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GAUGUIN - VOYAGE DE TAHITI

d'Edouard Deluc ***

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Avec Vincent Cassel, Tuheï Adams, Malik Zidi

Synopsis : 1891. Gauguin s’exile à Tahiti. Il veut trouver sa peinture, en homme libre, en sauvage, loin des codes moraux, politiques et esthétiques de l’Europe civilisée. Il s’enfonce dans la jungle, bravant la solitude, la pauvreté, la maladie. Il y rencontrera Tehura, qui deviendra sa femme, et le sujet de ses plus grandes toiles.

De plus en plus désespéré de ne pas être reconnu en France, de ne pouvoir vivre de son art où il ne trouve "plus  un paysage, plus un visage qui mérite d'être peint", contraint de travailler dur pour gagner quelques centimes, Gauguin abandonne sa femme et ses cinq enfants qui refusent de le suivre pour redevenir un sauvage, un enfant et partir à Tahiti. Dans son imagination, l'endroit est un paradis sur la terre où l'on peut vivre de rien ou presque. Erreur colossale. Au bout du monde, sur une île de rêve et comme partout l'argent est indispensable pour survivre et revoilà Gauguin forcé de travailler comme docker pour gagner sa pitance.

La bienveillance d'un médecin et la rencontre de Tehura vont lui redonner force et espoir et lui permettre de recommencer à peindre, sans doute ses plus belles toiles.

Il ne s'agit pas d'un Biopic puisque le réalisateur se concentre sur une période de quelques années durant lesquelles Gauguin a vécu en Polynésie. Il en tire un film nonchalant et contemplatif mais jamais ennuyeux même si on aurait aimé en apprendre davantage sur cet homme étonnant et surtout sur l'artiste et sa création. Il se garde aussi bien de révéler que la jolie Tehura avait 13 ans dans la vraie vie alors que l'artiste en avait 43. Chaque fois que je découvre ce genre d'aberration je me souviens de ce moment où Gérard Depardieu dans Fort Saganne s'écriait, alors qu'on lui proposait une jeune beauté saharienne pour se détendre : "je ne suis pas venu dans le désert pour passer mes nerfs sur des enfants" (ou quelque chose d'approchant). Je sais, je suis hors sujet mais je suis toujours choquée que des hommes d'âge plus que mûr puissent être attirés par des petites filles. Passons.

Edouard Deluc a eu la bonne idée de confier le rôle de Gauguin à Vincent Cassel et  encore plus de ne pas le lâcher d'une semelle. Je crois que l'acteur, malgré la lourdeur de sa démarche, l'amaigrissement considérable, les traits creusés, le visage ravagé par la souffrance et la maladie, n'a jamais été aussi beau. Et sans doute également jamais aussi bon. Le voir de dos tituber jusqu'à s'effondrer terrassé par un infarctus fait un mal de chien. On sent que l'acteur fait littéralement corps avec son personnage, qu'il lui a tout donné ou que l'autre lui a tout pris. Et c'est magnifique.

Le réalisateur a également l'intelligence de ne pas insister sur la beauté enchanteresse des paysages ou une douceur de vivre idéalisée, ce qui m'aurait paru être une facilité. Même s'il est évident que les grands arbres, les cascades, les polynésiens donnent des envies de voyager loin.

Et puis tant pis si j'insiste, mais il y a Vincent Cassel, inoubliable ici. J'aime qu'un réalisateur capte la douceur d'un acteur qu'on a plutôt tendance à connaître sanguin et facilement querelleur. Ici tout captive chez lui jusqu'à sa voix d'une infinie douceur encore.

La magnifique Tuheï Adams qui interprète Téhura ressemble parfois étonnamment à son modèle.

Commentaires

  • J'ai bien aimé aussi. Le film ne tombe jamais dans le côté "carte postale".
    Vincent Cassel est effectivement très bien.

    Un biopic partiel et malin, même s'il est vrai qu'il lisse le personnage.

  • Ah non a part à de rares moments il ne dépeint pas une île paradisiaque en effet.
    Mais il gomme l'aspect colonialiste même s'il montre quand même les "gentils sauvages: à l'état primitif.
    Mais Vincent Cassel...

  • J'avoue n'avoir pas ressenti ce que tu dis de ce film à la bande annonce, et l'ayant trop vue, j'ai un peu fait le choix de passer mon tour. Toutefois ta critique donne matière à réfléchir !

  • Franchement moi aussi... la bande annonce du film associée à la Pub Renault m'a fatiguée...
    Mais je fais partie des cinéphiles (pas crédibles) qui aiment les biopics. Donc, je voulais en savoir plus sur Gauguin !
    Et franchement rater Vincent, ce serait dommage :-)

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