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LES ÉTERNELS

de Jia Zang-Gke **

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Avec Zhao Tao, Liao Fan, Xu Zheng

Synopsis : En 2001, la jeune Qiao est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong. Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison.

A sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais il refuse de la suivre. Dix ans plus tard, à Datong, Qiao est célibataire, elle a réussi sa vie en restant fidèle aux valeurs de la pègre. Bin, usé par les épreuves, revient pour retrouver Qiao, la seule personne qu’il ait jamais aimée…

Pour une analyse plus fine et détaillée du film, je vous encourage à vous rendre chez Strum. Sa vision de l'homme incapable de manifester sa tendresse à sa courageuse compagne parce que la dette qu'il a contractée envers elle est trop lourde à porter est intéressante. Je crois surtout aussi ce type médiocre, égoïste, anéanti lorsqu'il perd son autorité, incapable d'aimer.

En effet, il faut admettre la passion entre les deux personnages mais à part la fidélité et la loyauté de Qiao, victime d'un amour aveugle, nous ne verrons aucune étreinte, aucun enthousiasme. Jamais. Le chinois est impénétrable et réservé. Même lors des premières retrouvailles, aucun élan.

Sinon, j'ai trouvé ce film parfois bien long et souvent inutilement alambiqué, parsemé d'ellipses brutales. Si j'ai bien suivi entre deux somnolences, on traverse le pays du Nord au Sud pour revenir au point de départ, mais je n'en mettrai pas mon mandarin à couper. Cela donne l'occasion au réalisateur de nous faire découvrir son pays dont les campagnes, les petites villes, les ouvriers des usines de charbon  qui ferment, sont abandonnés. Je pense avoir également retrouvé l'évocation de la migration, conséquence de la construction du Barrage des Trois Gorges pour lequel une ville entière a été engloutie. Le réalisateur avait déjà traité ce thème en 2007 dans Still Life.

Ici, nulle émotion, jamais, malgré une actrice de rêve en la personne de Zao Thao, muse et épouse du réalisateur. Elle seule, parmi ces hommes, gardera intacte la règle d'or fixée par Bin lui-même (et incapable de l'appliquer) de toujours rester loyale envers la pègre... La partie la plus réussie du film d'ailleurs étant celle où seule, livrée à elle-même à sa sortie de prison elle voyage, à pieds, en train, en bus pour retrouver son lâche et inconstant amant. Ses astuces pour survivre, trouver à manger ou de l'argent sont impressionnantes. Elle n'a peur de rien ni de personne. Quasiment un film dans le film.

Ce film est incontestablement ambitieux mais je lui ai de très loin préféré A touch of sin et surtout le renversant Au-delà des montagnes (MA Palme d'Or 2015).

NB. : le titre original est Ash is perfect white, traduit en français par Les Eternels... je m'interroge.

Commentaires

  • J'aime beaucoup Jia Zang-gke et comme toi j'ai énormément aimé "touch of sin", "au-delà des montagnes" et "Still life". Alors je m'inquiète de ce froncement de critique devant "les Eternels". Serait-il sur le déclin ?

  • Non, pas sur le déclin du tout. Côté filmage c'est IMPECCABLE, mais le tarabiscotage est lassant. Et l'absence d'émotion comme toujours... à moi, ça manque.

  • Nous avons beaucoup aimé "a touch of sin", mais là vous n'en faites la pub ! Donc, on verra bien...

  • C'est très long... et assez ennuyeux. Sauf la deuxième partie (l'errance...): EPATANTE.

  • Je suis d'accord, ce n'est pas son meilleur. C'est drôle car justement quand elle se bat pour le retrouver, j'ai eu l'impression qu'on sortait du film, et ça m'a paru superflu et trop long par rapport au reste. Je te rejoins, longuet ( mais j'ai cette sensation avec tous les films que j'ai eu l'occasion de voir de lui soit celui-ci, touch of sin & Par dela les montagnes).

  • Oui il y a plusieurs films en un. Mais je trouvais qu'enfin on ressentait des choses et qu'on l'accompagnait.

  • Pas un film facile en effet comme discuté. C'est surtout très, très pessimiste. Heureusement, Jia Zhang-Ke manie toujours aussi bien sa caméra et sa capacité à raconter le passage du temps en insérant des plans qu'il a tournés il y a vingt ans reste toujours étonnante.

  • Oui c'est ça, difficile et pessimiste. Ça pourrait être tout ça avec un peu d'émotion. Ça reste froid. Heureusement la réalisation est magnifique.
    De rien pour le lien.

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