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LES PAS TERRIBLES DE DÉCEMBRE 2019

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NOTRE DAME de Valérie Donzelli °

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Avec Valérie Donzelli, Pierre Deladonchamps, Thomas Scimeca

Maud Crayon, est née dans les Vosges mais vit à Paris. Elle est architecte, mère de deux enfants, et remporte sur un énorme malentendu le grand concours lancé par la mairie de Paris pour réaménager le parvis de Notre-Dame… Entre cette nouvelle responsabilité, un amour de jeunesse qui resurgit subitement et le père de ses enfants qu’elle n’arrive pas à quitter complètement, Maud Crayon va vivre une tempête.

On peut dire que la folie douce et la fantaisie de Valérie Donzelli ne fonctionnent pas avec moi. Au mieux souvent ce film m'a déplu, au pire, agacée, ou l'inverse. La réalisatrice se donne le beau rôle de la gentille fille qui mène de front avec beaucoup de maladresse (comme c'est touchant !) sa vie, ses amours, son travail, ses emmerdes, ses enfants, en se prenant souvent les pieds dans le tapis et en gardant le sourire, quoique.

J'ai trouvé les dialogues d'une pauvreté abyssale et les créations de bric et de broc qu'elle réalise avec ses petites mains, bien moches. Faut-il rire parce que son ex qui squatte son canapé et son lit ne peut se balader qu'à poil ? Parce qu'un type arpente les rues de Paris en distribuant des gifles ? Parce que pour la ranimer son ancien chéri lui balance une baffe ? Et j'en oublie dans le genre hilarant car j'ai vu ce film il y a déjà quelque temps et il ne m'a pas laissé grand souvenir sauf celui de l'agacement.

Je pense que Valérie Donzelli a voulu mettre tout son bricolage dans un seul film sans qu'il y ait toujours de lien. Elle aime Truffaut et Demy et alors ? Moi aussi.

Par contre, là où le film m'a encore plus profondément énervée c'est lorsque la dame se donne une bonne conscience empathique en filmant des réfugiés qui vivent dans la rue. Et comme son film est bourré d'intempéries météorologiques elle constate en sirotant son café comme c'est moche toute cette pluie qui tombe sur des sans abris. Qu'est-ce que cette scène vient faire là ? Elle est en tout cas encore plus maladroite que la maladresse chronique du personnage.

Le pire dans une comédie, c'est quand elle n'est pas drôle. C'est vraiment le cas ici.

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LES ENVOÛTES de Pascal Bonitzer °

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Avec Sara Giraudeau, Nicolas Duvauchelle, Nicolas Maury

Pour le “récit du mois”, Coline, pigiste pour un magazine féminin, est envoyée au fin fond des Pyrénées interviewer Simon, un artiste un peu sauvage qui aurait vu lui apparaître le fantôme de sa mère à l’instant de la mort de celle-ci... Interview qu’elle est d’autant plus curieuse de faire que sa voisine la belle Azar prétend, elle, avoir vu le fantôme de son père ! Simon, au cours de la nuit de leur rencontre, tente de séduire Coline, qui lui résiste mais tombe amoureuse…

J'ai lu que : "Sara Giraudeau et Nicolas Duvauchelle sont transparents et la mise en scène de Bonitzer invisible. L’ennui, lui, crève l’écran." Je suis assez d'accord. Je peux dire que ces envoûtés n'ont absolument rien d'envoûtant.

Coline fait la gueule et manque totalement de  motivation, d'entrain et d'énergie. On se demande comment sa responsable peut encore lui confier la moindre interview à réaliser. Et pourtant, elle l'envoie interviewer Simon qui a des visions. Il a l'apparence charmante de Nicolas Duvauchelle, ça tombe bien.

Dans Petit paysan Sara Giraudeau faisait déjà la gueule bien comme il faut mais au moins elle semblait vivante et énervée. Ici, elle miaule, pleurniche de son insupportable petite voix d'enfant. Je sais que cette petite voix de crécelle envoûte certains. Je m'excuse auprès d'eux pour l'irritation qu'à moi elle provoque.

Je n'ai absolument pas compris comment  et pourquoi les deux tourtereaux tombaient amoureux. Comment Simon pouvait supporter et prétendre aimer une fille qui ne fait que geindre, être jalouse et faire des crises. Je n'ai jamais senti le souffle de la passion ou simplement l'ardeur du sentiment merveilleux qu'est l'amour. Tout ici n'est que douleur et tristesse. Le critique du Monde dit qu'il s'agit d''Un film de lâcher-prise et d’effondrement, de coma amoureux, de transvasement à bas bruit, d’autant plus explosif, de l’inconscient dans la réalité". Oups, je suis donc passée à côté.

Moi qui aime tant les fantômes et leur façon d'intervenir dans la vie, j'ai trouvé que ce film  sans mystère n'en était nullement l'illustration. Quant à la love story, elle est d'une mochitude à pleurer. Je suis donc d'accord avec Christophe Caron : "Les comédiens s’aiment, se toisent et se torturent les neurones sans cependant parvenir à nous extraire d’un irrépressible sentiment d’indifférence".

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DOCTEUR ? de Tristan Séguéla *

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Avec Michel Blanc, Hakim Jemili

C'est le soir de Noël. Serge. Serge est le seul SOS-Médecin de garde ce soir-là. Les visites s'enchaînent et Serge essaye de suivre le rythme, de mauvaise grâce, quand tombe l'adresse de sa prochaine consultation. C'est celle de Rose, une relation de famille, qui l'appelle à l'aide. Il arrive sur les lieux en même temps qu'un livreur Uber Eats, Malek, lui aussi de service ce soir-là...

Michel Blanc bougonne à merveille et Chantal Lauby, invisible à l'écran lui donne la réplique, le dirige vers de nouveaux patients. Un lourd passé que nous découvrons peu à peu servira à justifier la mauvaise humeur permanente de Serge et la naissance d'un bébé (la mère en plein déni...) en pleine nuit de Noël redonnera espoir en l'espèce humaine. Moui, bon.

La rencontre avec Malek ne tient pas la route (c'est le cas de le dire) et le marché que lui propose Serge, brusquement coincé du dos et incapable d'assurer sa garde, encore moins. Malek sera chargé de remplacer Serge au chevet des patients qui le guidera par oreillette interposée. On est donc en pleine comédie, complètement invraisemblable avec quelques symptômes et diagnostiques bien réels comme une constipation intempestive à résoudre à la main... Vous voyez le niveau.

Le film est une succession de sketches plus ou moins réussis, faciles et attendus mais le duo fonctionne relativement bien. Michel Blanc, très ronchon donc, et Hakim Jemili (totalement inconnu) est très sympathique même si vraiment trop gentil pour être vrai. Je mentirai si je disais que je n'ai pas souri à quelques reprises mais l'ensemble est quand même très limité.

En outre, Paris déserté est joli la nuit et l'ubérisation de la société c'est pas bien.

Commentaires

  • Bien...nous ferons quelques économies... merci pour vous critiques toujours aussi bien argumentées !
    A l’année prochaine

  • Merci beaucoup. J'ai parfois l'impression de ne pas faire assez long et de ne pas suffisamment argumenter, donc merci.
    A l'année prochaine.

  • Je suis moins sévère que toi sur "Docteur ?".

    Par contre, j'ajouterais à ta liste "L'Ascension de Skywalker".

  • Oui j'ai vu. Je crois que j'ai de plus en plus de mal avec les comédies.
    L'ascension sera dans la rubrique suivante pas bien positive non plus...

  • Tu me permets de ne pas avoir trop de regrets de ne guère aller au cinéma en ce moment.

  • Je crois que j'ai toujours eu du mal avec les comédies... C'est mon côté bien triste dans la vie. Du coup, je fais l'impasse sur ce genre de films... Même si je suis du genre à avoir maté à la télé le corniaud un nombre incalculable de fois...

  • Ah oui mais le Corniaud... on joue pas dans la même catégorie. Sans vouloir jouer les "c'était mieux avant", la Grande Vadrouille, Le Cerveau, Rabbi... etc... on ne s'en lasse pas.
    Là, Notre Dame, j'ai peiné à aller au bout !

  • Finalement Docteur ? est le meilleur des pires.... Bien souri avec Blanc et son remplaçant mais j'ai failli partir au milieu de Notre Dame...

  • Oui c'est ça :-)
    Ah je comprends, je n'ai pas cru un instant à la sincérité de cette fantaisie.

  • Je connais Hakim du temps où je faisais du stand up, c'est un humoriste !
    Je n'ai vu aucun de ces films, ils ne me tentaient pas !

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