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UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR

de Claire Denis **

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Avec Juliette Binoche, Xavier Beauvois, Philippe Katerine, Gérard Depardieu

Synopsis : Isabelle, divorcée, un enfant, cherche un amour. Enfin un vrai amour.

Isabelle s'ennuie copieusement au lit avec son amant Vincent. Y-a-t-il encore des garçons dans la salle qui s'imaginent que bourriner une fille pendant dix minutes a la moindre chance de la faire jouir ??? Mais Isabelle se montre indulgente et simule comme personne. Elle a tellement envie d'aimer et d'être aimée en retour qu'elle se persuade être folle amoureuse de ce mufle, prétentieux, ennuyeux comme un banquier (interprété avec courage par Xavier Beauvois). A force de le voir se comporter de façon odieuse avec un pauvre serveur de bar et s'entendre dire : "tu m'enchantes mais ma femme est merveilleuse je ne la quitterai jamais pour toi", Isabelle réagit. Ouf, j'ai eu peur. J'ai cru qu'elle allait coûte que coûte s'accrocher à ce type.

Du coq à l'âne nous passons à un autre prétendant, plus jeune, plus beau mais tout aussi indisponible. Il sait que sa relation avec sa légitime est condamnée mais il préfère laisser pourrir la situation que prendre la décision de partir. Cet homme est acteur et a un gros problème, outre qu'il peut s'enfiler trois bières en cinq minutes chrono, il n'aime que les préliminaires. Dès que la première fois a eu lieu, il n'y a plus d'avant et l'après ne l'intéresse pas. Isabelle lui propose de considérer qu'il y a un avant la deuxième fois mais non, pour "l'acteur" (interprété sans grande conviction par Nicolas Duvauchelle) ce n'est pas pareil.

Dès lors, on l'a compris, Isabelle  craint qu'elle ne rencontrera plus jamais l'amour, le grand, le vrai. Elle remet même le couvert avec l'homme avec qui elle a eu un enfant mais qui commet l'erreur de faire un geste malheureux (scène hilarante). Isabelle pleure beaucoup. Elle craint que sa vie sentimentale ne soit terminée. On la sent proche de la dépression mais chaque rencontre la relance dans l'aventure de la vie.

On ne peut pas dire que la réalisatrice traite le thème de la vie sentimentale des femmes cinquantenaires (l'âge de Juliette) parce que Juliette en paraît 20 de moins, on a donc du mal à l'imaginer à cet âge délicat...  Et même si, excepté Nicolas Duvauchelle plus jeune qu'elle, les autres hommes ont plutôt plus que 50 ans (à vue d'œil), on a du mal à croire que cette femme jeune, belle, intelligente, artiste galère au point de ne rencontrer qu'une succession de mecs à problèmes et sans grand intérêt. C'est donc un catalogue peu reluisant de la gent masculine que nous sert Claire Denis et elle n'en sort pas grandie (la gent masculine). Suivront Sylvain (Paul Blain) le plus touchant des galants. Mais cette fois c'est le milieu social qui coince. Sylvain est plutôt bohême et a vécu un temps du RSA. Un ami d'Isabelle lui dira que ça ne se fait pas de mélanger les milieux et elle le croira !!! Puis viendra le tour d'Alex Descas et on se dit que là, l'élégance du garçon, sa délicatesse, tout ça... mais non, en une formule que je résumerais par "faut pas me faire chier sinon je me barre", il démontre qu'il ne vaut pas mieux que le premier. Isabelle donc couche et s'emballe à tour de bras et va de déconvenue en déconfiture. C'est couillon.

Vous l'avez compris, je me suis copieusement ennuyée pendant ce film mais au moins je n'étais pas au lit avec Xavier Beauvois ! J'avais juste envie de dire à Isabelle/Juliette de partir dans le Lot, cheveux au vent, avec Mathieu, son voisin bienveillant, le seul à prendre de ses nouvelles et interprété avec génie par Philippe Katerine ! Evidemment, il est coiffé comme un dessous de bras, bien sûr son écharpe moche semble dater des années cinquante, et son "par-dessus" de la même époque. Mais j'ai l'impression qu'avec lui, elle rirait aux larmes au lieu de pleurer aux éclats et j'ai bien l'impression aussi que mine de rien, il serait capable de la faire jouir. Mais non, Isabelle est parisienne, artiste etc...

Quittons ce catalogue peu reluisant des divers amoureux et parlons des dialogues. Je n'ai jamais lu Christine Angot et ce n'est pas ce film qui m'en a donné l'envie. J'ai cru comprendre qu'elle en était responsable et je les ai trouvés affligeants de bêtise et d'une prétention abyssale, inutilement tarabiscotés. Evidemment on peut sourire de tous ces gens qui se la racontent et parlent pour ne rien dire mais quand c'est ennuyeux à ce point, ça ne fait par rire ! Ou alors n'ai-je pas accès à l'humour Angot/Denis. Ce doit être ça.

MAIS,

je dois admettre que Juliette Binoche est formidable d'un bout à l'autre du film malgré l'incongruité et le manque de crédibilité de certaines situations et d'une grande simplicité alors que les dialogues prétentieux ne s'y prêtaient guère. Et puis Claire Denis nous réserve un final qui ne ressemble à aucun autre et oblige, dans le silence, à ce que tous les spectateurs ne bougent pas un orteil.

A un quart d'heure de la fin surgit l'ogre immense du cinéma français et Gérard Depardieu est un "voyant" qui dit des choses troublantes à Isabelle sur son passé, son présent, son avenir et le beau soleil intérieur qu'il voit en elle derrière le sourire triste et les yeux embués. Tout ce qu'il dit semble être une bouillie indigeste (c'est toujours Mme Angot qui est aux dialogues j'imagine) mais il y a la façon. Il la regarde, il lui sourit, il lui redonne espoir, confiance même si c'est déconcertant pour elle d'entendre qu'elle va revoir un tel, en rencontrer un autre qui ne sera pas encore le "bon" pour finalement trouver la perle rare. Il ne faudra pas la rater.

Grâce à ce quart d'heure magique, à la voix et au regard de Depardieu, au sourire de Juliette, j'ai eu l'impression de ne pas avoir complètement perdu mon temps.

P.S. : quelqu'un aurait-il l'amorce d'une explication concernant la présence de Valeria Bruni Tedeschi ?

Commentaires

  • Valérie Bruni Tedeschi est une copine de la réalisatrice ? J'ai compris dès les premiers articles que ce n'était pas un film pour moi ; je m'ennuierai encore plus que toi si c'est possible.

  • Ah je ne sais pas. Son rôle dure 2mn juste le temps d'entendre son insupportable voix.

    Et ça n'a pas grand intérêt.

  • Valérie Bruni Tedeschi là pour montrer que Depardieu voyant conseilleur vit exactement le même genre de galère amoureuse que Juliette et que par conséquent ses solutions sont bidons puisque il n’en a pas pour lui-même ? (et/ou alors il profite de sa position pour draguer ses clientes sentimentalement vulnérables ?)

  • :-)
    J'ai cru comprendre que c'était sa femme mais cette scène est ratée... comme beaucoup d'autres. Quel charabia.

  • Moi je l'ai bien aimé ce film mais c'est vrai que les dialogues sont parfois un peu foutraques ... Enfin, Juliette B est solaire !

  • Bien lourdingues et pas crédibles.
    Lumineuse, magnifique.

  • "Valérie Bruni Tedeschi là pour montrer que Depardieu voyant conseilleur vit exactement le même genre de galère amoureuse que Juliette et que par conséquent ses solutions sont bidons puisque il n’en a pas pour lui-même ? (et/ou alors il profite de sa position pour draguer ses clientes sentimentalement vulnérables ?) "
    Ah enfin quelqu'un d'intelligent.
    Bon moi le film je l'ai regardé au début puis un peu laché au milieu mais la scène avec depardieu, sa femme et juliette binoche m'as fait "comprendre" pourquoi binoche avait des réactions si bizarres parfois ( surtout avec l'acteur (Nicolas Duvauchelle))
    Elle sont dû aux conseils bidons de son voyant qu'elle écoute stupidement avec un large sourire comme on peut le voir à la fin où il la conseille de pas continuer avec Alex Descas qui avait pourtant l'air le + sérieux.
    Franchement la fin du film qui est carrément le générique de fin est ptet la meilleure partie du film, on comprend pourquoi la femme est si bizarre après ptet je me trompe...
    Je supporte pas la lenteur d'angot, de la lenteur pour rien dire en prime.

  • J'ai pratiquement oublié ce film qui ne m'avait pas emballée excepté la longue scène générique avec Depardieu.

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