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WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay ***

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Kevin est un ado de 16 ans à qui il est fort déconseillé de confier sa petite soeur. Entre autre. Mal dans sa peau, mal dans sa vie, Kevin n'a jamais trouvé sa place dans ce monde et a décidé de faire de la vie de celle qui l'a mis au monde un enfer. Pari gagné. Dès la naissance de Kevin, Eva devient l'ombre de son enfant, pourtant fort désiré, qui n'est que cris, hurlements de jour comme de nuit. Il redevient l'ange que tout nourrisson se doit d'être dès que papa entre dans la maison. Une chose est sûre, ce film est peu recommandé à toutes celles qui ont décidé de procréer et en tout cas devrait calmer celles qui le voient d'appeler leur rejeton Kevin.

Dès sa plus tendre enfance, Kevin ne parle pas et refuse obstinément de faire ses besoins aux toilettes. A 6 ans et plus, il ne dit pas un mot et porte encore des couches qu'il souille avec un grand sourire dès que sa mère l'a changé... ce qui nous vaut un lancer de Kevin des plus surprenants, et une réaction étonnante de la part de ce sournois Kevin qui ne dénoncera pas sa mère... Malgré les soins attentifs d'Eva et ses efforts pour tenter de jouer avec son enfant, Kevin ne joue pas et regarde sa mère fixement avec à la fois dégoût et indifférence. Les médecins sont rassurants. Bien que Kevin soit peu réactif, il va très bien et ne présente aucune des caractéristiques de l'autisme. Il faut être patient avec cet ange. Car de toute façon : c'est TOUJOURS la faute des mères !

Ce petit vicelard n'est que haine et roublardise et avec l'âge il va dans un premier temps développer un sens aigü de la torture mentale et opposer des arguments puissants aux tentatives maternelles d'établir un lien. La scène où Eva emmène son fils au restaurant est un des sommets.

Ce film est un choc et aucune explication n'est donné au comportement de Kevin qui aboutira à un bain de sang mûrement et froidement préparé. Eva a t'elle détesté son fils alors qu'elle le portait encore en elle ? Une scène de préparation à l'accouchement la montre désemparée alors que les autres futures mères sont rayonnantes. L'éducation de Kevin a t'elle eu des ratés qui expliquent sa déviance ? On ne saura rien. On constate. On découvre scène après scène au travers des souvenirs d'Eva comment le regard de Kevin constamment entre le dégoût et le jugement est vide de toute humanité. La construction du film en flash-backs nombreux nous met peu à peu sur la piste de la naissance et de l'évolution d'un monstre au visage d'ange mais au regard inquiétant.

Dès l'ouverture, on ne sait ce qu'on va découvrir derrière le rideau qui se soulève doucement. On ne passera derrière ce rideau qu'à la toute fin. Entre temps, tout le film sera destructuré. On suivra Eva, fantôme ambulant, en sursis, en sur-vie. On égrènera avec elle ses souvenirs pour tenter de comprendre, et comme elle, on restera dans un état de sidération suffocant. La réalisatrice choisit le rouge comme couleur dominante (tomate, peinture, confiture...) comme pour prévenir le spectateur que sous l'apparence d'un tout petit bébé innocent se dissimule un psychopathe sanguinaire qui un jour peut-être en aura assez de torturer sa mère. Ou alors cherche t'il à attirer son attention encore davantage ? A rester seul pour toujours avec elle ?

Evidemment ce film étrange et dérangeant souffre de quelques faiblesses. Notamment la personnalité du père, un bon nounours, et John C. Reilly lui prête son visage de bambin joufflu et son physique rassurant de bûcheron, qui ne voit rien, n'entend rien, ne dit rien. On se demande comment cette femme de caractère ne quitte pas ce mou du genou qui trouve toujours que Kevin est un enfant. Il laisse sa femme se démerder avec le tyran malgré les signaux qu'elle lui envoie : Kevin est un malade mental. Ce sera également lui qui le transformera en Robin des bois...

J'élude donc les quelques failles de ce film qui est une belle secousse et note évidemment en particulier les compositions impressionnantes de Tilda Swinton qui se balade avec une aisance confondante entre la bourgeoise glacée et le zombie à l'agonie, et aussi celle de Ezra Miller dont le regard fou de déséquilibré est un effet spécial à lui seul !

Commentaires

  • Je suis sortie du cinéma avec les mêmes interrogations que toi et bien bousculée. Ces flash-backs, ce rouge, cette violence froide du môme, l'étrangeté de Tilda Swinton .. on s'en pose des questions. L'attitude du père est en effet peu vraisemblable ou il lui manque des neurones .. Je me suis demandée aussi si la mère s'était montrée inapte au départ, de toute façon le rejeton a un gros problème. En bonne lectrice compulsive je vais maintenant lire le roman, voir s'il est un peu plus fouillé, mais pas tout de suite. Je préfère rester pour l'instant sur le film.

  • Moi, ça n'a rien à voir, encore que, mais j'ai vu Stella hier sur ARTE et c'était drôlement bien comme film. Un retour étonnant dans les années 70, dans le collège de cette époque, et pour une fois, tellement vrai.

  • Aifelle : je n'ai pas lu mais il paraît que c'est un pavé forcément beaucoup plus fouillé. Oui le père est complètement naze. D'autant qu'ils ont l'air vachement amoureux et soudé. Alors pourquoi protège t'il à ce point ce fiston. En tout cas j'ai aimé. J'ai bien être bousculée...

    Ed : ah oui ? Tiens à ce propos http://www.surlarouteducinema.com/archive/2008/11/15/stella-de-sylvie-verheyde.html#c6923567

  • Tu es bien certaine qu'elle l'a tant désiré ce lardon ?
    Je crois plutôt que c'est pourtant la petite fille blonde si parfaite et si sage (elle me rappelle moi dans le temps) qui est le véritable enfant de sa vie ^^

  • Je regrette encore plus de ne pas l'avoir vu! Mais évidemment ça ne passe pas dans mon palindrome... "Un été brûlant" non plus d'ailleurs, je n'en lis que du mal et j'avais envie de me faire mon idée. Sinon, tu lui aurais donné le prix d'interprétation à Tilda?

  • dans la mesure où le fils manipule son père en jouant le fils parfait quand il est avec lui, je ne trouve pas que le père soit un naze, il est aveugle et sourd c'est tout. ce qui m'étonne moi, c'est que la mère ne l'ait jamais envoyé voir de psy. Un pédiatre, ça ne suffit pas comme avis... mais Tilda Swinton est toujours juste, parfaite et je trouve que ton expression d "état de sidération" est une excellente illustration de ce qui se passe chez elle. Je n'en reviens toujours pas de toutes ces émotions qu'elle a réussi à faire passer avec son jeu ! et celui qui jour le fils, avec son petit sourire en coin, il est exceptionnel. Bref, j'ai moi aussi été bousculée, heurtée même par certaines scènes, je suis sortie mal à l'aise et je continue de m'interroger à savoir pourquoi c'est justement elle qu'il choisit d'épargner...mais j'ai adoré ça !!!

  • J'ai très envie de voir le film, mais encore plus, sans doute, d'attendre un peu pour l'affronter. Tu réveilles en tout cas l'envie de le voir et de ne pas attendre pour cela. Dilemme. J'aime les dilemmes cinéma. Bon, je pense que ça va au moins attendre la semaine prochaine.

    Belle critique, en tout cas, Pascale. Bon week-end au warrior et à toi.

  • Fréd : ben je suis persuadée d'avoir entendu entre Franklin et Eva une conversation qui ne laisse aucun doute sur le désir... qui fait vite place au doute dès qu'elle est grosse ! Quant à la blondinette si sage. C'est ton portrait. Tu crois qu'elle va porter des lunettes rondes ???

    Sandra M. : non je l'aurais donné à Kirsten. Mais Tilda est grande, très grande !

    Jane : c'est évident il y a plein de choses qui sonnent faux dans ce film. Mais bon sang, que c'est bon !
    Et Tilda et le jeune Ezra font la paire !!!

    Martin K. : pourquoi attendre ?

  • Le rôle de la bourgeoise glacée, elle le jouait déjà dans Burn after reading des Frères Coen où sur le coup elle contrastait vraiment avec le personnage joué par Clooney. (le nombre de fou rires que j'ai eu dans ce film).

  • Je ne l'ai pas trouvée bourgeoise glacée ici...
    mais mère effondrée, détruite !

  • Si tu as envie d'en savoir davantage, de mieux comprendre les agissements de cette mère d'aujourd'hui, je te conseille vivement le roman. J'ai trouvé le film un peu plus creux que le roman!

  • Le film n'est pas encore sorti dans les cinémas belges, il va me falloir attendre le 19 octobre au minimum pour le voir. J'ai adoré le livre (exceptionnellement puissant et percutant), et je redoute le film autant que j'ai envie de le visionner. Ce que je crains le plus, c'est le personnage du père : entraperçu par le biais de la bande annonce, il me semble très loin de l'homme que je m'étais représenté en lisant le roman et ça me dérange déjà...

  • Nymphette : je crois que je vais le lire effectivement.

    Reka :va levoir. Dis toi que c'est une adaptation et que forcément tout n'est pas identique commd souvent.

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