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FLEUVE NOIR

d'Eric Zonka *

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Avec Vincent Cassel, Romain Duris, Sandrine Kiberlain, Elodie Bouchez, Charles Berling, Hafzia Herzi

Synopsis : Au sein de la famille Arnault, Dany, le fils aîné, disparaît. François Visconti, commandant de police usé par son métier, est mis sur l’affaire. L’homme part à la recherche de l’adolescent alors qu’il rechigne à s’occuper de son propre fils, Denis, seize ans, mêlé à un trafic de drogue.

Yan Bellaile, professeur particulier de Dany, apprend la disparition de son ancien élève et propose ses services au commandant. Il s’intéresse de très près à l’enquête. De trop près peut-être…

Eric Zonka n'a jamais fait dans la dentelle, il suffit de se rappeler sa Vie rêvée des anges, déambulation léthargique, ennuyeuse à périr de deux jeunes femmes paumées, l'une souriante, l'autre pas. Point. L'engouement excessif et injustifié (selon moi) pour ce film à l'époque reste un mystère. Ici, cela n'a rien à voir, et on ne s'ennuie pas tant il y a de pistes, de rebondissements et de personnages. Le réalisateur s'attaque au polar bien noir mais c'est encore une fois too much pour qu'on adhère. Si la première heure tient la route parce qu'on est intrigué et qu'on veut savoir, j'ai quand même eu la sensation d'être devant l'épisode d'une série à rallonge sur lesquels je tombe parfois le soir lors de zappings frénétiques. Je n'irai pas par quatre chemins, visuellement c'est laid.

Etait-il nécessaire que le personnage incarné par Vincent Cassel (grimaçant, titubant, tremblant à la limite du delirium tremens) soit dans un tel état de décrépitude ? Une épave crade au par-dessus mastic sans doute censé rappeler celui de Colombo tout comme sa façon de marcher, une épaule plus basse que l'autre (Romain Duris imitera cette démarche vers la fin du film et c'est drôle ! Est-ce volontaire ?). L'acteur a dû ne pas dormir et ne pas se laver pendant des semaines pour avoir cette tête et cette allure !

Quant à l'intrigue comme je vous le disais plus haut, elle intrigue fortement. On a envie de savoir ce qui est arrivé à ce jeune homme de 16 ans disparu brutalement. La mère éplorée en est sûre, une fugue ou un suicide ne lui ressemble pas. Le Commandant (on ne dit plus Commissaire) ne prend pas cela très au sérieux et finalement si. Il porte également tous ses soupçons sur le voisin du dessus, un prof de français obséquieux et ambigu qui s'intéresse d'un peu trop près à l'enquête et aux jeunes garçons. Romain Duris, méconnaissable propose une prestation réjouissante et il est vraiment effrayant. Pourtant il cabotine moins que son collègue aux cheveux gras et à l'haleine chargée.

La première heure donc (oui je me répète) est intéressante et je me disais que les critiques qui parlent de ridicule me semblaient exagérées. Lorsque la mère (Sandrine Kiberlain) et le Commandant (Vinz) se jettent l'un sur l'autre pour une scène de sexe consternante (comme elles le sont souvent au cinéma... mais celle-ci vaut son pesant) à même le sol, j'ai bien pensé que le film commençait à toucher le fond. Nonobstant le ridicule de ce moment, il trouvera sa justification dans les toutes dernières secondes du film. Là encore ça vaut le détour.

Les révélations se font de plus en plus sordides à mesure qu'on s'approche de l'épilogue, l'histoire du fils du Commandant est par contre complètement abandonnée aux oubliettes. Même si ce fils n'est pas un modèle de bonne conduite, là encore Zonca ne fait pas dans la dentelle psychologique, entre baffes dans la gueule et insultes, le père ne parvient pas (et s'en étonne... il est mignon) à entrer en communication avec son fils.

Ce film vaut par son étrangeté, son casting 4 étoiles (à noter les belles prestations d'Hafsia Herzi et Charles Berling), son interprétation too much et un plan fixe sur le visage défait de Sandrine Kiberlain, méconnaissable, effrayante et laide, il faut le faire !

Commentaires

  • Votre avis est le premier indulgent que nous avons lu ! Finalement nous hésitons...

  • Ce film est une curiosité surtout pour ce qui concerne l'interprétation.

  • Le scénario est effectivement intrigant. Il y a quelques beaux numéros d'acteurs, mais l'interprétation de V. Cassel plombe le film.

  • L'interprétation de Vinz est une curiosité !

  • C'est peu dire que j'attendais ce film de pied ferme, mais l'essentiel de ce que j'ai lu aurait plutôt tendance à me décourager. D'autant que, comme je l'ai dit, je n'ai pas très envie de glauquitude en ce moment...

  • C'est la glauquitude absolue mais il serait dommage de se passer de cette curiosité !

  • Un beau casting quand même... Mais l'histoire, sombre, reste ma foi bien -trop - classique. Intéressant mais pas nécessaire. Bof mais pourquoi pas... Parce que mine de rien, on a envie de savoir ce qu'il s'est passé avec ce gamin disparu, pas comme le gamin du commissaire où perso, je m'en foutais un peu, sauf que j'essayais de prendre des notes pour savoir comment me comporter avec le mien - j'en conclus qu'une claque dans la gueule n'est pas la meilleure des éducations...

  • Ben voilà, le casting est fabuleux, l'histoire classique mais "on a envie de savoir" (on est pas déçu...). Quant à l'éducation, je crois qu'il vaut mieux aller voir ailleurs, insultes et claques, ça ne marche pas fort !

  • "Un avis indulgent" ai-je bien lu un peu plus haut ? Vu comment tu le descend, j'imagine la volée de bois vert que le film se prend chez les autres commentateurs (le Bison a l'air plus placide néanmoins).
    Moins réfractaire que toi à "la vie rêvée des anges" (mais je l'ai vu quand il est sorti, j'étais encore jeune et innocent), je n'avais pas détesté (mais pas adoré non plus) "soldat blanc", sa 317è section à lui.
    J'ai l'impression que le pépère lorgne un peu sur le Schoendorffer fils et ses marquantes "scènes de crime" (la présence de Berling faisant office de marqueur), me trompe-je ?
    Mais en moins bien si j'ai bien saisi.

  • J'étais surprise de découvrir mon indulgence mais il est vrai que j'ai lu ailleurs que ce film était à fuir. J'ai vu pire.
    Dans mon souvenir la Vie rêvée... était marquée par un ennui abyssal et l'interprétation antagoniste et INSUPORTABLE de ses actrices, ensensées à l'époque. Ça fait trop pour que jaie envie de le revoir un jour.
    Connais pas Soldat blanc. Par contre la 317ème, j'applaudis encore.
    Pas vu son Julia non plus, malgré la présence de la divine...
    Un petit côté Scènes de crime peut-être avec une interpretation sans doute beaucoup plus subtile de Charles et Dédé.

  • Difficile de faire mieux que Dédé en même temps.
    Attention, pas de méprise, "Soldat Blanc" (une prod pour Canal qui fait près de 2h30) est à vingt-cinq étages en dessous du chef d'œuvre du père Shoendoerffer !

  • 25 étages en dessous ? Tu sais vendre du rêve toi. :-)))

  • Bonjour Pascale, je n'ai vraiment pas été convaincue par ce film même si la première heure est en effet pas mal mais Duris pas à l'aise. Cassel pas à son avantage et Kiberlain fait ce qu'elle peut mais en mère de fille handicapée, je n'y ai pas cru une seconde. Bonne journée.

  • Bonjour dasola. Oui j'ai lu ton avis. Jai trouvé des films plus infréquentables malgré les aberrations. Et jai trouvé Sandrine moins à l'aise que Romain. Il aime bien ces rôles décalés.

  • En gros je suis assez d'accord avec ton billet et je note que tes commentaires rectifient un peu l'excès du billet :-) et je suis aussi d'accord avec ça. La décrépitude totale de Cassel n'apporte rien de plus mais tout n'est pas à jeter. Un bon point pour Duris qui signe un numéro d'acteur dans ce rôle d'écrivain manqué et torturé. (Je signale dans Dogman, apparition rapide de ton ami Mirko)

  • C'est un film dont j'avais du mal à parler tant il alternait le bon et le VRAIMENT moins bon.

    Mirkooooo. Je vais tacher de rattraper Dogman qui me fait un peu peur.
    Je suppose qu'il y est méchant

  • Le vrai méchant c'est pas lui. Il fait juste une apparition contre le vrai méchant

  • Oui d'après la BA j'ai vu qui était LE mechant mais j'aurais pensé qu'il était UN méchant. Il nous avait dit qu'hélas avec son physique on ne l'employait que comme méchant, délinquant, mafieux etc... tant mieux s'il défend l'opprimé:-)

  • Il ne défend pas vraiment l opprimé. Pas grand monde de clean dans ce film.

  • Toujours pas vu. J'essaie avant mardi prochain car il va finir par disparaître des écrans.

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