Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

THE DISASTER ARTIST

de James Franco ***(*)

20180130161839_23688.jpg

Avec James Franco, Dave Franco, Seth Rogen

SynopsisEn 2003, Tommy Wiseau, artiste passionné mais totalement étranger au milieu du cinéma, entreprend de réaliser un film. Sans savoir vraiment comment s'y prendre, il se lance … et signe THE ROOM, le plus grand nanar de tous les temps. Comme quoi, il n'y a pas qu'une seule méthode pour devenir une légende !

Si Tommy Wiseau est célèbre aux Etats-Unis pour avoir réalisé le plus mauvais film du monde et de tous les temps, je n'en avais strictement jamais entendu parler. Je ne sais si je pousserai le masochisme jusqu'à voir un jour The Room mais il faut reconnaître que l'hommage et la réhabilitation que lui offre James Franco sont vraiment épatants. Tommy Wiseau et James Franco ont au moins en commun de vénérer le cinéma et de ne rien vouloir faire d'autre.

Lorsque l'on découvre Wiseau, il tente désespérément de devenir acteur. Sur la scène d'un cours de théâtre il beugle LA scène d'un Tramway nommé désir, ce moment où Stanley Kowalski hurle son amour à Stellaaaaaaaaaa. Il est consternant, se roule par terre et fait le désespoir du prof. Mais un jeune aspirant comédien, Greg Sestero, pas bien doué non plus est impressionné par la performance. Les deux hommes se revoient, deviennent amis et finissent par partager le même appartement à Los Angeles.

Ils ne rêvent que de cinéma. Et l'aîné transmet sa passion au plus jeune. Wiseau ne jure que par Brando, James Dean et Tennessee Williams. Ils sont capables de faire 500 kms sur un coup de tête pour aller se recueillir à l'endroit où James Dean a eu son fatal accident de voiture. La passion de Wiseau est communicative mais l'homme est énigmatique et ne révèle rien sur ses origines, son âge où la provenance de son argent. Devant leurs échecs répétés pour obtenir le moindre engagement, ils décident de se lancer dans la réalisation d'un film. Tout est financé par Wiseau qui recrute les techniciens, les acteurs, achète le matériel, écrit lui-même le scenario et offre les rôles principaux à Greg et lui-même.

Le tournage est épique, homérique. Les retards s'accumulent, les acteurs sont mauvais, Wiseau est incapable de retenir deux lignes de texte, le scenario n'a ni queue ni tête. A leur grande surprise tous les membres de l'équipe sont payés et du coup ils continue et terminent le tournage malgré les caprices, la mégalomanie, les exigences et les retards de la star. Il ira jusqu'à empêcher Greg de se rendre sur le tournage d'un épisode de la série Malcolm (savoureuse apparition de Bryan Cranston).

Tout cela nous amène à une avant-première absolument délirante...

Comment la chronique d'un ratage grandiose peut donner un film aussi enthousiasmant ? Sans doute parce que sous son apparence de farce, il parle avant tout de cinéma et d'amour du cinéma. D'amitié aussi. Et sans doute Wiseau éprouve t-il pour son jeune protégé qu'il apelle Baby face, un sentiment qu'il n'avoue pas. Il suffit de voir sa profonde, excessive et sincère déception a plusieurs reprises, dès que son protégé lui échappe.

On rit énormément. C'est tellement dément, frénétique, furieux qu'on a peine à croire que  l'histoire est vraie. Mais aussi à de nombreuses reprises l'émotion surgit. Malgré sa folie, sa bêtise, ses comportements insupportables, Wiseau est parfois terriblement touchant, vulnérable et naïf. Et son film incompris, perçu comme une farce, il l'a pourtant conçu comme un drame où il révèle beaucoup de sa vie chaotique.

Le mimétisme hallucinant de James Franco qui s'est fait la tête et le look gothique de son modèle ne suffirait pas sans son interprétation étonnante. Interpréter l'acteur le plus mauvais du monde est soit très courageux, soit complètement inconscient. Personnellement je n'ai jamais vu James Franco aussi bon. Le petit frère Dave est très bien aussi.

Je vous encourage à voir ce film qui rend joyeux tout en ménageant de beaux moments d'émotion.

Commentaires

  • Incroyable histoire vraie, en même temps, serait-ce crédible si c'était inventé ? J'en sors, j'ai beaucoup pensé à toi car oui, ce film est gai et raffraichissant, Wiseau/Franco va au bout de son rêve et nous y emmène tous.
    Pour ce qui me concerne, les scènes en duplex à la fin me suffisent largement, je considère avoir assez vu de The Room !

  • Oui on est totalement embarqué. Ravie que tu aies aimé.
    Ils sont très touchants je trouve, Wiseau et Franco.
    Ce film a l'air... comment dire... exceptionnel.

  • En fait, Wiseau n'est pas seulement étranger au milieu du cinéma, il est étranger à toute forme de vie un peu normale.
    Et à en voir les retombées (engouement de son film dans les petites salles confidentielles où il est encore projeté en Midnight Session), ainsi que le film ci-dessus, il a quand même drôlement réussi son pari de réaliser son rêve et obtenir l'adhésion du public !
    Finalement, c'est lui qui a raison, avec sa naïveté un peu barrée : il faut toujours tout faire pour réaliser ses rêves.

  • Je pense qu'il en est lui-même surpris (du succès) et qu'il en profite (il a raison).
    Il a l'air d'avoir souffert. Son film était quand même censé être un drame.
    Croire en ses rêves certes mais il avait les moyens de les réaliser et ça ne marche pas forcément pour tout le monde aussi facilement.

  • Dieu merci, tout le monde n'a pas des rêves à 6 millions de $ !

  • J'avais un peu peur de le voir pour être honnête car le phénomène autour de The Room me dépasse (on organise des séances avec Wiseau en personne pour se foutre ouvertement de sa gueule, le malaise). franco est toujours respectueux avec Wiseau. J'ai du coup trouvé le film vraiment pas mal, dans le sens où on s'est tous demandés comment un film ou autre pouvait être aussi mauvais. Après, je trouve certaines pistes vraiment intéressantes (Wiseau est autant humain qu'un personnage mystérieux, la carrière ratée de Sestero, la relation amoureuse de Sestero) mais pas toujours bien exploitées. Mais chipotons pas trop, le film reste tout de même pas mal du tout dans son genre.

  • Oui stop au chipotage :-) quand on est face à un film aussi bon et original, l'apprécier c'est bien.
    Le sort de Wiseau et Sestero est un peu un crève coeur. Et le fait que The room soit déclaré le plus mauvais du monde est quand même une énigme. Cela dit je ne l'ai pas vu et ne le verrai sans doute jamais mais des films dont on se demande coment ils ont pu sortir, ce n'est pas ce qui manque.

  • ça a l'air surréaliste tellement c'est mauvais :-)

Écrire un commentaire

Optionnel