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L'HOMME QUI TUA DON QUICHOTTE

de Terry Gilliam *

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avec Jonathan Pryce, Adam Driver, Olga Kurylenko, Joana Ribeiro, Stellan Skarsgard

Synopsis : Toby, un jeune réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un vieux cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte.

Embarqué dans une folle aventure de plus en plus surréaliste, Toby se retrouve confronté aux conséquences tragiques d’un film qu’il a réalisé au temps de sa jeunesse idéaliste : ce film d’étudiant adapté de Cervantès a changé pour toujours les rêves et les espoirs de tout un petit village espagnol. Toby saura-t-il se racheter et retrouver un peu d’humanité ? Don Quichotte survivra-t-il à sa folie ? Ou l’amour triomphera-t-il de tout ?

S'il fallait résumer un film en un mot, pour celui-ci j'aurais le choix entre Ennui et Déception. Déception parce qu'il est difficile d'appréhender ce film comme n'importe quel autre. Parce qu'après plus de 15 ans de déboires, catastrophes en cascade, cheval qui refuse d'avancer, avion dans le champ, tempête, orage, maladies, blessures, dépassement pharaonique de budget et j'en passe des avanies et framboises sublimés dans un documentaire crève-coeur mais génial, je me réjouissais que ce réalisateur que j'aime (mais pas toujours) se soit accroché à son impossible rêve, qu'il ait atteint son inaccessible étoile. Et peut-être du coup, en attendais-je beaucoup trop !

N'ayant pas lu Cervantès, je ne peux crier à la trahison. Pour les décryptages littéraro-cinématographiques, je vous invite à vous rendre ici ou . Nous resterons ici au ras des pâquerettes.

Cela commence pourtant plutôt bien et le tournage d'un film dans le film est toujours pour moi synonyme de grandes réjouissances. Toby est un réalisateur encore jeune mais déjà puant et méprisant tout son entourage. Il tourne sa version de Don Quichotte et nous tombons en pleine scène où le Don se bat contre les moulins à vent (nul besoin d'avoir lu l'œuvre pour connaître la métaphore hardie). L'acteur reste accroché aux ailes d'un moulin, le mécanisme tombe en panne et paf on est en plein univers Terry Gilliamesque notamment fait de machines aux mécanismes délirants et là, je suis obligée d'employer l'expression que je déteste : mise en abyme. Toby c'est Terry et réciproquement. L'un et l'autre doivent faire face à mille entraves qui empêchent le film de se faire. Je ne vous parle pas des problèmes d'argent, de l'arrivée du producteur accompagné de sa bimbo...

Las de n'être confronté qu'à des soucis de plus en plus insurmontables, Toby enfourche une moto et quitte le tournage. Il décide de retourner dans le village où il avait tourné son film de fin d'études. Une version bricolée en noir et blanc de Don Quichotte. Il retrouve l'acteur, qui n'en était pas un mais un humble cordonnier, qu'il avait choisi à l'époque et qui depuis se prend véritablement pour Don Quichotte. On lui donne des nouvelles pas réjouissantes de la jolie fille, mineure à l'époque, à qui il avait promis un avenir radieux. Bref, il se rend compte qu'il a gâché la vie de pas mal de monde.

J'ai dû cligner des yeux car je ne me souviens plus comment le faux Don Quichotte qui prend Toby pour Sancho Panza se retrouvent à sillonner le pays pour délivrer Dulcinée et se battre en chemin contres des moulins à vent ou une armée de moutons, mais le fait est que les deux hommes enfourchent un cheval et un mulet. Si Jonathan Pryce a le physique de Don Quichotte, difficile de voir dans le géant Adam Driver le personnage rondouillard de Sancho Panza que l'on connaît ! Entourloupe purement Gilliamesque évidemment.

On parle de ci de là de libération par l'imaginaire. Mais où est la libération quand il ne s'agit que de faire souffrir les autres ? Désillusion, pessimisme ??? Que signifie la grande parade un tantinet orgiaque (mais pas trop), interminable dans le château où on ne sait plus ce qui est vrai ou faux, ce qui est joué ou réel. Meurtre, suicide, torture, tout est un jeu. C'est pénible et bête !

Tout l'univers baroque, foutraque, réjouissant, virevoltant de Terry Gilliam est là. Il ressort le chevalier gigantesque de Brazil (il me semble), les trois géants affreux qu'on voit longuement dans Lost in la Mancha et qui le faisaient hurler de rire (si je me souviens bien). C'est souvent beau à l'œil, magnifiquement filmé. Pas un instant de répit et pourtant un ennui pesant s'installe. Nulle émotion ne pointe. Jonathan Pryce (acteur adoré) fait du bon boulot mais n'est jamais touchant. Adam Driver semble lâcher l'affaire en cours et se ressaisit soudain mais on ne croit à rien. On ne rit pas, on ne pleure pas. L'histoire d'amour ne tient pas la route, certains acteurs font peine à voir (Olga Kurylenko), c'est interminable, ça semble sans fin. Le réalisateur ne cesse de digresser et oublie de nous raconter une histoire.

Commentaires

  • Pour ma part, je suis heureux qu'un film aussi fou puisse exister.
    Malgré ses défauts.

  • J'étais heureuse que la folie de Terry Gilliam réapparaisse à l'écran mais...

  • Mais je croyais qu'il avait repris tout ou partie du film tourné avant ? En fait si je comprends bien, il a tout repris à zéro.
    Du coup, je ne suis plus très sûre, et ton commentaire a achevé de me convaincre.
    Dommage pour Terry, mais j'attendrai un dimanche soir pour le voir dans le poste.
    ... s'il y arrive, après toutes ces péripéties...

  • A part les 3 géants... il n'y a aucun acteur du film initial et pour ce que je men souviens, même l'histoire a l'air différente.

  • Ben si... ça se passe en plein cagnard.
    Mais on me souffle dans l'oreillette qu'il s'agirait d'une légende...

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