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FESTIVAL EFFERVERSCENCE MÂCON

CALL ME BY YOUR NAME Luca Guadagnino ****

Sélection Plein les Yeux

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Avec Armie Hammer, Timothée Chalamet, Michael Stuhlbarg, Amira Casar, Esther Garrel,

Chaque année, la famille Perlman reçoit un étudiant doctorant pour les vacances d'été dans leur somptueuse propriété du XVIIème siècle en Italie du Nord. Le père est américain et professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, la mère française et traductrice.

Elio, le fils unique et chéri de 17 ans a donc reçu une solide éducation. Le nez constamment plongé dans des bouquins ou jouant du piano, il se distrait en flirtant avec la jolie Marzia. L'entente est tout à fait cordiale entre ces intellectuels. Et il arrive au fils et ses parents de passer des soirées estivales à se faire réciproquement la lecture. Ils sont délicieusement ridicules tout imprégnés de leur culture sans limite. Et pourtant j'ai été enchantée de passer ces deux heures en leur compagnie dans la magnifique Villa Albergoni redécorée pour le film qui donne de furieuses envies d'Italie...

En cet été 1983,  il fait très chaud et c'est Oliver, étudiant américain, sûr de lui, presque arrogant qui débarque pour les vacances studieuses. Le père lui fait passer un petit bizutage étymologique, qu'Oliver réussit haut la main. Ah, c'est gens savent rire brillamment ! Elio et Oliver ont une dizaine d'années d'écart mais sont rapidement attirés l'un par l'autre. Les semaines passent sans qu'aucun n'ose avouer son attirance à l'autre. Et puis...

Pour conter une bluette sentimentale, il y a l'art et la manière.

Luca Guadagnino l'a. Il m'a totalement embarquée, prenant son temps avant que les deux garçons ne tombent dans les bras l'un de l'autre. Ce que l'on attend en trépignant. Et lorsque cela arrive enfin, on a envie de battre des mains, de crier "enfin" et de soupirer avec eux.

Je n'avais pas trop accroché à son Amore et détesté son Plus Gros Plouf malgré la présence à chaque fois électrisante de Tilda Swinton. J'ai bien fait de ne pas rester sur ces mauvaises impressions et d'aller passer l'été au côté d'Elio et Oliver. Voir ce film la semaine verglaçante où il faisait si froid réchauffe le cœur et le corps. L'histoire est belle, les corps sont moites en permanence, les chemises largement ouvertes, on se baigne beaucoup, on fait du vélo en parcourant la campagne splendide de Lombardie et on joue à cache-cache avec des sentiments nouveaux auxquels on n'ose croire. Il faut dire que chacun se fait des idées sur ce que pense l'autre et personne ne s'aventure à faire le premier pas.

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Quant à la chair d'abord et longuement hésitante, elle n'est pas triste ici. Le réalisateur élude les étreintes et les scènes de sexe explicites (contrairement à cette autre histoire d'amour merveilleuse entre deux garçons qui se reniflent longtemps avant de succomber) mais insiste davantage sur des moments de tendresse renversants. Elio pose la tête sur la poitrine d'Oliver, lui saute littéralement au cou, lui lèche la lèvre, Oliver l'entoure de ses grands bras... Et c'est beau. On fond devant tous ces égards, ces épanchements, ce bonheur d'être à deux. Et qu'Elio et Oliver ne soient pas deux homosexuels mais deux personnes irrésistiblement attirées l'une par l'autre est d'autant plus touchant je trouve. Ce qui compte ici sont les sentiments éprouvés. Et le désir. La scène la plus explicite aura pour personnage une pauvre pêche qui n'avait rien demandé...

Malgré l'approche intellectuelle et très bourgeoise du réalisateur, et des dialogues soignés et raffinés, cela finit néanmoins pas être simple et beau comme l'antique. On finit par se fondre dans l'environnement et la manière littéraire, pour ne plus voir que deux garçons indécemment beaux, être si beaux d'ailleurs relève presque de l'anomalie anatomique, rendus fous d'amour au premier regard.

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J'avoue que j'étais un peu méfiante face au déferlement de louanges. Je me demandais ce qu'une telle histoire pourrait avoir d'originale. Evidemment un film d'amour qui ne parle que d'amour, je ne pouvais l'éviter. Et le miracle s'accomplit par la grâce de tout ce qui fait ce film, la beauté avant tout. Celle de l'environnement, de la maison, de la nature alentours, du village, de l'Italie, du climat, et des personnages. Ici même les parents sont sexys. 

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C'est une chronique toute simple emplie d'humanité, de délicatesse et de bonnes manières, mais aussi de gaité, de passion et de tristesse. Cela pourra paraître chic et toc aux plus grincheux. C'est tout simplement universel et la belle balade à vélo où tout se passe et rien ne se passe est un des moments suspendus du film qui en compte beaucoup, fait de grâce et d'élégance.

Que dire de l'interprétation sensible et convaincante des deux garçons ? C'est un enchantement permanent. On connaît Armie Hammer depuis déjà quelques années. Il est filmé ici avec amour et il rayonne à chaque plan. Mais le gracile et gracieux Timothée Chalamet (qui avait un petit rôle dans le récent et formidable Lady Bird) a une présence lumineuse, un tantinet cabotin parfois, totalement chancelant l'instant suivant. La scène au téléphone où il soupire "Elio... Elio... Elio" (n'oublions pas que les deux garçons se call by le name de l'autre...) et le long plan final devraient lui servir de C.V.

NB. : à noter une scène superbe entre le père et le fils (que je n'ai  pas réussi à caser dans le texte ci-dessus). Timothée Chalamet et Michael Stuhlbarg (déjà formidable dans The shape of water) y sont extraordinaires.

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