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Still Life de Jia Zhang Ke***

 

Dans une province chinoise où se construit le plus grand barrage hydraulique du monde “le barrage des Trois gorges », un homme, San Ming cherche sa femme et sa fille qu’il n’a pas vues depuis 16 ans. Dans le même temps, au même endroit une femme, Shen Hong essaie de retrouver son mari qui l’a quittée deux ans plus tôt sans explication.

Le réalisateur semble tendre des ponts entre le passé et l’avenir, le présent et le futur. Ecrasée et étouffant dans une brume grise de chaleur humide et accablante, la ville de Fengje a été engloutie sous les eaux et San Ming et Shen Hong errent à la recherche des absents parmi les décombres et le reste des bâtiments en cours de démolition.

Pas de charge contre les autorités ici, mais les conditions de travail et d’hébergement des ouvriers, la rémunération, les méthodes d’expulsion des derniers habitants du village à détruire sont exposées comme un constat : c’est ainsi ! Un monde de misère côtoie la marche du progrès et de la modernité. Curieusement, les ouvriers misérables ont tous un portable.

La beauté et l’âpreté des images, la profondeur des sentiments qui ne se disent pas, la nonchalance du récit, la mélancolie des retrouvailles… tout concourt à faire de ce film un moment d’éblouissement comme cette dernière image d’un funambule qui a tendu son fil entre deux immeubles, entre deux histoires, entre deux époques !

Impressionnant !

(Ce film a reçu le Lion d'Or au dernier Festival de Venise).

Commentaires

  • Le lion d'or... et tes lecteurs, eux-aussi, dorment, chère Pascale. Pourtant le film vaut effectivement le détour. Si ton commentaire passionné et cette belle affiche (c'est vrai qu'elle boit beaucoup Shen Hong) ne les ont pas décidés à y aller, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus pour les faire réagir. Ou bien si, Cannes oblige, comme Godard en 68 : "Vous êtes des cons !"

  • C'est vrai qu'un bridé en Marcel et une Shen Hong qui boit de l'eau.... ça ne les a pas fait courir apparemment !
    Y'é fait cé qué yé pou !
    Bref, comme disait Pépin (ah ah ah !!!), ce cinéma là c'est quand même une autre dimension nonobstant les salles désertiques !

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