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EMILY DICKINSON, A QUIET PASSION

de Terence Davies ***

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Avec Cynthia Nixon, Jennifer Ehle, Johdi May, Keith Carradine

Synopsis : Nouvelle-Angleterre, XIXème siècle. Dans son pensionnat de jeunes filles de bonne famille, la jeune Emily Dickinson ne cesse de se rebeller contre les discours évangéliques qui y sont professés. Son père se voit contraint de la ramener au domicile familial, pour le plus grand bonheur de sa soeur Vinnie et de son frère Austin. Passionnée de poésie, Emily écrit nuit et jour dans l’espoir d’être publiée.

Les années passent, Emily poursuit sa recherche de la quintessence poétique. La rencontre avec une jeune mondaine indépendante et réfractaire aux conventions sociales ravive sa rébellion. Dès lors, elle n’hésite plus à s’opposer à quiconque voudrait lui dicter sa conduite. Personnage mystérieux devenu mythique, Emily Dickinson est considérée comme l’un des plus grands poètes américains.

Voilà sans doute le film le plus triste voire le plus déprimant que j'ai vu depuis longtemps. Et pourtant. J'ai aimé. La musique hypnotique m'a laissé clouée au fauteuil jusqu'à l'ultime mesure. La salle encore plongée dans le noir je me morfondais sur le sort d'Emily Dickinson. Je ne connais d'elle que le nom. La poésie reste toujours pour moi une abstraction totale dont j'ai toujours beaucoup de mal à saisir le sens et la portée.

J'aurais mille critiques à formuler, notamment à propos des agonies de la mère d'Emily et d'Emily elle-même, vraiment trop appuyées, mais ces critiques seraient vaines parce que malgré tout, j'ai aimé. Le romantisme foudroyant mais austère de ce genre de films me convient. Et j'aime que le cinéma me raconte la vie et l'œuvre de personnages ayant existé et me les fasse découvrir.

A une époque où les filles n'avaient encore d'autres choix que d'offrir leur âme à Dieu ou leur vie à un mari, Emily entre en rébellion. Bien que croyante, elle refuse de se prosterner en prières ou à la messe et ose des propos audacieux sur la liberté féminine, l'injustice de l'inégalité homme/femme. Elle s'emballe pour Vryling Buffam, une jeune femme drôle, irrésistible, moderne qui finira pourtant par se marier. Son cœur s'enflammera pour un pasteur marié qui n'aura que le courage de la fuir. Comment affronter une femme aussi libre ?

Emily Dickinson éprouve également une passion sans faille pour sa famille. Les parents et les trois "enfants" vivront toujours ensemble. Sa sœur Vinnie lui voue une admiration sans borne alors que le frère s'opposera souvent au tempérament bouillonnant et intransigeant de sa sœur. On retrouve cet atmosphère familiale qui était la marque des Brontë et des Dashwood pour la fiction.

Mais c'est dans l'écriture quotidienne, nocturne, acharnée qu'Emily puise sa raison d'être. Et malgré ses efforts et la somme considérable de ses écrits, seuls quelques poèmes, souvent rectifiés par l'éditeur, seront publiés de son vivant alors qu'elle est considérée aujourd'hui comme un génie poétique.

La neurasthénie chronique de sa mère, la mort de son père, vont la plonger dans une sorte de prostration. Et la seconde partie, très austère nous la montre recluse, incapable de sortir de sa chambre et de s'entretenir avec ses semblables malgré le soutien inaltérable de sa sœur.

Les dialogues très écrits, très littéraires, vifs et souvent ironiques, deux plans séquences circulaires de toute beauté, un "morphing" magnifique pour montrer le passage du temps, une atmosphère vibrante, une actrice inspirée font le bonheur de cette reconstitution d'époque soignée, éclairée à la bougie.

Terence Davis m'avait déjà chavirée en 2012. Mais on ne peut pas dire qu'il fasse un cinéma facile d'accès.

Commentaires

  • J'attendais ton avis ; les extraits ne me parlent pas, je crains l'ennui. Et j'ai détesté "The Young Lady", du coup les films en costumes avec les femmes contrariées, je me méfie. On verra ...

  • La Young Lady Macbeth résistait violemment. Ici l'insatisfaction chronique des personnages atteint plutôt la santé mentale ou au moins l'humeur.
    Les dialogues sont très féministes et à eux s'opposent la bêtise, le machisme, l'obscurantisme religieux. Les joutes verbales sont savoureuses.
    La 1ere partie est assez lumineuse et parfois drôle. La seconde vraiment très sombre...

  • Je n'ai pas réussi à me laisser chavirer par le charme de cette réalisation et n'ai pas été convaincue par E.D là !

  • Il est vrai que tout cela est un peu froid.

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