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ANYBODY'S WOMAN

 

(LUMIÈRE 2016) 

de Dorothy Arzner ***

États-Unis , 1930

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Avec : Ruth Chatterton (Pansy Gray), Clive Brook (Neil Dunlap), Paul Lukas (Gustav Saxon)

Histoire permanente des femmes cinéastes : Dorothy Arzner

Rétrospective d’une pionnière, scénariste, monteuse, l’une des premières réalisatrices dans un studio hollywoodien, première femme à tourner un film parlant et à intégrer la Director’s Guild of America, inventrice du micro à perche. Féminisme, homosexualité, domination masculine, les thématiques de ses films sont étonnamment contemporaines et puissantes.

Synopsis : La chorus girl Pansy Gray (Ruth Chatterton) est poursuivie pour outrage à la pudeur. Elle est défendue par Neil Dunlap (Clive Brook), et aidée par l’avocat Gustav Saxon (Paul Lukas). Plus tard, alors que sa femme l’a quitté pour un autre, Dunlap sombre dans l’alcool. Un jour, sans la reconnaître, il invite Pansy à une soirée. Il se réveille marié avec elle. Saxon va tenter de la séduire…

Dorothy Arzner est vraiment la belle découverte que j'aurais fait lors de ce festival (qui continue...) et mon gros coup de cœur reste encore jusque là Merrily we go to hell.

Ici encore, deux personnes issues de milieux opposés se retrouvent mariés et doivent composer avec leurs origines et aussi leur alcoolisme. Cette fois c'est la fille qui est sans le sou et l'homme un aristocrate. Au début la cohabitation est difficile, il est même question séparation. Pansy est mal acceptée dans le milieu bourgeois. La sœur de Neil la considère comme une arriviste et certains amis se permettent des privautés qu'ils n'auraient pas avec des femmes de leur monde. Puis peu à peu les deux époux apprennent à se connaître, à s'apprécier et surtout à reconnaître les valeurs humaines chez l'autre. Là encore on est entre gens intelligents qui réfléchissent et discutent.

Le film est également un plaidoyer féministe et à plusieurs reprises Pansy évoque la difficulté d'être une femme sans argent dans ce monde de brutes machistes. Ici aussi il y aura un amoureux respectueux, éconduit qui reste un peu dans l'ombre.

L'humour est omniprésent. On rit franchement.  Les dialogues sont brillants. Ruth Chatterton est une tornade blonde qui sait se montrer touchante. Clive Brook est beaucoup moins sexy que Fredrich March et en fait des tonnes puisqu'il est alcoolisé pratiquement du début à la fin.

Ce film est une rareté, même pas sorti en DVD. 

Anybodys-Woman

 

Extraits du catalogue :

Une storyline classique, mais traitée par Dorothy Arzner, le résultat est très différent. Le film est à contre-courant. Alors que bon nombre de films montraient alors des happy-ends éblouissantes, la fin d'Anybody’s Woman est d’une étonnante sobriété. Des retrouvailles simples, l’acceptation de l’autre, de la tendresse, aucune effusion, pas de romantisme. 

 

Née à Los Angeles en 1897, Dorothy Arzner évolue très tôt parmi les acteurs : son père Louis tenait un restaurant à Hollywood, fréquentée par de nombreuses vedettes. Elle entame des études de médecine à l’université, mais, en visitant un studio, elle décide de devenir réalisatrice : « Quitte à entrer dans l’industrie du cinéma, autant être cinéaste, car c’est lui qui dirige tout le monde. » Elle entre en 1919 aux studios Famous Players-Lasky Corporation (futurs studios Paramount) en tant que dactylo au service des scénarios. Elle gravira un à un tous les échelons, devenant tour à tour lectrice de scénarios, scripte, assistante monteuse, chef monteuse, scénariste. Alors qu’elle envisage de rentrer à la Columbia pour enfin devenir réalisatrice, elle est retenue de justesse par la Paramount qui lui confie la réalisation de Fashions for Women en 1927. Trois ans plus tard, Dorothy Arzner signe Anybody’s Woman, succès critique et public.

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