  • TAKE SHELTER de Jeff Nichols **(*)

    Take Shelter : photo Jeff Nichols, Michael Shannon (II)Take Shelter : photo Jeff Nichols, Jessica ChastainTake Shelter : photo Jeff Nichols, Jessica Chastain, Michael Shannon (II), Tova Stewart

    Curtis semble posséder ce qu'il y a de mieux sur terre. Il est celui dont ses collègues disent "tu as de la chance !" Et effectivement, il a une femme superbe et aimante, une petite fille délicieuse, une jolie et grande maison, un bon boulot, des potes. La seule ombre au tableau pourrait être le handicap de sa fille, sourde et muette, mais sa femme et lui assument tellement et mettent tellement tout en oeuvre pour qu'elle soit une enfant comme les autres que rien ne pourrait assombrir le tableau. D'ailleurs ne sont-ils pas en attente d'ici quelques semaines d'une opération miraculeuse qui va permettre à la petite de se voir poser des prothèses auditives ? Cerise sur le crumble, Curtis a une excellente mutuelle !

    Fin de l'histoire ? Que nenni. Brusquement Curtis devient la proie de visions d'apocalypse : une terrible tempête menace la terre. D'épouvantables cauchemars qu'il juge prémonitoires confirment ses hallucinations. Mais Curtis se fout comme de l'an 40 de la fin du monde, ce qui le préoccupe uniquement c'est sa petite famille qu'il veut protéger. Dès lors et jusqu'à l'obsession il se met à aménager l'abri anti-tempête de son jardin, multipliant les dépenses, hypothéquant la maison, contractant un prêt, s'absentant du travail...

    "Take shelter" n'était pas loin d'être le grand film qui aurait justifié les termes de "magnifique", "vertigineux", "magistral" lus et entendus un peu partout. J'ai trouvé qu'il ne l'était pas car Jeff Nichols commet de fâcheuses erreurs qui nuisent au climat anxiogène du film qu'il avait pourtant réussi à installer dès les premières images. Dès le premier cauchemar de Curtis et alors que rien ne nous laisse supposer qu'il s'agit d'un cauchemar, le réalisateur nous rassure : ce n'est "qu'un" cauchemar, aussi terrible soit-il. A partir de là, dès que des situations nous paraîtront un tantinet hors normes, l'effet d'angoisse sera largement atténué. La scène où sa femme est seule trempée au milieu d'une pièce avec gros plans insistants sur un grand couteau de cuisine est à ce titre parfaitement ratée et ridicule. Il poussera même la maladresse jusqu'à nous faire sursauter en faisant apparaître des ombres imaginaires donc, devant une porte ou une fenêtre. C'est dommage. Même si on ne doute pas un instant que Curtis devienne de plus en plus dérangé dans sa tête par l'ouragan qui s'y installe, on ne tremble pas comme on aurait dû.

    Néanmoins, il reste le traitement souvent original d'un film de fin du monde qui voudrait en général que chacun prenne soin de chacun. Pas de héros qui veut sauver l'humanité et même s'il est seul contre tous à affirmer que la tempête approche, il ne cherche qu'à mettre sa femme et sa fille à l'abri. Pas d'altruisme exacerbé chez Curtis, le sort de ses semblables lui importe peu. L'autre grande particularité est que Curtis ne s'isole pas dans sa "folie". Il reste conscient des changements qui s'opèrent en lui et cherche à les comprendre. Il ne tarde pas à consulter son médecin qui le dirige vers une psychologue. Il rend visite à sa mère enfermée depuis 25 ans dans une unité de soins spécialisés pour schyzophrénie paranoïde (la totale !) et craint l'hérédité de ses troubles. Il finit par en parler à sa femme dont, autre surprise, l'amour et la compréhension sont infaillibles. Et malgré l'énergie qu'il met à s'en sortir, rien ne l'arrête dans l'aménagement de l'abri. On s'affole parfois de constater à quel point la femme de Curtis lui garde sa confiance et continue de lui confier leur petite fille si fragile et cela met heureusement un peu de stress dans une approche parfois trop lisse de ce qui devrait être terrifiant.

    MAIS, il reste les acteurs. La désormais parfaite mère américaine est une fois encore ici représentée sous les traits gracieux et doux de l'excellente Jessica Chastain. Et il y a Michaël Shannon, géant paumé et anéanti au visage de plus en plus tourmenté. Il incarne avec une intelligence rare les abîmes de perplexité qui peuvent ravager un homme brusquement rongé par un mal qui le domine et finit par l'envahir. Son impressionnant calme apparent, sa douceur contrôlée, ses larmes de panique, son unique scène de colère qui laisse tout le monde pétrifié sont la pièce maîtresse de ce film qui vaut surtout pour lui.

    La tempête extrême va t'elle survenir ou n'est-elle que le fruit de l'aliénation d'un esprit anxieux ? Il faut aller voir le film pour le savoir !