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LES SALAUDS DORMENT EN PAIX d'Akira Kurosawa (1960) *** - LUMIÈRE 2015 - GRAND LYON FILM FESTIVAL

DANS LA SECTION AKIRA KUROSAWA - LES ANNÉES TOHO

 

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Kurosawa fut recruté par les studios de la Toho et leur restera d'une fidélité exemplaire. La personne qui nous présente le film (dont j'ai oublié le nom) nous dit qu'il s'agit d'un film rarement présenté au cinéma et que nous serons les premiers chanceux à le voir restauré.

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La très longue scène d'ouverture met en scène tous les protagonistes qui sortiront après la réception de ce salon luxueux d'un grand hôtel.

 

Le Président d'une grande société immobilière marie sa fille Yoshiko à son dévoué secrétaire particulier Nishi qui, non content de s'être attiré les faveurs de la fille et rendu indispensable au père, est également devenu l'ami du fils. Nishi a en effet tout de l'homme parfait, mari, ami, employé modèle et idéal. C'est Toshiro Mifune et il est d'une beauté rare. Lorsque la pièce montée arrive, elle est suivie d'une autre qui a la forme de la copie exacte d'un immeuble d'où un collaborateur s'est suicidé du septième étage. Et au septième étage du gâteau il y a une fleur rouge. Vive émotion dans l'assemblée mais le Président vaguement troublé choisit d'ignorer cette provocation...

 

Un autre collaborateur se suicide en sortant de prison après avoir purgé une peine et tenu bon en ne dénonçant pas son patron, un autre encore est vivement encouragé à le faire. Dans ce milieu des affaires tout n'est que corruption et manipulation mais il semblerait qu'un mystérieux inconnu cherche à y mettre fin. Or, rien n'est simple ni évident et même les victimes en arrivent à se comporter comme les bourreaux : « il est difficile de haïr le mal sans pour autant se laisser posséder par lui ».

 

Le réalisateur porte une charge impitoyable contre le système économique corrompu de son pays et avec ce film qui porte incroyablement bien son titre (français en tout cas) il démontre à quel point les hauts dignitaires des plus grandes sociétés ne reculent devant rien pour assouvir leur soif de pouvoir et d'argent. A un moment il filme le Président de la société, pourtant salaud intégral comme un bon papa protecteur et aimant sa fille légèrement handicapée et son feignant de fils. Même cette façade finira pas se craqueler de façon impitoyable.

 

On découvre au fil d'un scenario implacable une vengeance quelque peu troublée par la survenance d'un sentiment inattendu et incompatible : l'amour.

 

On dirait parfois un film noir américain tant les intérieurs, les costumes sombres, les grosses voitures évoquent le cinéma ricain des années 40 et 50. Par contre, le jeu des acteurs, excepté celui de Toshiro Mifune étonnamment juste et moderne, est totalement outré dans le style des films muets, et prête parfois à rire franchement. Il semblerait que cette façon de jouer soit voulue par Kurosawa et que regarder ses films sans le son soit une expérience intéressante.

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