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FESTIVAL EFFERVESCENCE 2019

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AVANT PREMIERE - SELECTION : A S'EN LECHER LES BOBINES

DANS UN JARDIN QU'ON DIRAIT ETERNEL de Tatushi Omori ***

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Avec Haru Kuroki, Mikako Tabe, Kiki Kirin

Noriko et Michiko viennent de terminer leurs études. En attendant de savoir à quoi consacrer leur vie, elles sont poussées par leurs parents vers l’art ancestral de la cérémonie du thé. Dans une petite maison traditionnelle de Yokohama, Noriko, d’abord réticente, se laisse peu à peu guider par les gestes de Madame Takeda, son exigeante professeure. Elle découvre à travers ce rituel la saveur de l’instant présent, et prend conscience du temps précieux qui s’écoule au rythme des saisons...

Je fais partie d'une espèce étrange qui surprend beaucoup les personnes que je croise et veulent partager un moment de convivialité : je ne bois pas d'eau chaude. Café, thé, tisane : j'ai essayé, je trouve ça très déplaisant, le goût, la sensation de brûlure… Par contre, le rituel de la cérémonie du thé révélé et décortiqué dans ce film est absolument fascinant. D'ailleurs, je me trompe peut-être mais on ne voit pratiquement jamais les femmes du récit boire le breuvage. Ce qui compte c'est le geste, la connexion à l'instant présent.

Le film est hypnotique et à vivre comme une expérience véritablement sensorielle au rythme de saisons bien plus nombreuses que 4, car chacune a sa spécificité : un automne pluvieux, un hiver glacial ou doux, un été humide ou écrasé de chaleur… Mais accrochée au mur de la pièce où se tient la cérémonie, une phrase comme une injonction : Chaque jour est un beau jour. J'aurais plutôt dit Chaque jour est un nouveau jour ou Chaque jour est un jour unique et il faudra plus de 20 ans à Noriko qui suit chaque semaine les recommandations précises et immuables de son Maître Takeda (dernier rôle de la délicieuse Kiki Kirin) pour comprendre que chaque geste répété qui semble identique, répétitif est pourtant chaque fois différent et unique. Il en va de même de la vie. On se croit pris dans une spirale de répétitions et de routines mais en fait chaque instant est le seul dont nous disposons pour tenter d'en profiter.

Une véritable séance de méditation dans une petite maison traditionnelle japonaise qui ouvre sur un jardin à la fois exubérant et délicat qu'on rêve de fouler pieds nus.

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LA CHEVAUCHEE DES BANNIS d'André de Toth ***

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Avec Robert Ryan, Burl Ives, Tina Louise

Les querelles intestines d’un petit hameau de l’Ouest sont un jour interrompues par l’arrivée de sept fuyards, chargés de l’or dérobé à un convoi de l’armée fédérale. Starett, un gros propriétaire, va user de son prestige et de son autorité pour éviter durant deux jours tout affrontement fatal.

Comme dans tout festival, il faut faire des choix. Bercée dans mon enfance par des westerns, je suis toujours très preneuse de découvrir des perles rares de ce genre sur grand écran.

J'ai bien fait.

Celui-ci, dont je n'avais strictement jamais entendu parler, pas plus que son réalisateur, est particulièrement intéressant. Et préfigure sans doute l'avènement des héros solitaires et incompris. Depuis, nous avons découvert des westerns frileux dans la neige. Celui-ci était sans doute l'un des premiers et le noir et blanc est idéal pour apporter l'ombre et la lumière.

Le film est tendu et dépouillé. L'arrivée de deux hommes dans la neige donne le ton. S'ensuit un long huis-clos au cours duquel des personnages ambigus s'affrontent, y compris une femme amoureuse qui hésite entre les deux hommes prêts à en découdre pour une histoire de barbelés. La communauté ne compte qu'une vingtaine de personnes mais même un petit nombre d'hommes ne peut manifestement pas s'entendre. C'est l'individualisme qui prévaut.

Jusqu'à l'irruption, à un moment crucial, de sept hommes qui vont faire que les autres vont s'unir pour les affronter. Avant la chevauchée promise dans le titre, une longue scène brutale, presque bestiale où les quatre femmes de l'histoire sont obligées de danser avec les malfrats devant leurs compagnons impuissants.

Pour éviter une tuerie, il en faut une autre. Le film est étrange, c'est une curiosité. Je suis ravie de l'avoir vue.

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Ce film préfigure un autre évènement du festival : 

Vendredi 11 octobre 20h30 au Grand Théâtre : WESTERN

Spectacle d’après La Chevauchée des bannis, roman de Lee Wells adapté à l’écran par André de Toth
Mathieu Bauer – Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN - Dès 12 ans

Dans l’Amérique des cow-boys et des hors la loi, la pièce passe au microscope les rapports tendus d’une communauté en prise à la violence. Jouant de tous les codes du genre « western », les acteurs de ce drame parlé chanté balancent leurs répliques comme autant de dernières balles.

Tarifs : Sur présentation d’un billet d’une séance de cinéma programmée dans le cadre du Festival Effervescence : 15 € la place

Crédit photo : © Jean-Louis Fernandez

Commentaires

  • De Toth, le quatrième borgne d'Hollywood livre là son film majeur. Noir et blanc fallait oser.
    Superbe.

  • Ah oui ? Qui est le 3ème ?
    Oui du black and white en 59, fallait oser.

  • "Dans un jardin qu'on dirait éternel" c'est un film qui va sortir ? C'est pour moi ça.

  • Oui il sortira en février je crois.

  • Deux raretés en tout cas. La perle c'est La dernière vie de Simon.

  • Que lis-je ? Jamais entendu parler de de Toth et de son chef d'œuvre "la chevauchée des bannis" alors que je ne cesse de citer à tout bout de champ ? Ce film est la matrice des "8 salopards" de Tarantino, Robert Ryan y est formidable (comme toujours), Burl Ives (habituellement plus à l'aise à jouer du ukulele avec des vahinés qu'à porter des colts) est phénoménal !
    Puisque tu ne connais pas le Hongrois de Toth (4ème borgne d'Hollywood, je confirme), je te conseille vivement cet autre western magnifique qu'est "la rivière de nos amours" (avec Kirk !), le gothique flamboyant "House of Wax" (en 3D ! avec un Vincent Price au top !) ou bien le crasseux "enfants de salauds" (avec un Michael Caine en bidasse badass !)
    Allez hop, deuxième chance au rattrapage. ;-)

  • Mille pardons mais effectivement, je ne retiens pas toutes les références que tu évoques dans tes notes érudites. Ce de Toth m'avait complètement échappé.
    Je ne dis quand même pas que c'est un chef-d'œuvre. Mais très atipyque oui et très intrigant. Et BEAU.
    C'est Robert Ryan qui m'a épatée plus que le gros qui semble mal à l'aise parfois.
    Et la splendeur qui ne sait vers qui se tourner pour éviter le carnage...

  • De Toth, avec un T comme Terreur à l'ouest.

  • :-)

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