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LES INTRANQUILLES

de Joachim Lafosse **(*)

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Avec Damien Bonnard, Leïla Bekhti, Gabriel Merz Chammah, Patrick Descamps

Synopsis : Leila et Damien s’aiment profondément. Malgré sa fragilité, il tente de poursuivre sa vie avec elle sachant qu’il ne pourra peut-être jamais lui offrir ce qu’elle désire.

Bon, ce synopsis est à côté de la plaque. En gros Damien souffre de bi-polarité. Il est maniaco-dépressif. Cette maladie psychique chronique provoque des altérations sévères de l'humeur avec une alternance d'états d'exaltation et de dépression.

C'est ce que le film démontre, cette succession de moments d'hyper activité créative car Damien est peintre*  où il est incapable de dormir et d'abattement profond au cours de séjours à l'hôpital qui le transforment en zombie. Abruti de lithium et autres substances qui tendent à réguler son humeur et son sommeil, Damien n'est finalement jamais vraiment lui-même. Et c'est éprouvant, pour lui d'abord et pour son entourage ensuite, sa femme, son fils et son père qui font tout leur possible pour l'aider et le soutenir.

Le réalisateur sait de quoi il parle. J'ai cru comprendre que son père est atteint de ce mal. Alors comme lui, on observe Damien en mode hyper actif, réparer un solex en pleine nuit, partir faire les courses à 7 heures du matin, commencer plusieurs recettes et n'en finir aucune, jouer avec les enfants puis les planter là, et peindre aussi, peindre surtout quitte à promettre une exposition avec quarante toiles... Hyper actif et fatigant. Pour lui-même aussi, puisqu'il ne peut plus, ne sait plus dormir. C'est quand ce manque de sommeil le rend dangereux pour lui et les autres que Leïla fait intervenir la faculté et le fait interner sans son consentement. Scène éprouvante.

Chacun des deux vit un enfer, un cauchemar éveillé. L'enfant aussi que son père exhorte à ne jamais avoir honte mais qu'il laisse seul à bord d'un bateau à moteur parce qu'il préfère rentrer à la nage ou déboule dans sa classe (sans masque : "le virus c'est pas le Covid" lance-t-il à une commerçante qui lui reproche de ne pas porter de masque) pour proposer une sortie... Difficile pour un si jeune enfant de ne pas avoir honte de ce père différent.

Parallèlement à l'enfer de Damien on voit celui de Leïla qui perd pied, qui perd confiance, qui lutte sans effet et se cogne au mur infranchissable qui s'érige entre l'homme qu'elle aime, qu'elle a aimé et elle et son épuisement.

Ce qui m'a gênée c'est le manque total d'alchimie entre les deux acteurs, ils jouent parfaitement chacun leur partition mais quand ils sont ensemble, rien ne se passe. Leïla a le mauvais rôle puisqu'elle est chargée de veiller à ce que tout se passe au mieux mais j'ai trouvé qu'elle criait énormément sur le malade. C'est une certitude que les accompagnants des malades sont en général complètement dans l'ombre, oubliés, mais comme l'histoire du film semble se passer sur une courte période, j'ai trouvé sa patience vraiment très limitée.

Quant à Damien Bonnard, il est exceptionnel et son interprétation puissante devrait lui valoir quelques honneurs. Impressionnant dans les phases maniaques, il est bouleversant dans les moments de dépression.

Patrick Descamps dans le rôle du père est formidable.

*J'ai BEAUCOUP aimé les tableaux du film qui sont, je l'ai lu au générique, en partie l'oeuvre de Damien Bonnard. Chapeau.

Commentaires

  • De plan B, il est passé au rang de plan C. Je crains de le louper, donc, même si j'aime beaucoup Laïla et que j'ai de grands espoirs autour de Damien. On ne peut pas tout voir, hein ? On verra si je re-change d'avis, mais je ne suis pas sûr d'en avoir le temps, en plus !

  • Je trouve que Leïla n'a pas une palette de folie.
    Damien par contre est fabuleux et bouleversant.

  • Quand on s’appelle Bonnard, on doit avoir des facilités en peinture sans doute. Thème intéressant en effet, et acteurs et actrices de qualité, j’ai quand même peur de la lourdeur de la mise en scène. Ton avis ne me rassure qu’à demi.

  • Ah je ne me rends pas bien compte si c'était lourd.
    Le plus gênant pour moi c'est le couple qui ne "fonctionne" pas.

  • Ce film m'a épuisée, j'en suis sortie lessivée.
    Alors moi au contraire, j'ai bien cru en ce couple. Et j'ai trouvé le petit garçon parfait aussi, et qu'il est mignon !

  • Oui c'est fatigant.
    On est pas d'accord sur les acteurs :-) et le petit "fils de"... sans plus !

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