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L'ÉTAT SAUVAGE

de David Perrault (II) °

oskar et lily,une enfance réfugiée d'arash t. riahi,cinéma,leopold pallua,rosa zant,christine ostermayer

Avec Alice Isaaz, Deborah François, Kevin Janssens, Bruno Todeschini, Constance Dollé, Armelle Abidou

Etats-Unis, 1861, la guerre de Sécession fait rage. Une famille de colons français décide de fuir le Missouri où ils vivent depuis 20 ans. Edmond, Madeleine et leurs trois filles doivent traverser tout le pays pour prendre le premier bateau qui les ramènera en France. Victor, ancien mercenaire au comportement mystérieux, est chargé de veiller à la sécurité du voyage.

Lors de la première demi-heure j'ai pensé que la critique était bien sévère avec ce film qui commence plutôt bien. Je me suis vite calmée et aurait dû pour une fois écouter et surtout croire les Inrocks : "Ce dont souffre le plus ce film, c’est d'un terrible esprit de sérieux qui ligote ses personnages, corps dévitalisés dont les mines sévères et les paroles emphatiques frisent souvent le ridicule. Au-dedans comme au-dehors, rien ne respire". On imagine bien que lors d'une situation aussi dramatique que l'exode, les circonstances ne prêtent pas à la rigolade mais toutes ces mines compassées, ces comportements étranges, ces dialogues pauvres finissent effectivement par frôler le ridicule et tentent d'y sombrer lors de scènes qui ne servent qu'à remplir du vide.

Lors de la Guerre de Sécession étazunienne les colons français étaient sommés par Napoléon III d'adopter une position claire : "la neutralité absolue". De cette injonction le réalisateur ne fait à peu près rien et à l'inverse de la page historique à laquelle je m'attendais, il nous entraîne sur la piste sauvage en compagnie de cette famille (la mère, le père, 3 filles, la bonne noire (également maîtresse du père et amie de la plus jeune, Esther) accompagnée par un viril mercenaire vénal et deux autres types surgis de nulle part.

Le film est français et on peut saluer l'audace du réalisateur qui sort d'une zone de confort (comme on dit de nos jours) et utilise admirablement de beaux décors, de beaux costumes et une nature sauvage comme son titre. Cela dit, pas un indien à l'horizon. Ici les méchants ont l'allure d'une bande de gars cagoulés comme le Ku Klux Klan et menée par une femme interprétée de façon catastrophique et absurde par Kate Moran, une demi folle violente qui veut récupérer son homme qui s'avère être le mercenaire qui conduit la famille... D'où peut bien sortir la scène où elle danse au clair de lune en se frottant lascivement contre ses co-équipiers et que veut-elle dire ? La scène censée nous faire trembler lorsqu'il s'agit de franchir un ravin s'éternise et s'achève sur la prouesse d'Esther... fait flop. Et je ne dis rien du passage où les femmes livrées à elles mêmes tirent sur les hommes cagoulés qui avancent au ralenti sans broncher alors que les balles fusent...

J'arrête là. Plus les scènes se succédaient, plus j'écarquillais les yeux, pour finir agacée. Car il faut cesser d'essayer de nous faire croire à des films féministes tout ça parce que les personnages principaux sont féminins alors que les hommes en sont réduits à disparaître (au mieux) et à jouer les lâches, les vils, les peureux ou des ombres sans visages. Et bien évidemment, la présence d'un aventurier au physique avenant donne chaud à une demoiselle qui se transforme en sorcière vaudou...

La musique est tout simplement une HORREUR qui vrille les tympans.

Commentaires

  • Merci pour cet avis - on a l'impression que le western redevient à la mode. Audiard avait réussi avec son film "Les frères sisters"

  • Oups y'a rien qui va alors ! La BA ne m'avait pas donné envie. Je me demande ce que j'en aurais pensé tiens ...

  • Oui qu'en aurais-tu pensé ??? Je me suis bien accrochée au début, c'était pas mal du tout et puis c'est parti vraiment en un machin qui se regarde filmer et les dialogues !!!

  • Ouais... pas génial, tout ça, alors qu'il y avait quand même une belle promesse au départ...

  • Oui, quel gâchis.

  • Un western, chouette ! Un convoi de femmes en plus (j'adore ce western de Wellman, tu connais ?)
    Enfin… visiblement, ce que je lis paraît bien loin du niveau de "la dernière piste" ou même de "Gold". N'est pas Kelly Reichardt ou Thomas Arslan qui veut.

  • Oui c'est ce que je me suis dit : chouette un western de convoi...
    Pas sûre d'avoir vu celui de Wellman. Mais je m'y perds entre tous les westerns que j'ai vus.
    Ici, les filles sont toujours bien propres, élégamment vêtues et admirablement coiffées. Et évidemment le rôle principal tombe dans les bras du bad boy.
    Et les cavaliers de l'apocalypse cagoulés... j'ai failli rire mais j'étais trop agacée.

  • Ce film vient seulement de débarquer dans l'Aveyron (un département qui, à certains égards, se trouve encore à l'état sauvage...). J'ai été séduit par les qualités esthétiques, la mise en scène, mais, à côté de cela, que d'énormités ! La production aurait dû offrir les services d'un scénariste à David Perrault.

  • Les rares qualités sont anéanties par le ridicule qui achève le film.
    La palme à Kate Moran qui aurait pu me faire rire (involontairement car elle remporte aussi la palme du sérieux) si elle n'était aussi antipathique.

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