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DES HOMMES

de Lucas Belvaux **

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Avec Gérard Depardieu, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot, Yoann Zimmer, Edouard Sulpice

Pour fêter son anniversaire, Solange a invité sa famille et à peu près tout le village de la Nièvre (j'ai vu les plaques d'immatriculation) où elle vit. Son frère Bernard rejoint la fête, lui offre un cadeau trop beau (bof), trop cher. Tout le monde s'offusque. Il n'est pas le bienvenu. La réunion tourne à la dispute, à la bagarre même. Tout le monde déteste Bernard. Mais pourquoi ?

Adapté du roman éponyme de Laurent Mauvignier paru en 2009, le film en reprend la même structure tout en flash-backs et monologues intérieurs qui parfois se chevauchent. Est-ce qu'au cinéma c'est plus compliqué de faire passer la force et l'émotion d'un tel récit ? Toujours est-il que j'ai trouvé le film très froid, très appliqué, d'un sérieux quasi académique sans doute imposés par la lourdeur du sujet.

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J'ai d'abord eu beaucoup de mal à identifier les personnages les uns par rapport aux autres. Certains prennent la parole lors de la fête, on ne les reverra ni ne les entendra plus. Passer constamment d'une époque à l'autre, les années soixante en Algérie et quarante années plus tard en France ne m'ont pas permis de reconnaître facilement les personnages. Il m'a fallu pendant une bonne partie du film faire une gymnastique pour savoir qui était qui.

Mais surtout ce qui m'a gênée d'un bout à l'autre c'est d'essayer, en vain, de comprendre pourquoi tous, sans exception, détestent Bernard. Bien sûr, il est alcoolique, raciste et a tendance à dire ce qu'ils pensent, mais ce fut quand même compliqué d'admettre cette haine envers cet homme.

La confusion et le manque d'explication du tempérament des personnages m'ont vraiment embarrassée pour apprécier correctement le film à sa juste valeur. La façon dont chacun agit est un mystère.

Les jeunes gens partis en Algérie sont revenus hantés. Ceux qui n'ont pas connu ce qu'ils ont vu et ce qu'ils ont fait ne peuvent pas comprendre. D'ailleurs cette guerre, on ne la nommait pas. On disait  "les évènements". Quarante ans plus tard, murés dans leur silence, brisés par la culpabilité des horreurs commises et le souvenir des exactions dont ils ont été témoins, ils sont transformés à jamais. Soit. Depardieu et Darroussin, chacun à leur façon l'un dans l'aigreur et la violence, l'autre dans la retenue et le silence, incarnent deux versions du traumatisme.

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Hélas malgré l'implication des acteurs (sauf Darroussin qui m'a semblé absent), y compris des très jeunes (surtout Yoann Zimmer dans le rôle de Depardieu jeune, à suivre) et le profond respect du réalisateur que l'on sent face à cette sale période, le film reste froid et confus. Cependant, de belles scènes restent marquantes, la lecture des belles lettres que Bernard envoyait à sa soeur, la solitude douloureuse de Depardieu, son intervention effrayante  chez un algérien qui vit dans le village et une longue scène (tirade) de Catherine Frot qui éclaire un peu le secret des rancoeurs familiales. Et puis la toute dernière scène qui nous laisse sur une fin ouverte qui laisse présager le pire...

Commentaires

  • Quelques belles scènes mais absence d'émotion et confusion... je ne suis moi-même pas très convaincue.

  • Je n'ai pas l'intention d'y aller. J'étais gamine pendant la guerre d'Algérie et je me souviens trop bien de l'angoisse générale et des jeunes hommes autour de moi qui ne revenaient pas.

  • Tu peux faire l'impasse. Inutile de réveiller ces souvenirs.

  • Salut Pascale. Et beau dimanche !
    Le sujet m'intéresse, mais vu ce que tu en dis, je crois que je vais m'abstenir...

  • Salut Martin.
    Le sujet est intéressant mais le traitement ne m'a guère convaincue.

  • J'aime bien Belvaux en général, même si je ne suis sa filmo qu'en pointillés largement espacés. Mais j'avoue que là, tu ne me vends pas du rêve. Je crois que je vais faire l'impasse algérienne.

  • Oui je l'aime beaucoup aussi.
    Il a voulu trop bien faire. Il est plombant ce film.
    Mais fais pas comme si tu voyais les films en fonction de mon avis. :-)
    Pour l'instant rien de transcendant pour cette reprise à part la surprise Promising girl et le beau Viggo.

  • Détrompe toi, l'avis des autres m'intéresse (aucun clin d'œil à la stasi rassure toi).
    Tu oublies Anthony Hopkins dont tu as vanté les mérites.

  • Mais je ne parlais pas des "autres" :-)

    J'ai oublié Anthony... mais sa "fille", quel supplice.

  • Bonjour Pascale, une fois de plus, je ne suis pas d'accord avec toi: j'ai beaucoup aimé ce film pour les acteurs, pour les non-dits. Tant pis si on ne sait pas pourquoi Bernard est devenu ce qu'il est. Il n'y a pas de méchants ou de gentils, il y a des hommes. Depardieu est impérial. Bonne journée.

  • Bonjour dasola.
    Je trouve que les personnages ne sont pas assez creusés. Ça ne me gêne pas de ne pas savoir pourquoi Gégé est devenu tel qu'il est, on peut s'en douter, mais pourquoi tout le monde le hait unanimement (sauf la fille du bar).
    Depardieu est formidable oui. J'aime sa voix mais ça me fait de la peine de le voir avoir de plus en plus de mal à se déplacer, à respirer...

  • Avez vu le film en avant 1ere il y a quelques mois avec le réalisateur... Des scènes très fortes mais tout comme toi ai eu beaucoup de mal à situer certains personnages et à les identifier et c est vrai cette haine reste inexpliquée. L Algérie étant un pays que je connais bien j'aime beaucoup les m films ayant trait à ce pays ( quelque soit l'époque traîtee) mais dommage que ce film reste assez confus

  • J'ai l'impression que nous sommes d'accord. Toute cette confusion nuit au film.
    C'est un pays que j'aimerais connaître. Mon chéri y était né et nous devions y aller. Seule ce n'est plus la même chose.

  • Dommage que vous n'ayez pas pu faire ce voyage ensemble. Je peux me permettre de te demander dans quelle ville ton chéri est né ?

  • Oui très dommage. Tlemcen :-)

  • Tlemcen dans le nord ouest algérien est une très belle ville et région, riche culturellement. Avec mer et montagnes...

  • Merci. ça donne envie.

  • Je me demande si certaines scènes n'ont pas été coupées au montage. Cela permettrait de comprendre pourquoi les relations entre les personnages sont parfois présentées de manière allusive. Mon petit doigt me dit que Lucas Belvaux a eu du mal à diriger le trio de vedettes. J'ai davantage aimé les scènes de retour en arrière, qui évoquent le passé algérien. Mais, bon, le film n'est pas inoubliable.

  • Moi aussi j'ai préféré les scènes de jeunesse. Et tu as raison, on a l'impression qu'il y a des coups de ciseaux qui gâchent un peu l'ensemble. Je trouve Darroussin particulièrement absent. Catherine Frot m'a émue. Gégé... c'est Gégé !

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