Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LA MÉMOIRE ASSASSINE

de Won Shin Yun ***(*)

Festival International du Film Policier de Beaune 2018 

Compétition Officielle

3560604.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Seol Kyeong-gu, Shin Ki-joon, Nam-Gil Kim

Synopsis : Byung-su est un ancien tueur en série souffrant de la maladie d’Alzheimer. Lorsque de nouveaux meurtres sont commis près de chez lui, il décide de mener l’enquête, persuadé de savoir qui se cache derrière ces atrocités.

Le danger est d’autant plus grand qu’il en vient à soupçonner le nouveau petit ami de sa fille. À moins que tout ceci ne soit que le fruit de son imagination et que le seul tueur en liberté ne soit personne d’autre que lui-même.

Evoquer la maladie d'Alzheimer à travers le cas d'un serial killer est la première originalité de ce film très réussi. Byeong-soo ne tue plus depuis de longues années et sa fille Eun-hee s'occupe de lui avec beaucoup de tendresse. Elle doit régulièrement le récupérer au commissariat. Il ne reconnaît plus personne et oublie de plus en plus de longues périodes récentes. Eun-hee lui offre un petit dictaphone où il enregistre les choses et événements les plus importants qui lui permettront de se reconnecter à la réalité.

Mais les crises se font de plus en plus fréquentes et rapprochées. Pendant ses heures de lucidité, il poursuit son métier de vétérinaire et s'amuse lui-même d'avoir jadis été un tueur et de sauver des vies. Il est convaincu de n'avoir tué que des personnes qui le méritaient...

Lors d'un accrochage il se persuade que la personne dont il a heurté le véhicule est un tueur en série comme lui. Lorsqu'il découvre que cet homme Tae-Joo est le petit ami de sa fille, il n'a plus qu'une idée en tête, la protéger et l'éloigner de cet homme. Mais la jeune fille ne comprend pas, puisque l'heureux élu a toutes les apparences du gendre parfait et qu'il est par ailleurs officier de police. Byeong-soo a donc fort à faire puisqu'il doit également se battre avec se mémoire défaillante.

Le réalisateur "profite" de cette maladie pour nous mettre sur de fausses pistes. Il en suit une pour nous faire découvrir un peu plus tard qu'elle n'était que le fruit de ce que perçoit le personnage principal et que la réalité est bien différente. C'est donc un véritable casse-tête aussi bien pour le personnage soumis à des moments de lucidité et pour le spectateur qui se dit que bon sang mais c'est bien sûr... et puis non. Qui croire ? Que croire ?

Des révélations anciennes vont surgir, remettant également en cause d'autres réalités dont on n'avait même pas douté mais aussi des sentiments.

Les trois acteurs sont remarquables. Seol Kyeong-gu lutte sans cesse avec sa mémoire. Il est troublé, perdu et reste déterminé pour sauver sa fille. Shin Ki-joon est le policier au visage d'ange, il joue énormément sur l'ambiguïté de son personnages. Et la jeune Nam-Gil Kim, de plus en plus inquiète puis terrifiée par le comportement de son père est une proie idéale.

Le film est par ailleurs très beau. Le personnage principal se perd régulièrement en forêt et les images sont somptueuses. La bande originale est magnifique. On dirait parfois du Sati. Le film prend son temps et creuse assez bien la personnalité de chaque personnage et un coup d'accélérateur est donné dans la dernière demi-heure très anxiogène et mouvementée.

Écrire un commentaire

Optionnel