Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LOLA/CATHERINE

4619317_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg1794989_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

LOLA VERS LA MER de Laurent Micheli ***

4619317_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Avec Mya Bollaers, Benoît Magimel

Alors que Lola, jeune fille transgenre de 18 ans, apprend qu’elle va enfin pouvoir se faire opérer , sa mère, qui devait la soutenir financièrement, décède. Afin de respecter ses dernières volontés, Lola et son père, qui ne se sont pas vus depuis deux ans et que tout oppose, sont obligés de se rendre jusqu’à la côte belge.

Lola vit dans un foyer où elle est entourée d'affection et de compréhension. On comprend rapidement que son père n'a pas accepté sa décision de changer de sexe et l'a mise dehors. Le jour des obsèques de la mère, le père joue un très sale tour à Lola... Mais pour se présenter à lui, elle prend le soin d'attacher ses longs cheveux roses. Le père qui continue de l'appeler Lionel, a honte, la traite de travelo, la trouve vulgaire.

Si le départ/prétexte du voyage à deux pour disperser les cendres est un peu précipité et pas très logique puisque les deux personnages se rejettent, la suite de ce road-movie, prétexte également à quelques rencontres providentielles en chemin, réserve de bien belles surprises. Notamment grâce au merveilleux duo que forme Mya Bollaers véritable jeune femme transgenre, une révélation tout en douceur et obstination, parfois ingérable, et Benoît Magimel d'une grande subtilité pour interpréter ce père meurtri qui ne parvient pas à faire le deuil du fils qu'il a eu. Certains gros plans sur son visage abîmé expriment sans qu'il y ait besoin de parler, toute la douleur et la difficulté d'un père à comprendre, à admettre. Dans ce registre, l'acteur est absolument bouleversant et parvient à ne jamais être caricatural dans sa façon d'appréhender ce problème insurmontable auquel il est confronté. Ses efforts sincères pour essayer de comprendre nous placent face à nos propres interrogations si nous étions amenés à vivre ce dilemme.

Et le réalisateur a la subtilité de ne pas nous imposer un happy end avec bouleversement des certitudes, changement radical de point de vue et la dernière scène déchirante, d'une grande beauté, d'une grande douceur est à l'image de ce film qui ne sombre jamais dans les clichés.

Pour le couple père/fille absolument bouleversant, ne ratez pas le voyage.

.................................................

LA VERITE de Kore-Eda Hirokazu **

LOLA VERS LA MER de Laurent Micheli, cinéma,

Avec Catherine Deneuve, Juliette Binoche, Ethan Hawke

Fabienne, icône du cinéma, est la mère de Lumir, scénariste à New York. La publication des mémoires de cette grande actrice incite Lumir et sa famille à revenir dans la maison de son enfance. Mais les retrouvailles vont vite tourner à la confrontation : vérités cachées, rancunes inavouées, amours impossibles se révèlent sous le regard médusé des hommes. Fabienne est en plein tournage d’un film de science-fiction où elle incarne la fille âgée d’une mère éternellement jeune. Réalité et fiction se confondent obligeant mère et fille à se retrouver...

Grosse déception pour ce film dont je devais trop attendre. Un réalisateur adoré et une actrice vénérée ne suffisent donc pas. Mais qu'est-ce qui a manqué ? Difficile à dire. Même si le thème de la famille est une fois encore au cœur du dispositif, on sent le réalisateur moins à l'aise avec des personnages occidentaux. Et bien sûr, la vénération qu'il porte à Catherine Deneuve ruisselle sur l'écran.

Je passe rapidement sur la prestation de Juliette Binoche qui m'a semblé à côté de la plaque parfois et jouant "faux" souvent. Il faut dire que son rôle et l'histoire n'aident pas à la crédibilité. Ses rapports avec sa fille, son mari sonnent faux et on n'arrive pas à croire que cette famille soit composée depuis des années.

Cette espèce de Sonate d'automne parfois cruelle où une fille et sa mère jouent à cache-cache avec leurs sentiments et leurs ressentiments ne tient pas bien la route. Mais nous assistons à un festival Deneuve et on peut affirmer que tout et tous ce/ceux qui gravitent autour d'elle ne sont là que pour lui servir la soupe et lui offrir l'occasion de balancer avec une gourmandise non feinte ses répliques souvent assassines.

A nous de nous débrouiller avec ce qui est vrai ou faux, ce qui est emprunté de la vraie vie de la star ou pas, et peu importe. La grande Catherine connaît suffisamment bien le milieu dépeint pour y porter un regard moqueur. Elle est impériale, brutale, méprisante, égocentrique et donc drôle et cruelle. Ah sa façon de bougonner ! Son thé n'est jamais à la bonne température. C'est presque comme si on essayait de l'assassiner. Jouer les divas lui va à merveille. Mon amour inconditionnel pour elle me fait évidemment supposer qu'elle est beaucoup plus avenante avec son entourage dans la vraie vie.

C'est donc une nouvelle affaire de famille. La fille cherche à prouver à sa mère qu'elle est heureuse et a réussi sans être actrice. Mais elle est quand même scénariste et a épousé un acteur. Ethan Hawke trottine dignement autour de ces femmes malgré un rôle bien pauvre. On le sait, ce qui intéresse le réalisateur, c'est Catherine.

Et le tournage du film dans le film, relativement intéressant est un miroir à la réalité. La fameuse mise en abyme... Une mère part dans l'espace, revient plusieurs années plus tard et ne vieillit plus. La petite fille finit par être plus âgée qu'elle et c'est Catherine Deneuve qui interprète le rôle de l'enfant qui vieillit face à une mère éternellement jeune... Dans ce tournage, on découvre une actrice incroyable, Manon Clavel, dont la voix ensorcelante est le premier atout.

Malgré ces  quelques bonnes et belles choses distillées, quelque chose cloche. Cela m'a semblé un peu poussif et provoqué un grand sentiment de déception.

Commentaires

  • A propos de La Vérité...
    Enfin vu, et grosse déception. Vu pour son réalisateur, je me suis presque ennuyé. Peut-être qu'avec les mêmes personnages au Japon, j'aurai un peu plus accroché, mais là, franchement...

  • Je ne puis que t'agréer à 200 %. Déception et presqu'ennui parce que nous sommes polis. Notre cher Kore Eda n'est pas très à l'aise sous nos lattitudes.

  • Deux films français qui semblent intéressants avec plus ou moins de réussite toutefois ! Catherine Deneuve réussit une carrière de longue durée, on admire ...
    Bonne fin d’année avec beaucoup de bons films à partager...

  • Je trouve Catherine Deneuve irréprochable.
    Bonne fin d'année à vous également.

  • Lola est bouleversant. Je ne suis pas un fan de Magimel et pourtant je l'ai trouvé parfait, crédible, réaliste. En fait le film sonne juste et on vibre avec eux deux. J'ai adoré la fin aussi. Un très beau film.

    La vérité ne m'a pas convaincu. Je préfère quand il filme des Japonais que nos grands acteurs. En revanche Ethan Hawke est tout mimi.

  • Oui c'est très fort ce film. Benoît Magimel m'a beaucoup émue et impressionnée.
    La jeune fille aussi.

    Oui Ethan est adorable et a bien du mérite de ne pas être ridicule avec ce rôle un peu couillon.
    Et Kore Eda devrait effectivement continuer à filmer SES acteurs.
    Tu n'as pas trouvé que Juliette ne jouait pas "juste" ?

  • Alors non, j'ai bien lu ce que tu pensais de la prestation de notre Binoche nationale mais moi je l'ai trouvé super convaincante justement, comme si elle ne jouait pas tant que ça, comme si elle aurait tout à fait pu être la fille de Deneuve dans la vraie vie !

Écrire un commentaire

Optionnel