Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

A BEAUTIFUL DAY

de Lynne Ramsay **

1695604_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Joaquin Phoenix, Ekaterina Samsonov, Alessandro Nivola

Joe est un tueur à gages dépressif voire désespéré. Il vit encore avec sa maman mal en point. Lorsqu'un sénateur lui demande de chercher et lui ramener sa fille disparue, Joe la retrouve facilement mais les ravisseurs lui subtilisent à nouveau le "colis".

Le déluge de violence qui s'ensuit ne sera pas compensé par les quelques instants de tendresse d'un ours envers une poupée.

Il est des films qu'il conviendrait de voir deux fois. La première pour laisser toute sa place à l'effet de surprise et aux interrogations, la seconde pour tenter de bien comprendre ce qu'on a vu. Mais je ne pense pas que je m'infligerai une autre fois le spectacle de cet homme qui avance voûté et expédie ses "contrats" à l'aide d'un marteau. La réalisatrice nous épargne cette violence en gros plan, Joe intimera même à la petite de fermer les yeux, on lui en sait gré. Il nous suffit de le voir se précipiter massivement sur sa victime pour comprendre qu'elle a peu de chance de s'en sortir. Avec une arme à feu, il est beaucoup moins précis.

C'est quand même gênant de ne pas savoir ce que Lynne Ramsay a bien voulu nous raconter. L'histoire d'un vétéran, déjà bien amoché par la vie ? Et c'est sans doute cet aspect presqu'anecdotique du film qui fait affirmer au Times sur l'affiche que nous sommes face au Taxi Driver du XXIème siècle ? Il me semble que les deux films ainsi que Joe et Travis Bickle n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre même si tous les deux ont fait une guerre, en sont revenus moralement démolis et veulent tirer une gamine de la prostitution. Ou la corruption d'hommes politiques méprisables qui se livrent à des bassesses indignes sur des petites filles blondes aux yeux bleus ? Ce qu'une partie de l'humanité fait subir à l'autre n'est pas forcément ce qu'on a envie de vivre au cinéma, surtout quand de l'autre côté de la caméra on se livre à un exercice esthétisant.

Pourtant au début, j'ai eu la sensation que le film était filmé avec les pieds. Il faut dire que l'aspect artistique de plans hasardeux m'échappe totalement. Puis on découvre Joaquin Phoenix au physique aussi impressionnant qu'envoûtant, et là je peux comprendre qu'un ou une réalisatrice ait envie de lui coller aux basques. Dans ce cas on fait "In bed with Joaquin" mais pas ce machin pompeux sans queue ni tête ! Par flash régulier, on découvre que Joe a vécu une enfance martyrisée, qu'il se cachait la tête dans les mains puis dans un sac plastique pour ne pas assister aux coups que son père portait sur sa mère. Il a gardé de cette époque la délicieuse habitude de s'enfermer la tête dans un sac jusqu'à la limite de l'asphyxie. Joyeux.

La musique métallique et tonitruante achève de rendre ce film suffocant et sans grand intérêt.

De la réalisatrice, je vous recommande plus que vivement We need to talk about Kevin, où là déjà les enfants n'étaient pas à la fête...

Commentaires

  • J’ai bien peur de te suivre sur le même terrain :
    Un ancien militaire doublé d’un ex du FBI (oui j’ai lu ça quelque part) qui ne sait pas tenir un flingue correctement ! ( excusez moi je pouffe en silence) ce n’est pas le seul détail ahurissant (mais anecdotique j’en conviens) de ce film qui pour moi est une énigme physique: comment peut-il être si lourd alors qu’il n’y a rien dedans ? La présence de Joaquin Phœnix serait l’explication ? ( on avait dit pas le physique) Et surtout comment a-t-on pu lui filer le prix du scénario ? (ah, les soirées cannoises trop arrosées)
    Bref, tout de même un Phoenix impressionnant, un rapport à la violence original pour un polar qui s’essaie à l’experimental. C’est pas grand chose mais c’est ça de pris.

  • Naaaan, il est un ex du Bureau Fed' ? J'hallucine ! Mais bon, apparemment, magner le marteau se transmet de père en fils.
    Le prix du scenario c'est N'IMP'.
    Mais Joachin quelle bestiole ! Et sa voix d'outre tombe ! Et son doux regard sur la petite.
    Mais p..... ce qu'on fait faire aux enfants au cinéma me terrifie !
    Et puis j'en ai pas parlé, mais j'ai aimé la scène dans la cuisine où le mourant et le tueur se tiennent la main et chantent une chansonnette. Je ne parviens pas à l'expliquer mais cette scène m'a plu, touchée. Elle aurait pu être ridicule, je la trouve belle.
    ça n'est quand même pas assez...

  • Pfiou ! Je me suis presque ennuyé, dis donc. Heureusement qu'il y a Joaquin et quelques images soignées. J'ai bien aimé le personnage de la vieille maman, aussi, et notamment la scène où elle fait une grosse blague.

    Comparer cela à "Taxi Driver", ma parole, c'est moche pour Scorsese.

  • Oui on est à la limite de l'ennui mais la musique empêche de s'endormir.
    Heureusement Joaquin fait le job.
    C'est aussi que ça n'a RIEN à voir.

  • Ah bah je ne me souvenais pas qu'elle avait réalisé "We need to talk about Kevin" qui m'avait beaucoup secouée !
    Je suis moins dure que toi, j'ai beaucoup aimé certains plans, mais je comprends ta critique car quand je suis sortie, j'ai pensé que c'était pas terrible mais qu'il fallait que je le digère avant d'écrire dessus :)
    Mais clairement, l'autre est bien au dessus !

Écrire un commentaire

Optionnel