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ANNONAY 2019

TROIS FILMS EN COMPETITION

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RESPETO de Treb Monteras ****

1er film en compétition - Philippines

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Manille, de nos jours. Hendrix rêve de gloire dans le milieu du hip-hop mais crime et pauvreté le maintiennent dans un cercle vicieux jusqu’à ce qu’il rencontre Doc, un vieux poète toujours hanté par les lois martiales du passé.

Alors que les meurtres extrajudiciaires font rage sous le règne du président actuel des Philippines, Duterte, ce film nous rappelle l’importante dimension politique du hip-hop.

Ce film sera avec Mafak mon second coup de cœur de cette édition du festival. Les Philippines sont actuellement aux mains, sous la gouvernance d'un fou qui aurait déclaré au moment de son investiture en 2016 : «Oubliez les droits de l'homme, si je deviens président, ça va saigner". Et effectivement ça saigne. La violence, l'injustice, la corruption règnent. La seule façon de s'en sortir pour des jeunes livrés à eux-mêmes, à la rue, dans des bidonvilles inhumains, quand ils ne sont pas encore sous l'emprise de la drogue est de s'exprimer par l'art. Les battles de rap sont des moments où Hendrix s'humilie car il est loin d'être au niveau. Sa rencontre avec un vieil homme qui vit au milieu de livres, dans une librairie que personne ne fréquente, va peut-être changer la donne. Le vieil homme qu'Hendrix et ses deux amis tentent de voler et blessent, refuse de porter plainte en échange de la réparation des dégâts qu'ils ont causés dans son échoppe.

La relation qui naît est très belle. La belle tirade révoltée que lâchera Hendrix dans un souffle est l'un des beaux moments de cinéma comme je les aime. Il y hurle l'injustice et l'horreur que sa condition de gosse des rues lui inspirent. On sent que le vieil homme hanté par un passé traumatisant qu'on découvre peu à peu au gré de ses souvenirs et de ses visions, voudrait qu'Hendrix se serve de son talent pour s'en sortir au lieu de sombrer progressivement au nom d'un déterminisme social inévitable.

La misère dont on est témoin encore une fois ici est désespérante. ça et là quelques lueurs surgissent, un anniversaire improvisé, un baiser volé… on y verrait presque de l'espoir. On s'attache fort à Hendrix, ses deux amis et au vieil homme. Il y a mille choses, mille détails dans ce film vivant, chaleureux, énergique dont on sort rassuré de retrouver la lumière du soleil, mais triste et révolté de quitter des jeunes gens face à un avenir plus qu'incertain.

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POUR VIVRE HEUREUX de Salima Sarah Glamine, Dimitri Linder ***

1er film en compétition - Belgique

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Amel et Mashir, deux jeunes bruxellois, s’aiment en secret. Ni leurs parents, ni leurs amis ne se doutent de leur relation et encore moins de leur projet de passer l’été ensemble à Londres. Le jour où la famille de Mashir décide de le marier à sa cousine Noor, qui est aussi l’amie d’Amel, c’est tout leur monde qui s’écroule. Comment pourront-ils sauver leur amour sans faire souffrir tous ceux qui les entourent ?

Les deux amoureux vivent leur bel amour dans la joie. Se cacher des autres ne leur pose aucun problème mais ils savent qu'un garçon issu d'une famille pakistanaise même s'il est né en Belgique ne pourrai jamais épouser une jeune fille marocaine. Mais comment peut-on rêver de mariage quand on a 17 ans ? Les parents s'en chargent et tombent de haut de découvrir que non, le fils parfait qu'est Mashir ne souhaite pas épouser sa cousine. Et là, ils ne savent pas encore de qui il est amoureux...

On est stupéfait de découvrir une fois de plus que la parole et la volonté des filles n'ont strictement aucune valeur dans ces traditions. Le mari pakistanais dit à sa femme : "heureusement que j'étais pour décider pour toi !" Si elle ne répond rien, on voit quand même que la dame n'en pense pas moins. Stupéfait également de voir que des parents aimants peuvent ruiner l'avenir de leurs enfants en les mariant à 17 ans alors qu'ils ne pensent qu'à étudier. ça échappe totalement à l'entendement.

Le film fait preuve au travers de ses interprètes principaux magnifiques et très justes d'une belle énergie qu'on ne retrouve pas toujours dans les films traitant du même sujet. Et lorsque l'amour d'Amel l'aveugle au point de la rendre jalouse, injuste et cruelle, le film prend alors un tournant dramatique auquel on ne s'attendait pas...

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A L'OMBRE DES SERAPHINS de Daniel Sandu °

1er film en compétition - Roumanie

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En Roumanie, dans les années 1990, Gabriel, un adolescent de 15 ans, entre au séminaire afin de devenir prêtre. Confiant et plein d’espoir, il se heurte vite aux brimades des élèves des classes supérieures, à leurs petites combines, et aux méthodes souvent abusives des enseignants. Dans ce monde sans scrupule où la piété et la foi ne sont qu’un leurre, il devra apprendre à survivre par le mensonge, la tricherie, le vol et la trahison.

Ce film interminable de 2 h 30 m'a profondément agacée. Il sera donc sans doute au palmarès car je me trompe chaque année dans les pronostics. Et avant d'entrer en salle, un monsieur à qui je ne demandais rien m'a dit : "vous n'allez pas regretter d'aller voir ce film, vous allez adorer". Donc pourquoi pas un Prix du Public pour un film qui pour moi aurait fait un excellent suffisant court métrage d'un quart d'heure… En effet, le premier quart d'heure passé, il ne se passe strictement plus rien que la même chose que ce qui s'est passé dans le premier quart d'heure. Je suis capable de supporter des bondieuseries au cinéma mais l'ennui et la répétition : non. Et puis justement je trouve que tous ces jeunes gens ont autant envie d'être curé que moi peintre en bâtiment. On se demande pourquoi ils s'obstinent. Il est vrai que les parents les préviennent que s'ils ne réussissent pas le séminaire, ils n'ont pas intérêt à rentrer à la maison. ça calme.

Par ailleurs, ce n'est pas que j'avais particulièrement envie de les voir souffrir mais les brimades annoncées dans le synopsis m'ont paru bien légères* (ils devraient venir voir un bizutage en médecine). Excepté le fait que les "grands" empêchent les plus jeunes de prendre une douche, j'ai plutôt vu (à moins que je n'aie rien compris) que les grands et les petits étaient rapidement complices dans leurs tentatives minables d'échapper à la surveillance des profs. Ces derniers sont des êtres détestables qui achètent les délations ou la confiance des enfants en leur mentant et en leur faisant signer des aveux ou des dénonciations… Les jeunes se sauvent la nuit ou la journée, ils sont menacés d'expulsion, certains sont expulsés, d'autres pas. Je n'ai pas vu ce qui faisait la différence. Parfois aussi un prof est éjecté… Et de tout ceci qui se répète sans fin, on se fiche éperdument.

Dommage pour les acteurs qui jouent vraiment bien.

*Rectification, le tout choupinou héro se prend une baffe et se fait cogner le visage plusieurs fois de suite sur son pupitre par le prof principal, un type détestable (mais l'acteur est excellent).

Commentaires

  • Aucune envie de me faire bizuter par les curés, je préfère tenter ma chance aux Philippines (même si les droits de l'homme n'y ont plus de valeur) ou vivre caché en couple mixte quelque part en Belgique.
    Merci des conseils miss.

  • Je vois seulement ce commentaire.
    Merci d'avoir lu.
    Tu fais le bon choix, dans le bon ordre.
    Le réalisateur philippin était présent, et craint pour sa vie...

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