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MANOS SUCIAS de Josef Wladyka ***

215308_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgDelio et Jacobo sont frères mais ne se voient plus depuis des années. Ils vivent à Buenaventura, la ville la plus dangereuse de Colombie (et même du monde paraît-il). Leur point commun est qu'ils sont sans travail et un de leurs amis communs leur trouve un "emploi" auprès d'un narcotrafiquant.

Ils devront transporter cent kilos de cocaïne à l'intérieur d'une torpille accrochée à une petite barque, traverser des zones dangereuses, affronter les contrôles de la police maritime et se faire passer pour des pêcheurs. Ils seront accompagnés par Miguel, un truand armé et très versatile.

 

Le voyage sur le Pacifique à bord de leur petite embarcation va être l'occasion de retisser des liens entre les deux frères, d'apprendre à se connaître mais aussi découvrir comment survivre, faire des choix, prendre des décisions, passer pour Delio le plus jeune, avec stupeur et frayeur de l'insouciance à l'horreur d'une réalité qu'il ne soupçonnait pas.

 

Je retire tout ce que je disais l'autre jour sur la déception mitigée que me procurent parfois les films du bout du monde. Celui-ci est une totale réussite et j'ai failli passer à côté à cause de la tiédeur de Laurent Delmas (France Inter) qui y a vu plus de défauts que de qualités.  Je me demande ce qu'il lui faut ! Un bon Garrel j'imagine, je crois qu'il a adoré ce film misogyne. 

 

Ce Manos sucias (des mains sales) est parfait et même si le scenario tient sur un post-it : le voyage d'une torpille chargée de cocaïne tirée par un rafiot avec à son bord trois gus dont un peu fréquentable, il va bien plus loin que son argument en laissant sur le côté tous les clichés en matière de films colombiens.

 

Premier film avec deux acteurs incroyables (deux beautés Christian James Advincula, et Jarlin Martinez) dont c'est également le premier tournage, il réussit à mener de front un suspense haletant jusqu'à la dernière seconde car la torpille va faire des envieux, mais aussi sans s'attarder sur les bidonvilles, à nous donner un aperçu de ce que vivent les habitants de ce coin du monde insensé pris au piège entre les trafics de drogue, les paramilitaires, les Farc, les militaires ! Terrifiant. La menace est partout, en ville, dans la jungle, sur l'eau ! Et il ne reste plus, comme moyen de s'en sortir (et encore !) que de s'adonner au trafic.

 

Lors de quelques pauses, les trois voyageurs se retrouvent autour d'un feu et discutent footbal. Qui du Roi Pele le noir ou de Zico le blanc est le plus grand joueur du monde ? Miguel le trafiquant se fait alors amical et inspire confiance à Delio et Jacobo. Puis soudain le racisme naturel (les deux jeunes sont noirs et Miguel est blanc) de cet abruti bas de plafond reprend le dessus et le danger, le doute, la suspicion et la crainte réapparaissent. Miguel va-t-il finir par se servir de son flingue ?

 

Une autre séquence surprenante réinvente la course poursuite. Des motos aménagées utilisent les voies de chemin de fer pour circuler. Il faut le voir pour comprendre et le croire !

 

Mené sans temps mort, un suspens qui ne faiblit pas, des acteurs solides, j'applaudis fort !

Commentaires

  • Le drapeau colombien ne flotte pas encore chez moi. Du coup, ta chronique me donne envie de voir ce film. Je ne suis malheureusement pas sûr d'en avoir le temps. On verra bien.

    Merci, en tout cas, d'en avoir parlé. Tu sais que je suis un adepte du "cinéma du bout du monde", comme tu dis. Ou en tout cas de filmographies "exotiques".

  • Et celui-là est vraiment formidable.

  • Quand Laurent Delmas est très tiède sur un film, je peux être quasiment sûre qu'il me plaira ... et vice-versa. Je ne partage pas ses goûts.

  • Il est pénible.
    La voix de sa copine m'insupporte mais elle est capable de véritables enthousiasmes !

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