Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES SORCIÈRES D'AKELARRE

de Pablo Agüero ***

cinéma,rouge de farid bentoumi,zira hanrot,sami bouajila,céline sallette,france de bruno dumont,léa seydoux,benjamin biolay,blanche gardin

Avec Alex Brendemühl, Amaia Aberasturi, Yune Nogueiras, Irati Saez de Urabain, Daniel Fanego

Au pays basque en 1609 un juge, son conseiller et un curé instruisent le procès en sorcellerie de six jeunes filles. Totalement innocentes du "crime" dont elles sont accusées, jetées dans un cachot, affamées, humiliées, torturées, elles découvrent peu à peu l'emprise qu'elles ont sur le juge et s'en servent.

J'ai trouvé que ce film était une solide réflexion sur l'emprise que les femmes exercent prétendument sur les hommes d'abord totalement à leur insu et la peur qu'elles leur inspirent. Or cette vision superstitieuse du pouvoir des (jeunes et belles) femmes ne vient pas de ces dernières à peine sorties de l'adolescence ici, mais des hommes Elles travaillent ensemble, chantent et s'amusent et ont pour seule distraction leur fertile imagination. Imaginer des contes merveilleux, courir au bord de la falaise, danser au clair de lune pour se divertir suffira à faire d'elles des êtres diaboliques qui commercent avec le diable.

Incapables de réprimer leur bas instincts face à leur beauté et à leur sensualité qu'ils estiment diaboliques les hommes pourront aisément exercer sur elles toute la domination et l'injustice du monde.

«Les hommes ont peur des femmes qui n’ont pas peur». Cela raisonne encore d'une brûlante actualité quand on observe le sort des femmes dans certains pays. Ici c'est le roi qui entend purifier la région de ces créatures maléfiques qui n'ont finalement d'autres torts qu'être des filles et pire encore, d'être belles. Donc tentatrices.

Aux couleurs sombres et sinistres des costumes dans lesquels sont engoncés les hommes s'opposent celles blanches et vaporeuses des jeunes filles. Le réalisateur ridiculise énergiquement l'obsession des hommes à voir la queue du diable partout. Tomber face à des filles intelligentes les enferme encore davantage dans les ténèbres de leur obscurantisme. Abandonnées à leur sort parce que les hommes qui pourraient les sauver sont partis en mer et ne rentreront qu'à la prochaine pleine lune, elles multiplient les ruses pour reculer l'échéance de leur condamnation qui ne peut conduire qu'au bûcher. Et voler de leurs propres ailes...

Le seul acteur connu est Alex Brendemühl qui a la charge d'être l'impayable et désemparé juge jusqu'à la bêtise. Il est entouré de jeunes femmes épatantes dont la fougueuse et astucieuse Amaia Aberasturi.

Voici comment Thierry Chèze du magazine Première évoque ce film beau et fort : "ce qu’ont vécu ces héroïnes hier est ce que subissent de nos jours d’autres femmes, premières victimes des pouvoirs autoritaires imposés par des extrémistes religieux". J'aime beaucoup cette remarque même si hélas sur certains points l'histoire n'en finit jamais de se répéter.

Commentaires

  • Intéressé, mais je ne sais pas s'il restera assez longtemps en salles pour que je puisse l'y trouver. On dirait du "Benedetta" en moins racoleur et sans doute plus intelligent.

    Je n'ai pas encore vu le moindre film espagnol cette année... :-(

  • Ah non rien à voir avec Benedetta quoique... Pas de scène de sexe et effectivement plus profond.
    Je ne sais absolument pas où j'en suis des différentes nationalités de films mais ça doit être très varié :-)

  • Un conte féministe tourné en partie à Sare en mai 2019, à moins de 500 mètres de chez moi. Tant mieux si ça t'as plus. ;-)

  • Ah oui c'était vraiment bien.
    Et la falaise au-dessus de la mer, c'est splendide.

  • Plu avec un s & tu ne dis rien ?
    G fauté grave là :(
    ++

  • J'ai même vu le "s" à t'as... et je suis restée muette.
    Double faute en deux mots, c'est DUR.
    Zen attitude !

  • Un coup des Sorginak ces 's' ;-)

  • Forcément, qui d'autres ?

  • Oui, ça vaut le coup.

  • Encore un qui m'aurait sacrément plu, et te lire me faire regretter le bûcher ! Pas vu passer dans mon cinéma ceci dit.

  • Sortie confidentielle je pense.
    Dommage que tu ne lises pas toutes mes notes... il y avait une énigme qui t'était destinée...

  • J'ai lu et relu mais je suis nul en énigme.

  • Ce n'est pas sur cette note... mais sur une note que tu n'as pas lue.
    Ou en tout cas pas commentée.

  • Je mène l'enquête.

  • Tu as trouvé le film mais pas la faute :-)

  • Bonjour Pascale, un film qui m'a beaucoup plu avec une fin digne de celle de Thelma et Louise. Les jeunes comédiennes sont formidables et les personnages masculin n'en sortent pas grandis. Bonne journée.

  • Bonjour dasola.
    Oui la fin m'a bien évoqué Thelma et Louise. Un beau film avec des hommes minables.

  • J'ai été fascinée par le film et il a laissé son empreinte en moi. Certaines scènes, notamment la confrontation entre la jeune "sorcière" et son inquisiteur est un immense coup de coeur, l'immersion est totale. Et il m'a laissé en colère, contre ces hommes qui font (encore et toujours) les pires horreurs aux femmes parce qu'elles sont des mystères et qu'elles leur font peur comme le film (et tu le cites) le dit si bien. J'espère qu'il va avoir du succès car il le mérite.

  • Oui je ne m'attendais pas à être autant touchée. Elles sont merveilleuses et les hommes complètement abrutis. C'est réducteur mais comme j'en ai rencontrés et en rencontre encore des minables investis de leur petit pouvoir... je ne suis guère surprise.
    Quant au succès... en Espagne peut-être mais ici, je doute.

Écrire un commentaire

Optionnel