Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

GREEN BOOK : SUR LES ROUTES DU SUD

de Peter Farelly ****

1891759_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini

Synopsis : En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité.

Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune. 

Tout est dit et l'on sait d'emblée que les deux hommes en présence aussi différents qu'il est possible de l'être, un beauf intégral et un type cultivé et raffiné, vont finir par s'apprivoiser, se comprendre et s'aimer. Peu importe que l'on s'en doute, qu'on le sache même, car aux commandes il y a Peter Farelly qui a sans doute bien fait de lâcher son frangin dont je n'avais jusqu'ici aimé aucun film, et qui m'a ici provoqué de grands éclats de rire comme ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Capable cette fois de faire sourire au milieu de l'infamie sans être irrespectueux. Car sans alourdir son propos de discours et de démonstrations plombant, le réalisateur n'élude en rien la question du racisme et pas seulement anti-noir. Car l'Amérique bien pensante est capable d'inviter et d'applaudir à tout rompre un pianiste virtuose noir à ses soirées de l'Ambassadeur, mais en aucun cas de l'inviter à sa table. Il doit manger des ailerons de poulet avec les mains (ce que Don Shirley semble n'avoir jamais fait), aller pisser dans une cabane en bois au fond d'un jardin, utiliser un placard à balais comme loge et j'en oublie sans doute. Et puisque Don Shirley a choisi la non violence, il se plie sans broncher à ces contraintes humiliantes. Ce qui compte pour lui, c'est son art qui l'isole totalement, le rendant différent aux yeux de tous, des blancs, comme des noirs. Pour l'Amérique de l'époque, un noir joue du jazz dans des bouges enfumés avec un verre de whisky posé sur le piano, surtout pas du Chopin...

Sans parler de ce Green-Book révoltant qui répertorie les endroits que les noirs peuvent fréquenter. A ce titre, le chauffeur Tony fait l'expérience d'être le seul blanc dans un bar réservé aux noirs. La serveuse lui demande : "vous êtes flic ?" et il répond : "pourquoi, j'ai l'air irlandais ?" Quelques préjugés et stéréotypes sont ainsi subtilement déglingués

Dr Don Shirley, artiste d'une classe folle, d'un raffinement hors du commun et d'une solitude poignante choisit donc pour le véhiculer lors d'une tournée dans le sud profond un américain d'origine italienne que ne renierait pas Scorsese. Viggo Mortensen, avec 20 kgs de plus, a pris toutes les attitudes et l'accent d'un mafieux italien. Bien que raciste, sans savoir pourquoi, son personnage accepte ce job pour arrondir les fins de mois difficiles, au lieu de continuer à remporter des paris stupides comme engloutir 26 hot dogs pour 50 dollars. Certaines répliques de Tony/Viggo sont hilarantes. Il m'a beaucoup fait rire. Même si j'espère qu'il va vite perdre ce bide qui lui tombe sur les genoux.

La scène où Tony va récupérer Don en pleine nuit (je ne vous dis ni où ni ce qu'il découvre) et surtout la réaction de Tony sont fabuleuses. La personne que Don appelle pour les sortir d'un mauvais pas est également un moment très savoureux...

Viggo Mortensen dont on imagine bien que dans la vraie vie, la bêtise, le racisme et l'homophobie ne font pas partie de son vocabulaire et Mahershala Ali qui m'avait fait forte impression dans Moonlight et qui va encore davantage avec ce film se rendre indispensable sont formidables. Au bout des 2 h 10 que dure le film et qu'on ne voit pas passer (c'est rare !) on a envie de continuer le voyage, de reprendre la route avec ces deux hommes que tout oppose et qui découvrent dans quel monde l'autre vit.

Ces deux personnes (que je ne connaissais pas) ont réellement existé.

green book : sur les routes du sud de peter farelly,cinéma,viggo mortensen,mahershala ali,linda cardellinigreen book : sur les routes du sud de peter farelly,cinéma,viggo mortensen,mahershala ali,linda cardellini

Commentaires

  • Mes salles Art et Essai ont dû bagarrer pour avoir le film en V.O. mais ce ne sera qu'à partir du 6 Février. Je vais attendre ..

  • Il vaut mieux attendre. En VF ce doit être insupportable l'accent de Viggo.

  • Bonjour Pascale, aussi enthousiaste que toi comme je l'ai écrit. C'est un film qui fait du bien. Bon dimanche.

  • Dasola bonjour, rien à jeter dans ce film en effet. Plutôt subtil et deux acteurs merveilleux.
    Bonne journée;

  • Je comprends. Drôle et profond (comme le Sud et comme le Clint :-))

  • Je viens juste de le voir et je l'ai adoré.
    Je crois que c'est un coup de cœur : tendre, révoltant, drôle et surtout indispensable.
    Ce film est génial et tout comme toi je découvrais l'histoire de ces deux personnes grâce à ce film.
    j'écrirais ma chronique (si j'ai le temps cette semaine) prochainement.
    Bonne semaine.

  • Oui c'est aussi tendre et drôle. ça fait du bien. Pas la peine d'en faire des tonnes pour être indignés.
    Bonne semaine.

  • Un énième film, conservateur & qui fait semblant d'aborder la discrimination .....
    13/20 si je devais donner une note.

  • Oui il fait semblant d'ailleurs Don Shirley est blanc et il aime ça.

  • 'Don Shirley est blanc'
    Ouais enfin il ne t'as pas échappé que le blanc en question qui aime ça n'est nominé aux Oscars que dans la catégorie 'Best Supporting Actor', c'est l'autre blanc, à savoir Mortensen qui est nominé dans la catégorie qui compte...
    Discrimination réelle ou symbolique, je pose la question.
    Allez 14/20 pour ce cher Viggo, rencontré en personne au Pays basque à Sare en 2016 lors de son intronisation en tant que chevalier d’honneur de la palombe du village. ;-)

  • Les nominations m'ont totalement échappées en effet. Je suis incapable de dire qui est nommé. Enfin si maintenant je sais pour ces 2 là.
    Ravie d'apprendre qu'un noir supporte un blanc qui ne s'en sortirait pas seul :-)

    Un partout, j'ai "rencontré" Viggo à Lyon, je ne sais plus en quelle année. Mais je ne serais pas contre un tête à tête avec Mahershalla.
    Bon allez, un petit 15 pour la classe internationale du Doc Don.

  • Chevalier d'honneur de la palombe ! Waouh, ça en jette ! Ça doit valoir tous les oscars. Mais Viggo le mérite bien ! Une grande interprétation.

  • Je n'aurais pas mieux dit ! Effectivement, c'est un très beau film en tous points et j'ai passé un très beau moment de cinéma.

  • C'est d'autant plus étonnant de la part de Farelly, tellement lourdingue.
    Viggo m'a beaucoup fait rire.

  • On ira le voir, c'est sûr et certain !
    On vous dira ce que nous en avons pensé...

  • J'y suis allé cet aprèm. Très chouette moment.
    Viggo est au top et Mahershala encore mieux, j'ai trouvé.

    J'ai vraiment beaucoup ri. PS: kiss the kids !

  • Ils sont formidables, complémentaires et complices.
    C'est drôle mais pas seulement.
    Yes kissons les.

  • Je partage le même enthousiasme que tu livres dans ton joli billet ! J'ai énormément aimé, un film à la Capra, social et politique mais sans mettre ces deux éléments à tout prix dans l'histoire, pour mieux se concentrer sur une belle amitié qui joue sur l'inversion des rôles. J'espère qu'il va rafler plusieurs Oscars, il le mériterait !

  • En ce moment on aime prendre la route avec de super acteurs.
    Et c'est bien que le réalisateur ne nous donne pas de leçons. Lui si patapouf d'ordinaire.

  • C'est un fort bel ouvrage, (trop ?) bien léché, avec des acteurs épatants, servis par des dialogues parfois éblouissants. Les deux principaux auraient dû être associés dans la catégorie "meilleur acteur"... mais, après tout, ce ne sont que les Oscar, dont la subjectivité n'est pas nouvelle. L'important est que ce film rencontre le public.

  • Hollywood est concentré sur le ashtagmetoo… le ashtag les noirs sont des acteurs viendra plus tard. ashtagbeaucoupd'ironiedanscettermarque.

  • Hollywood est concentré sur le ashtagmetoo… le ashtag les noirs sont des acteurs viendra plus tard. ashtagbeaucoupd'ironiedanscettermarque.

  • Après la raie manta hier green book ce soir... pas les mêmes objets cinématographiques mais qu’est-ce que ça fait du bien de pas se prendre la tête. Super feel good movie.

  • J'ai pris le sud. Sans guitare. Juste un piano, mais par n'importe lequel, un Steinway. Et quel plaisir d'écouter ce son, cette musique, ce film aussi. Un vrai plaisir que de l'avoir vécu hier soir. Viggo et Mahershala sont drôles et touchants, à leur manière. Un très beau duo qui joue certes avec facilité sur l'opposition des genres, mais ce fut d'un grand amusement de les suivre sur les routes du sud.

  • Pas surprise que tu aies aimé.
    On embarque même si on se doute que tout va bien se passer entre eux.

  • Je me suis régalée
    Et ce Viggo qui porte le film
    Il est au top
    Je l’avais tellement aimé dans captain fantastic
    Un super moment de cinéma

  • Je trouve que Mahershallah l'aide bien à le
    porter ce beau film.
    Et oui j'aimerais revoir le Captain.

  • Des semaines après finalement j'ai enfin écris mon article et je partage ta chronique.
    Bonne soirée

  • Ben moi j'ai adoré.

    Ca m'a redonné du "beaune" au coeur.
    Un.peu d'espoir quant à la nature humaine.
    Drôle. Touchant. Simple. Et c'est difficile de faire simple sans tomber dans le niais.

Écrire un commentaire

Optionnel