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LEGEND de Brian Helgeland ***(*)

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Dans les années 60 à Londres, les jumeaux Reggie et Ronnie Kray règnent en maître sur l'Est End de la capitale anglaise. Braquages, agressions, rackets sont leur quotidien. Ils sont aussi propriétaires de boîtes de nuit et d'un casino.

S'ils sont craints et respectés dans le quartier, ils sont également dans le collimateur du policier Nipper Read qui, sans aucune discrétion, ne les lâchent pas d'une semelle. Mais Reggie tombe follement amoureux de Frances, la schizophrénie et la paranoïa de Ronnie prennent des proportions ingérables, un parrain américain veut s'associer aux frangins. Tous ces événements réunis font que les ennuis commencent et que tout va tourner mal parce que les gens heureux même dans le crime organisé n'ont pas d'histoire.

 

Pour les films de gangsters mafieux, je l'ai déjà dit, mais passer après De Palma et Scorsese est un sacré pari que personne ne parvient à remporter. Difficile de dépasser les maîtres. Donc, indéniablement, on a une impression de déjà vu, la sensation de tout connaître de ce milieu alors que le commun des mortels tel que moi en est aussi éloigné que possible et une difficulté à être surpris malgré l'étrangeté opaque et violente de ce milieu. Il faut donc pour tenter de se hausser au niveau, trouver une façon inédite de raconter le micmac tout en s'aidant de l'indispensable voix off ou découvrir des personnages inédits. Et là, Brian Helgeland a trouvé qu'un pourri ne suffisait pas. Ce doit être en creusant dans l'histoire mafieuse, qu'il a découvert les Kray, qui ne se contentent pas d'être frères, mais d'être jumeaux. Aussi différents que possible, et à ce titre Tom Hardy dans le double rôle n'a jamais été aussi beau ET aussi laid, et malgré tout unis par cette relation hors du commun, que seuls des jumeaux peuvent entretenir. On peut d'ailleurs regretter que le réalisateur ne creuse encore pas plus profond ce lien à la fois fusionnel et toxique qui est l'un des atouts de l'histoire.

 

Tout est parfaitement soigné dans la reconstitution du quartier, de l'époque, des boîtes de nuit et jusque dans la musique so sixties. La jeune femme dont tombe éperdument amoureux Reggie cherche à tout prix à faire sortir son homme adoré de cet engrenage de violence. Mais c'est un fait, même l'amour ne permet pas de se débarrasser de cette sensation de pouvoir. Régner, obtenir de l'argent facilement par tous les moyens mis à la disposition de ces types sans morale, être respecté devient aussi indispensable que respirer.

 

Je dois avoir dépassé un stade dans mon seuil de tolérance à la violence, sans doute grâce à ou à cause de Tarantino, car ces excès voire cette surenchère de sauvagerie invraisemblable, la manière de plus en plus raffinée (façon de parler) qu'ont les réalisateurs de la traiter, ne me gênent plus, pire, cela m'amuse. Difficile en effet de ne pas rire lorsque l'on voit Tom Hardy/Ronnie se précipiter dans un combat à la mitraillette avec une hache et un marteau. L'acharnement qu'il met à achever ses victimes m'amuse. Tant mieux, cela me permet de ne plus regarder ce genre de film avec une main devant les yeux. Donc, vous êtes prévenus, âmes sensibles s'abstenir. Si Reggie est violent et fait facilement usage de ses poings, Ronnie totalement hors de contrôle lorsqu'il ne prend pas son traitement est véritablement un malade mental incontrôlable. Leur dépendance et leur loyauté l'un envers l'autre sont un des moteurs de ce film dont je le répète, j'aurais aimé qu'elles soient davantage approfondies.

 

On se doute du bonheur que ce doit être pour un acteur d'interpréter deux facettes d'un même personnage qui plus est lorsqu'ils sont véritablement deux. Tom Hardy est un choix judicieux pour ce double rôle à Oscar. On connaît ses grognements, sa capacité à être imperturbable quoique totalement ingérable. Ici il ajoute beaucoup de nuances à sa palette de jeux déjà étendue. Amoureux sincère et patron incontestable du petit monde qu'il gère, il est drôle, séduisant, sexy, inquiétant, désespéré et j'en passe et en oublie. Qu'il supplie ou qu'il commande, il est convaincant.

 

Malgré la double présence ogresse, vampiresque de Tom Hardy, la minuscule et frêle Emily Browning tient une place impressionnante et parvient à être à la hauteur du monstre. Un exploit.

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